jeudi 11 décembre 2014

Boire ou courir, pourquoi choisir ?

Boire ou courir, pourquoi choisir ?


Lorsque l’on parle trail avec un non-initié, il est amusant de voir le visage de notre interlocuteur affecter des moues de plus en plus prononcées à mesure que l’on égrène les particularités du trail.
La distance fait sourire, et force l’admiration. Mais lorsque l’on parle du dénivelé et de la nature souvent compliquée des terrains que l’on a la chance de parcourir, le sourire laisse la place à une sorte d’incrédulité : on nous prend pour des fous, des masos, des cinglés qui n’auraient rien d’autre à faire.

Viennent ensuite les questions habituelles, posées d’ailleurs sous formes d’affirmations : « mais du coup, tu suis un régime particulier ? », « et ce n’est pas trop embêtant de ne pas boire d’alcool ? »
Et là, je me marre. Moi, Olivier, pur produit du perche, faire un régime ?!?! Je suis sponsorisé par la Cave du Perche ne l’oublions pas ! J

Ces questions soulèvent un point qui, à mes yeux, me semble particulièrement important dans la pratique de la course à pied :
Quels sacrifices sommes-nous prêts à apporter pour pratiquer notre passion ? Ces sacrifices sont-ils nécessaires ? Que m’apportent-ils ?

Chacun trouvera des réponses qui lui correspondront le mieux ; en revanche, je vais tenter d’apporter ici quelques pistes de réflexions.

Plutôt bon vivant, j’aime la bonne chère. Une bonne côte de bœuf avec pommes dauphines et un bon verre de vin, il n’y a rien de meilleur.
J’ai dû commencer à déguster des vins avant mes 15ans, et je dois dire que depuis ce jour, je n’ai guère fait de pause.

J’ai commencé à courir à Lancaster car nous festoyions intensément. Avec Mathieu, un de mes amis collok, nous avions décidé d’aller courir 15-20min de temps en temps pour se décrasser.
Cela nous permettait de boire des bières sans prendre trop de poids.

Aujourd’hui, ma pratique de la course à pied est radicalement différente, car beaucoup plus intense et structurée, mais la raison reste sensiblement la même.
A quoi bon s’entrainer dur si ce n’est pour se faire plaisir à côté ???
Je me vois mal enchaîner les séances de fractionné, pour n’avaler qu’une tranche de jambon blanc et un litre d’eau magnésienne.

Je prends beaucoup de plaisir à m’envoyer des séances plus ou moins dures, et j’essaie de profiter de chaque instant des trails auxquels je participe.
Mais à côté de cela, sauf si vous souhaitez gagner le France de Trail, je ne pense pas que se restreindre apporte quoi que ce soit.

Je pense boire 2/3 verres de vin presque tous les soirs, et cela ne m’empêche pas de faire de belles séances le lendemain.
Pour la récup, une bonne bière, et enchainer les sorties n’a jamais été une purge, sauf si bien entendu je suis blessé ici ou là.

Si je fais une sortie longue le dimanche matin, je garderai en ligne de mire le bon gueuleton qui m’attend derrière.

J’apporterai juste un demi-bémol à tout cela : la marche à suivre à 3 semaines d’une échéance.
J’ai tout essayé : du dîner bien arrosé la veille à un régime sec de 3 semaines.

Tout d’abord, le zéro efforts.
Je l’ai teste lors de ma participation au Sparnatrail ; une belle course nature de 55k dans la région champenoise d’Epernay.
Pas de restreinte particulière, et un bon gueuleton bien arrosé la veille. Réveil à 3h du mat pour faire la route.
Je prends un départ raisonnable mais rapide. Les sensations sont au top… 30k. La fin fut un calvaire. Perclus de crampes, je n’arrivai plus à mettre un pied devant l’autre.
Verdict « zéro efforts » : plus jamais.

