lundi 29 septembre 2014

Réçit de course, Nojambée 2014.

Réçit de course, Nojambée 2014.

11.8km, 2 boucles dans Nogent le Rotrou, une belle côte grimpée 2 fois, 160 partants sur le 5.8km, et 160 sur le 11.6 simultanément.


Si vous ne le savez pas encore, je suis percheron, originaire des alentours de Nogent le Rotrou.
Chaque année, une course est proposée à Nogent ; préparée par le club d’athlé (que je ne connais pas, mais qui a l’air fort sympathique), elle offre 2 belles boucles dans le cœur de Ville.
Le départ est donné aux portes du château, superbe bâtisse moyenâgeuse qui impose par sa taille et surplombe la ville du haut de sa ‘motte’.

Habitué aux sentiers tortueux, me voici parti pour une course roulante sur bitume !
Mon mois de septembre débute par une semaine de repos, et se retrouve entrecoupé par une blessure au pied (saleté de pied de lit !!!! grrrr….) ; mon entrainement n’est pas au top, mais je fais cette course pour le plaisir et parce que j’ai à cœur de participer à un événement local.
J’arrive le samedi soir tard, et me lève tôt le samedi matin pour aller chercher mon dossard. Je strappe mon pied ‘malade’, et me voici parti pour visiter ma bonne vieille ville de Nogent en 2 boucles et moins d’une heure !

Le départ est rapide. Nous partons en même temps que le 5.8km, et il y a parmi nous Said Lazaar, dont les records perso sont 29’55 au 10K et 1h05 au semi !!!
Autant dire que je ne risque pas de la gagner J
Les 2 premiers km sont plats ; nous entamons ensuite une belle descente qui nous amène dans le centre-ville. Nous traversons la place Saint-Paul avant de nous diriger vers le Pont de Bois. Le terrain commence à se redresser, et nous voilà parti pour 2km de faux-plat légèrement montant. Nous traversons le collège Arsène Meunier, puis longeons la bibliothèque municipale, avant de nous attaquer à la belle montée du château Saint-Jean, qui offre une déclivité positive de plus de 15% ! Je décide de la marcher pour calmer mon pied qui crie au scandale, et boucle le 1er tour en 7è position et une moyenne de 16km/h.
Arrivé en haut, je dois lever le pied car celui-ci commence à faire sentir sa présence et m’incommode beaucoup. J’opte donc pour une foulée plus soft, afin d’éviter de trop taper par terre.
Je cours la 2ème boucle sans encombres ; je vais moins vite, donc c’est plus tranquille ; je n’ai plus l’impression d’être en apnée J
A ma grande surprise, je ne laisse que 2 places dans une boucle moins intense de mon côté, mais il ne faut pas mentir non plus, j’ai quand même lâché les chevaux, et je suis arrivé bien explosé.

Je termine cette belle course qu’est la Nojambée en 9è position et 44min17. Pas mal pour un traileur boîteux, non ?? J

A titre d’info, Said a bouclé la course en 35min56… Une autre sphère !


PS : Breaking News ! :-)
Je ne suis plus 9ème, mais 8ème de la Nojambée ! En effet, le 2nd s'était caché chez un ami ou dans un buisson entre les 2 tours, et a donc été disqualifié... No comment, c'est juste si drôle ! :-) Et les enfants, don't do this at home...

jeudi 25 septembre 2014

Le T-shirt finisher : plaisir narcissique ou juste récompense du guerrier ?


Le T-shirt finisher : plaisir narcissique ou juste récompense du guerrier ?

A force d’enchainer les courses, mon placard finit par accumuler quantité de t-shirts finishers, fièrement glanés sur les sentiers de France et de Navarre.
Il y a 3 semaines, je me suis essayé à une course un peu rude, la CCC, que je n’ai pas terminé, m’étant arrêté au bout de 72km et 4200m de D+ ‘seulement’.
Les finishers de la CCC gagnent une polaire sans manches, qui n’est, il faut le dire, pas du meilleur goût. En revanche, il n’est pas besoin de terminer la course pour repartir avec son T-shirt jaune pétard UTMB 2014.

Une semaine de repos plus tard, je rechausse les baskets et part trottiner dans le bois de Boulogne vêtu de mon t-shirt jaune poussin, sans y prêter plus d’attention que ça.
C’est alors que je me rend compte d’un phénomène des plus étrange : à mon passage, les têtes se tournent avec un air admiratif devant le T-shirt UTMB, que je porte alors dans le but de lui faire courir les 30km qui manquaient à ma course, histoire de boucler psychologiquement ces 101km… S’ils savaient que je m’étais arrêté avant la fin, leur réaction serait très certainement différente ; cet air admiratif donnerait place à un sourire moqueur sur lequel on pourrait lire comme dans un livre ouvert leur plaisir cynique de voir un concurrent échouer J

Le T-shirt finisher a donc une capacité de communication, voire peut-être de manipulation, dont je ne soupçonnais pas la portée !

