Compte rendu de course. Marathon de Paris 2015.
43000 partants. 42.195km. 100mD+ ;-)A la seconde près !!!
Une fois n’est pas coutume, me voici parti pour passer la matinée à galoper dans les rues de Paris. Sur un coup de tête, avec 2 copains, je m’inscris au MDP car bien que fan de cap, je n’ai jamais couru de marathon. Quitte à en faire un, quoi de plus pratique que de faire celui en bas de chez soi ??
Mon objectif est simple : faire moins de 3h.
Pour être précis, mon objectif est de 2h59min59sec.
Le trail ne me permet pas de m’entrainer
correctement pour un marathon. Il faut en général travailler l’allure marathon,
ce que je ne fais presque jamais. J’oriente mon entrainement plutôt sur le
fond, les fractionnés 'longs' et le déniv. Mais il ne faut pas pousser non plus ;
vu les km passés à courir à droite à gauche, et les fractionnés hebdomadaires que j’arrive enfin à caler depuis quelques semaines, je me sens fin prêt.
Je trouve une motivation particulière car en parallèle, mon frère Edouard participe au marathon de Pyong-Yang. La famille sera donc présente en même temps sur 2 marathons que tout oppose.
Mon premier coup de chapeau va vers ASO. J'avais peur de passer ma matinée dans les bouchons. Pour éviter cela, ils ont eu la bonne idée de faire
plusieurs départs, en fonction des groupes de niveaux. Inutile d'arriver 4 plombes trop tôt, et aucun risque de passer son
temps à doubler, ou à se faire doubler…
Je pars de chez moi vers 8h, et rejoins le départ
en courant, ce qui m’échauffera comme il faut.
8h30, petit mot de Mme Hidalgo, maire de Paris, qui en profite pour faire un coup de pub pour l'organisation des JO à Paris
8h45, départ des élites
8h48, départ du sas 3h00 !
Le côté pratique du marathon, c'est que des bénévoles courent avec un drapeau 3h00, ce qui permet de voir où l'on se situe par rapport à son objectif. Je décide donc de mettre ma montre en mode 'heure', pour éviter de passer mon temps à zyeuter en sa direction.
Je me cale les 3-4 premiers km à côté d'un porte drapeau 3h, pour être certain de rester dans le rythme. C’est quand même pratique ce système ; je remercie d’ailleurs les coureurs qui se sacrifient pour remplir ce rôle, car on le sent, les jambes les démangent, ils courraient bien rejoindre leurs copains devant, qui ont le même niveau qu’eux.
Les kilos s’enchainent sans trop se ressembler.
Paris en quand même une belle ville !
La place de la Nation est vite rejoint ; je ne
pensais pas que les distances, sans embouteillages, étaient si courtes !
Les supporteurs sont nombreux, et les groupes de musiques qui jalonnent le parcours nous réchauffe le moral.
Les supporteurs sont nombreux, et les groupes de musiques qui jalonnent le parcours nous réchauffe le moral.
Nous arrivons au château de Vincennes, puis
faisons le tour du bois. Je suis bien dans ma course ; le rythme est bon,
autour des 4’05, 4’10.
Il y a un ravito tout les 5km ; ce qui permet de
me rassurer ; 20min40 entre chaque, c’est mieux que ce que je pensais. Et puis cela casse la monotonie. Toutes les 20min, il y a la certitude d'avoir de l'eau à portée de main, et un morceau de banane pour casser la croûte.
Km10 ; km15 ; km20… Le semi
est vite bouclé, nous voici sur le chemin du retour alors que nous n'avons qu' 1h25 de course... Je n'ai pas l'habitude d'en avoir presque fini au bout de si peu de temps, il va donc falloir faire attention à ne pas s'enflammer... Mais les jambes répondent présentes, tout semble bien fonctionner.
Je me vois alors faire 2h52 – 2h55… Mais gare aux enflammades ; elles n’augurent en général rien de bon.
Je me vois alors faire 2h52 – 2h55… Mais gare aux enflammades ; elles n’augurent en général rien de bon.
Le retour de Vincenne se fait par les bords de Seine ; nous passons même dans quelques tunnels, où DJs et effets lumineux mettent une ambiance de feu dans le peloton. Le moral est au beau fixe.
Lorsque nous passons la Tour Eiffel, nous taquinons
le 30èkm. Je me dis que le tour est joué car ce foutu mur des 30 ne se présente
pas en face de moi, et c'est tant mieux.
Mais rira bien qui rira le dernier : ce bon vieux mur n’aura fait que se décaler de quelques km.
Il commence à faire chaud, et je commence à avoir faim. Je profite bien du ravito du Trocadéro, mais la sortie du 16ème arrondissement est laborieuse.
Comme je suis bien, je décide de rajouter un cran d'intensité, pour finir sur les chapeaux de roue. ERREUR FATALE !!!
Les jambes sont là, mais le souffle n’y est plus ; ce rajout d'intensité n'aura fait que me cramer l'énergie dont j'avais besoin pour garder le rythme sur le faux-plat monter du bois de Boulogne...
Je commence à avoir des points de côté ; et s’il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’est bien ça.
Lorsque nous entrons dans le bois de Boulogne, je
ne peux pas relancer : j’ai le souffle coupé, et mes points de côté me
gênent péniblement.
Je serre les dents, mais me fait quand même doubler par les 2
fanions 3h00 : merde ! Je ne suis quand même pas entrain de passer à
côté ???
Je serre les dents, et tente de relancer, mais rien
n’y fait ; le souffle ne revient pas… Pas l’habitude de courir à cette
vitesse aussi longtemps :-)
Je décide donc de prendre mon mal en patience, et fait contre mauvaise fortune bon coeur : j'en profite et me dis que pour un premier marathon, je m'attendais à pire, et aurait pris bien plus de plaisir que prévu... Je profite du final pour m'éclater, et profiter des encouragements de la foulée venue en nombre nous encourager.
J’avais décidé de ne pas regarder ma montre (je l’avais
mis sur ‘heure’ pour éviter d’être tenté, ne voyant du coup que les intervalles
entre les ravitos).
Ayant finis un peu au ralenti, je m’attends à voir
3h02 ou 3h03.
A ma grande surprise, ma montre me donne
2h59min54sec ! Confirmé par le résultat officiel :-) A peine croyable !!!
Presque 3h d’effort, pour finir PILE dans l’objectif !!!
Je suis donc RAVI ; un joli parcours ;
très bonnes sensations musculaires mais un effort à faire sur le souffle et l'alimentation (manger 3 morceaux de banane, c'est pas le top) ;
un objectif atteint… what else ??
Maintenant, finis les blagues, place aux choses
sérieuses, une semaine de repos, et la saison de trails arrive !!