Puis, j’ai testé l’autre extrême : 3 semaines d’efforts alimentaires.
Pas une goutte de vin, pas de desserts, des dîners très légers… Bref, un véritable chemin de croix.
Le jour J, j’arrive sur la course éreinté de ces 3 semaines de contrainte alimentaire. J’ai en fait l’impression que la course est salvatrice.
Attendez, y’a comme un problème là… Le but, c’est d’arriver frais physiquement ET mentalement.
Même pour 10h d’efforts, se contraindre 3 semaines durant est complètement insensé… L’effort n’est plus réalisé pendant la course, mais avant la course…  Il est où le plaisir, là ?
Verdict « 100% effort » : plus jamais.

Dorénavant, je me contente de faire attention.
2 semaines avant, je me restreint à « quelques » verres de vin ; la semaine précédant la course, pas plus d’un ou 2.
J’essaie également tant bien que mal d’avaler des pâtes au déjeuner, et dîner léger le soir (riz/lentilles/soupe) la toute dernière semaine.
Mais pas de réelle contrainte. Je me fais quelques plaisir (desserts, etc) et garde du coup un moral d’acier.
Le jour J, j’arrive frais et dispo, en n’ayant pas la sensation d’avoir déjà soulevé une montagne avant même le coup d’envoi.
Verdict « faire attention, mais se faire plaisir également » : adopté !

Gardons toujours bien en mémoire la motivation qui nous accroche à la pratique du trail : se faire plaisir à courir dans des environnements incroyables, avec des circonstances de course hors du commun.
Pas besoin de se faire un sang d’encre à 3 semaines de chaque évènement.
L’objectif reste de se faire plaisir à l’entrainement comme en course, en conservant une hygiène de vie correcte et en croquant tout de même la vie à pleines dents.

Pour moi, c’est donc tout vu : en temps normal, je profite des bienfaits de la vie : la bonne pitance et les bons vins, what else ?
Et à l’approche d’une course, j’essaie de faire attention, pour arriver affûté le jour J, tout en gardant le sourire et la fraîcheur de mes 30ans !

Et après tout, François d’Haene, il ne serait pas vigneron par hasard ??? J Alors suivons donc l’exemple, et profitons de notre généreux terroir.

mardi 9 décembre 2014

Compte-rendu de course – L’Origole 2014 !

Compte-rendu de course – L’Origole 2014 !

Le mois de Novembre ne s’est pas vraiment déroulé comme je l’aurai souhaité ; ce qui est dommage, car je commençais à être en jambes sur les formats courts…
Le mollet pour commencer, puis un tendon du pied, m’ont forcé à stopper l’entrainement.
Pour compenser, je faisais du vélo, sans savoir que cela m’empêchait de guérir correctement. Quand on est con…

Je me rends donc samedi dernier, avec Hugo dont c’est le premier trail, au Perray en Yvelines.
Il fait froid ; 3/4°c sur place ; on annonce -3° en forêt.
L’organisation est au top : un grand gymnase pour nous accueillir, des bénévoles souriants, une remise des dossards rapide et efficace.
Le sac du coureur inclus un buff (tant mieux, il m’en manquait un), ainsi qu’un gobelet (obligatoire, trail eco-friendly oblige).


Ce trail nous est présenté comme très particulier.
Il y a très peu de dénivelé, mais beaucoup de boue. Il ne faudra donc pas s’enflammer, et ne pas rechigner à courir les pieds trempés, malgré le froid pour le moins saisissant.
Le parcours propose 3 boucles : une de 32km, une de 20km, une de 30km.
Vous pouvez donc vous inscrire à la boucle 1 uniquement (Petit trail de 32k), la 1 et la 2 (Trail de 52k), ou la 1, la 2 et la 3 (grand Trail de 82k).
Pour ma part, ça sera le 52k.

Je ne vous cache pas que je ne suis pas très confiant. J’ai encore un patch de Voltarène sur le pied, et la douleur n’est pas totalement partie lorsque je tire fortement sur le tendon.
Mais cela fait une bonne semaine que je ne ressens plus de réelle gêne ; il est donc fort peu probable que j’aille au bout, mais je pense au moins faire la première boucle.


