lundi 7 septembre 2015

Marche ou Trail vers l’#EnduranceTrail2015 ! SEMAINE TROIS (3/14)

Après la grosse semaine précédente, je compte lever un peu le pied.

La meilleure façon de bien attaquer une semaine ‘light’ est de s’envoyer une grosse journée de repos le lundi.

Ca tombe bien, c’est mon anniversaire ! J’en profite pour amener le petit déj au bureau et déjeuner avec les collègues.

Le soir, Elisabeth m’amène au resto ; bon petit gueuleton réparateur de la sortie de la veille J

Faut pas pousser non plus ; le mardi, on réattaque de bon matin avec un Christophe en forme. 15km, histoire de se remettre dans le bain.

Le soir, rien de particulier, mais ce n’est pas une raison pour passer le dîner à l’eau non plus. Après tout, je dois manquer de polyphénoles et de sucres de raison ; je décide donc de faire le plein.

Le mercredi, je m’attaque une séance de 400m sur le stade de l’ile de Puteaux, mais les jambes ne sont pas au RDV. J’ai même du mal à taquiner les 1’20… Christophe et Julien arrivent, et je décide de m’arrêter au 5ème tour de 400m pour accrocher l’exo de Christophe, qui consiste à faire des diagonales (2 x 10). Le terrain est bien plus soft, les tendons accusent très bien le coup ; je suis au final ravi d’avoir changé d’exercice en cours de route.

Jeudi, sortie entre midi et 2 avec Christophe, qui s’amuse à faire des vagues. L’idée est d’accroître progressivement la vitesse, en partant de 12 pour osciller à un bon 15/16 du 1er au 6ème kilomètre. Ensuite, redescendre progressivement à 11/12 sur 1 ou 2km, pour raugmenter à 15/16… Assez marrant comme exo J


Le soir, Stan passe prendre l’apéro avec Claire et Julien. Le rosé coule à flot ; nous avons du refaire le plein chez l’épicier du coin. On s’envoie chacun un peu plus d’une bouteille ; autant dire que le réveil sera compliqué.

Vendredi matin, le réveil sonne à 6h50. Je suis dans les vapes, mais n’ai guère le choix… Je tombe du lit et enfile mes baskets ; il est temps de se mettre au boulot. Je me demande si je sens encore le rosé d’ailleurs ; ça n’augure rien de bon, et je prie pour que ce matin, le footing en soit réellement un.
 
 

Aujourd’hui, ce sera découverte de Paris. Nous nous sortirons de Boulogne par la porte Dauphine, allant tout droit vers le Troca. Le pont traversé, nous longeons la Seine pour revenir côté Champs Elysées au niveau du Grand Palais. Le retour vers Puteaux est rectiligne : remontée des Champs puis redescente par l’avenue Foch en terminant par une traversée du Bois de Boulogne.

Le temps d’arriver dans Paris, la cadence reste raisonnable. Cela me laisse le temps de décuver ; je reprends mes esprits, ce qui me rassure pour la suite des évènements.

La notion de footing s’arêtera au niveau du Troca. Nous sommes au km4 ; les 10 prochains km seront très longs. Imaginez vous le crâne tanguant, ne pouvant rien faire face à un Christophe qui sans rien dire commence à allonger la foulée.

Pendant 6km, nous oscillons entre 4 et 4’10 au kilo.

10km dans les pates, et voila que mon Christophe se sent pousser des ailes. On remonte les Champs à fond (approx 3’20 au kilo) et on redescend l’avenue Foch en lâchant les freins (rebelote, 3’20 au kilo).

Christophe me sort un ‘Putain, je suis bien en ce moment’… Tu m’étonnes ; de mon côté, je crois que je viens d’éliminer 1L de rosé en moins d’1h…

Pour la récup’, il faudra revenir ; parce que traverser le bois de boulogne à moins de 14 à l’heure, c’est raiment pas drôle… J

Bref, cette sortie du vendredi, je ne suis pas prêt de l’oublier…
 
 

Samedi et Dimanche, nous allons en Normandie pour le mariage de Claire et Julien ; pas de sortie running de prévue.

Résultat des courses : 61km courus, soit mon plus faible kilomètrage depuis longtemps. Mais il faut savoir faire des concessions, et j’ai préféré passer le week-end en famille, sans pression liée à une éventuelle sortie, plutôt que de me prendre le chou.

Du coup, le rapport poids puissance de la semaine sera terrible : près de 4L de vin consommés, pour 61 malheureux kilomètres, ce qui nous donne une conso de 6.5L/100, soit 2x plus que l’objectif.


Inutile de dire que la semaine qui s’en suivra aura pour but de compenser cet écart impardonnable J

Marche ou Trail vers l’#EnduranceTrail2015 ! SEMAINE DEUX (2/14)

Le rapport poids puissance de la première semaine est sans appel. 80km courus tout de même, mais accompagné d’une belle cadence en apéros et dîner.

Cette semaine, je vais mettre les goulées, pardon, les bouchées doubles, afin de rattraper le retard pris.

Il fait une chaleur de bête en ce milieu du mois de Juillet. La canicule fait rage et le rosé coule par conséquent à flot.