Je me suis posé pendant cette heure de footing la question suivante : portons-nous nos T-shirts finishers « pour le plaisir », ou bien cherchons nous le regard des autres, en essayant de leur montrer que nous sommes plus fort, plus beau, plus ‘facile’, que l’on est pas là pour faire un footing, mais pour préparer le maxi-trail des sommets de l’Everest, rien que ça ?

Bien entendu, la réponse à cette question dépend de chacun. Certains vont se la jouer, et d’autres s’en fichent éperdument.

En revanche, plusieurs pistes de réflexion peuvent se discuter…

1) Il y a finisher et finisher
En effet, à la fin, on reçoit tous le même t-shirt. Mais sur un 80km, les premiers ‘amateurs’ vont mettre 7h 7h30, et les derniers pas loin de 12h.
Donc un t-shirt ne permettrait pas réellement de cerner le niveau d’un coureur ; sa capacité à avaler des kilomètres peut-être, mais pas son soi-disant niveau.
Mettre un t-shirt finisher lorsque l’on arrive bon dernier d’un trail montre que l’on a simplement envie de montrer que l’on est fier d’être venu à bout d’une telle épreuve, sans avoir la prétention d’être une gazelle.
Lorsqu’on fait un footing, les personnes que l’on croise ne savent pas si l’on est arrivé premier ou dernier.
Donc Narcisse 0, guerrier 1

2) Cela fait partie du jeu !
Que l’on arrive premier ou dernier, dans le trail, personne ne gagne réellement d’argent.
Si on pratique ce sport un peu extrême, c’est avant tout par goût de l’aventure, de la nature, de conditions extrêmes, d’effort long…
Et aussi parce qu’on est un brin cinglé, il faut se l’avouer.
Je n’ai jamais croisé de trailer vénal, qui se la joue et soit là pour tout gagner : argent, mannequins, et j’en passe !
En général, c’est plutôt l’inverse ; on discute, on échange nos expériences, on partage nos douleurs, et on s’entre-aide jusqu’à la ligne d’arrivée, que l’on passe glorieusement en marchant comme un canard boiteux.
Porter le t-shirt d’une course pendant laquelle on a tant partagé résulterait donc plus d’une volonté d’extérioriser ce que l’on a vécu de l’intérieur pendant de longues heures.
Narcisse toujours 0, guerrier 2

3) Mais quand même…
Traileur ou pas, on s’entraine tous un peu sur stade. Et qui dit stade dit également ‘entourage’, ‘fractionné’, ‘performance’.
Là, pour le coup, on vient pour envoyer du bois. Et on peut dire ce que l’on veut, mais perso, je sais très bien que si je viens fractionner autour du stade de puteaux, et qu’il va y avoir du monde, je vais être content de montrer que les 400, je mets pas 1’30 pour les boucler. Assorti d’un joli t-shirt des 80km de l’ecotrail, dont beaucoup ont entendu parler dans le coin, et la boucle est bouclée.
J’ajouterai également que je pense que cela m’aide à pousser mes exercices plus loin ; histoire de rester à la hauteur du t-shirt fièrement arboré.
Narcisse 1 donc, et guerrier reste à 2.

Pour conclure, chacun a sa propre personnalité ; mais je ne pense pas qu’il y ait vraiment de l’arrogance dans le fait de porter un t-shirt finisher.
Les efforts demandés lors d’un trail font tout simplement que l’on est content et fier de porter le t-shirt qui montre à soi-même et aux autres que l’on est venu à bout de cet effort particulièrement intense.
Bien entendu, si on fractionne à côté de quelqu’un d’autre, on va se tirer la bourre, et peut-être se servir du t-shirt porté pour montrer qu’on en a sous le pied.
Mais comme je le mettais plus haut, le t-shirt ne présage en rien du niveau de l’athlète, si ce n’est de sa capacité à être assez fou pour s’inscrire à un trail et le finir (ou pas d’ailleurs, ayant moi-même 2 t-shirt finishers de courses pas terminées).


Et puis si vous souhaitez utiliser l’espace communicatif que représentent votre abdomen et votre dos pour des motifs plus originaux que les courses auxquelles vous avez participé, n’hésitez pas à aller jeter un œil à Douzaleur, qui est une boite montée par des copains et qui propose des t-shirt avec des messages décalés comme ‘mon groupe sanguin, D+’, qui dénote un peu lorsque l’on s’entraine sur la platitude du bois de Boulogne J