Le départ est donné à 22H06. J’ajuste la frontale, et c’est parti.
Je m’amuse bien sur le départ, et fait la course en tête avec 2 ou 3 autres personnes, toutes sur le 30k.
Nous sortons du Perray en Yvelines et nous engouffrons à travers bois.
Bien que je n’ai pas couru depuis 3 semaines, les sensations sont bonnes, et je continue à courir dans le groupe de tête les 3-4 premiers km.
Rapidement, mon pied me fait progressivement de plus en plus mal.
Je décide de lever le pied, à contre cœur, et continue bon an mal an avec un petit groupe de 3-4 coureurs ; tous également sur le 30k.
C’est dommage, je suis vraiment facile sur cette course ; les jambes répondent présentes, et le souffle est bon malgré le manque d’entrainement.
Mon pied droit commence à sérieusement me faire mal. Je me dis rapidement que je suis en train de faire une grosse connerie.
Pour terminer la première boucle, il me reste 20k ; alors terminer le 52k, je n’y pense même pas.
2 solutions s’offrent à moi : je me fais mal et j’essaie de remonter le groupe de tête pour terminer la première boucle avec eux ; ou je m’arrêter là pour limiter la casse.

Il faut croire que je suis devenu moins stupide que par le passé ; au km11, je décide de m’arrêter, et en profite pour applaudir les coureurs qui passent.
Dommage, je pense que j’étais 1 ou 2 sur ma course, et j’avais du jus pour durer jusqu’au bout (enfin, on ne sait jamais ce qui peut arriver).
Mais risquer de se blesser gravement pour terminer une course dans la douleur et sans prendre de plaisir n’a vraiment aucun sens.

J’en profite pour voir un médecin d’ailleurs vraiment très sympa, qui me rassure sur ma blessure.
J’ai enfin un vrai diagnostique : pas de fracture de fatigue (OUF), ce n’est qu’une tendinite du releveur.
Verdict : entre 10 jours et 3 semaines d’arrêt, au bas mot, avant une reprise en douceur.
Interdiction de courir, interdiction de faire du vélo (il m’a dit que le fait d’avoir compensé la CAP par du vélo n’avait fait qu’empirer les choses) ; en revanche, je suis autorisé à nager (mais je déteste ça).

Il est 11h du soir, et Hugo terminera la course vers 4h du mat ! (A une belle 11è place, surtout pour un premier trail, bravo à lui).
J’ai donc tué le temps pendant 4-5h, en discutant avec l’organisateur des Raids dingues (très sympa, il finit 4 sur le court) et avec le gagnant des raids dingues, qui a tenté le 80k, et que je retrouverai peut-être sur les marcassins (une revanche ? ;-))

Je ne regrette pas cette journée, car elle est riche d’un apprentissage important : ne JAMAIS s’élancer sur une course avec une gêne toujours un peu présente.

Ah oui, et dernier conseil du doc, sur les patch de Voltarène : ça ne sert à RIEN.
En fait, ces patchs permettent d’atténuer la douleur, ce qui ne sert à rien, et n’aide en rien la guérison du problème.
Si le tendon est enflé, c’est pour une raison. Il faut donc le laisser au repos, à la limite en le glaçant 3 x par jour au début, et attendre que la douleur parte et que l’hématome soit complètement résorbé.
Ces patchs sont à l’origine de ma participation à la course : j’en ai mis pendant 7 jours, ce qui a fait disparaître la douleur. Mais le problème restait bien présent, et s’est rappelé à mon bon souvenir au bout de 2km.

Je vais profiter de cet arrêt forcé pour me mettre à faire de la PPG et de la natation.

Après tout, changer un peu de routine ne pourra pas faire de mal ; je pense d’ailleurs inclure 1 séance de natation / semaine une fois guéri.

jeudi 4 décembre 2014

Quelques erreurs à ne pas commettre lorsqu’il fait froid !

Quelques erreurs à ne pas commettre lorsqu’il fait froid !

Les courses d’hiver arrivent enfin ! Les températures baissent ; la neige s’installe ; les frontales sortent du placard.
Je ne peux m’empêcher de repenser aux éditions précédentes de la SaintéLyon auxquelles j’ai eu la chance de participer : -5 / -10°C et de la neige, que demander de plus au début du mois de décembre J

Nous serons nombreux sur les sentiers, notamment ce week-end ; je me dis que c’est le moment de donner quelques conseils ‘pratiques’, pour tous les néophytes.

1) La tenue

Il fait peut-être froid, mais lorsqu’on s’élance au départ d’un trail, on ne part pas faire une promenade.
Si c’est votre cas, n’écoutez pas ce conseil, et passez directement à la seconde partie.
Lors de ma première SaintéLyon, j’avais l’impression de m’élancer à la conquête d’un pôle.
Emmitouflé comme un esquimau, j’avais même mis 2 collants, dont un relativement épais. Résultat : j’ai eu chaud, et des crampes aux cuisses qui fumaient pendant 50km (c’est très pénible).

L’année dernière, il ne faisait pas plus chaud, mais j’ai tenté une approche différente : un cuissard, des chaussettes de compression ‘hautes’, et 2 t-shirts dont 1 long.
C’était parfait : je n’ai jamais eu trop chaud, ni trop froid. Aucune crampe, et même du jus pour accélérer sur la fin.
Ah oui, et ce n’est pas parce qu’il y a 20cm de neige que vous devez mettre des espèces de crampons pour courir sur la neige : j’avais dû perdre bien 15minutes à les mettre et retirer, pour finalement me rendre compte qu’un de mes crampons s’était cassé sur le bitume : je les avais donc jetés au 1er ravito. 20€ à la poubelle, et 15minutes de gâchées.
Un trail hivernal n’est pas forcément un trail blanc, attention à bien évaluer l’épreuve à laquelle vous allez participer.

2) La frontale

J’ai participé à 5 courses nécessitant le port d’une lampe frontale, et j’ai à chaque fois rencontré un problème différent.
D’une lampe pas assez forte à une panne complète d’éclairage lors des Raids Dingues, ce que je peux vous assurer, c’est que courir mal éclairé est beaucoup plus fatiguant que courir correctement éclairé.
Ne jouez donc pas au plus malin :  achetez 2 bonnes lampes, et partez chargé, en en ayant une sur le front, et une dans la poche… au cas où…

Croyez en mon expérience, lorsqu’on se retrouve au km25 de la Saintélyon avec une frontale qui clignote, ou au milieu d’un parc à sanglier avec une frontale qui ne s’allume plus, on a l’air vraiment très bête.

3) L’hydratation

Le feu ça brûle… l’eau ça mouille et … le froid ça gèle !! Là, vous êtes en train de vous diriger vers la petite croix du haut de page pour ne plus jamais revenir sur ce blog rédigé par un crétin.
Mais croyez-en mon expérience, je ne plaisante pas.
Par 2 fois, je me suis fait avoir par le gel. A l’époque, je courrai avec un Camel normal, et donc un tuyau qui passe sur le devant. Ceci le met à la merci du vent, et du froid glacial auquel nous avons à faire face.
Bouché par des glaçon, je n’ai pu m’hydrater pendant de longs kilomètres, ce qui m’a valu une 2nde édition de la Sainté perclus de crampes, car je ne pouvais m’hydrater.
N’hésitez pas à mettre une membrane autour de votre tuyau ; ça sera pénible lorsque vous devrez remplir la poche à eau, mais les 5min perdues vous éviterons de courir à sec ; un petit mal pour un grand bien, donc.
Et si vous voulez éviter à tout prix ce genre de problème, prenez un sac avec des gourdes sur l’avant, c’est nettement plus pratique !

Donc pour conclure, ne vous suréquipez pas, mettez des piles dans votre frontale, prenez en une en rab, et faites attention à votre réserve d’eau J


Peut-être à samedi pour ceux qui s’élancerons sur les sentiers de l’Origole en forêt de Rambouillet !