J’attaque le lundi pied au plancher ! C’est parti pour une séance de fractionné sur l’île de Puteaux. Mon objectif est de travailler la vitesse, en renforçant la résistance. Au programme : 10x800m. Réalisé : 5x800 et 5x400. Trop chaud pour appuyer réellement, mais la séance se passe sans trop d’encombres.

Soirée tranquille le soir, qui ne sera jalonnée que de quelques rasades de rosé bien méritées.

Mardi, petit footing de 13km et rien de prévu le soir. Journée sans grand intérêt tout compte fait…

Mercredi matin, j’attaque à 7’ du mat’ pour un ‘footing’ avec Christophe. Le temps de se chauffer, 20min, puis c’est parti pour une augmentation progressive du rythme. Au km4, nous sommes à 12km/h, au km6 on passe à 15km/h, puis entre le 6ème et le 15ème kilo, ce sera une alternance de 15 à 16 km/h. De si bon matin, ça décoiffe ! Avec Christophe, pas besoin de fractionner tout compte fait ; courir presque 10km à 15km/h, ca me va très bien J

Soirée tranquille, à la maison, à siroter un ou deux petits verres de rouge…

Jeudi matin, c’est reparti comme la veille, à l’aube. Dur de se dérouiller, mais finalement les sensations sont bonnes, et voila que Christophe se sent d’attaque pour 12x1min… Il dépote et nous voilà à 3’10 // 3’20 au kilo autour des lacs de Boulogne, pendant que ma dame dort paisiblement…

Je claque mon PR sur le tour du lac, qui n’est pas énorme, sachant qu’en général à cet endroit c’est soit footing, soit fractionnés (donc pas mal de footing)…
 
 
Le soir, c’est apéro à la maison. Bien arrosé !

Vendredi matin, 3ème sortie matinale de la semaine ! Ca commence à sérieusement piquer. Les sorties ne sont pas si longues que ça, mais je n’ai pas l’habitude de courir si vite. Tant mieux, je me dis que cela me permet de revenir dans la partie, suite à cette longue période de pseudo convalescence un peu étrange.

Sortie identique à celle du mercredi : échauffement de 20min, puis maintient d’un bon train !

Cela fera quand même 72km courus dans la semaine, à 4’35 – 4’40 de moyenne.

Vendredi soir, dîner chez Steve, qui nous reçoit de façon impeccable. Comme je conduis, je suis ‘raisonnable’ et ne dépasse pas la demi-bouteille ; chose rare pour un dîner.

Samedi, journée de repos. Nous nous rendons à côté d’Honfleur pour le baptême de Paul mon 2nd neveu Paul. Quelques coupettes de champagne plus tard, nous voici retournés dans le Perche.

En chemin, je reçois un coup de fil d’Arnaud. Il s’envoie une sortie de 3/4h le lendemain matin, et me propose de l’accompagner sur tout ou partie de son entrainement. Bien entendu, je n’hésite pas longtemps, et me voilà embarqué dans une sacrée sortie longue.


Dimanche matin, le RDV est fixé à 8h, pour aller courir dans les collines du Perche. La marotte d’Arnaud, c’est le dénivelé. Dès qu’il voit une côte, il la double ; dès qu’il voit du plat, il emmanche la 2nde et cavale à 14 ou 15 à l’heure. C’est surprenant car il attaque très doucement… La première heure, je suis très à l’aise. J’ai ensuite un petit coup de mou pendant 15/20minutes, puis la forme revient au km15. Jusqu’au km30/35, aucun soucis, je prends beaucoup de plaisir et me sens en pleine forme. Progressivement, ma réserve d’eau diminue et je me retrouve à sec.

Aïe Aïe Aïe… Lorsque je tombe à sec, en général, je ne suis plus bon à rien, et la forme baisse très rapidement.

La dernière demi-heure sera un peu galère, car bien que nous ayons eu le temps de nous arrêter recharger les gourdes, je mettrai du temps à me réhydrater. Je me sens de mieux en mieux au fil des kilomètres, mais je suis déçu d’être tombé à sec, car je pense que j’aurai mieux résisté que ça.
 
 
Au final, ce sera une belle sortie de 43km et 850m D+ en 3h39. Pas dégueux pour une sortie longue d’un dimanche matin ^^

De retour à la maison, bon petit gueuleton pour se remettre de cette matinée plus qu’active !!!

Jolie semaine sportive, qui m’aura permis de travailler la vitesse, la résistance, le dénivelé et l’endurance avec quelques sorties bien rythmées le matin, et une belle sortie longue le dimanche.

Et le rapport poids-puissance dans tout ça ??? 114km courus, 3.1L de vin consommé, ce qui donne 2.74L/100 !!! Victoire, je suis passé sous la barre des 2.91 J


Au-delà de ce rapport factuel, quels enseignements tirer d’une telle semaine ?

Le premier concerne les sorties matinales. Je prends petit à petit conscience de l’importance de commencer ses sorties à rythme très faible. Christophe et Arnaud commencent toujours à un rythme light, entre 11 et 12km/h, voire moins quand c’est possible.

Cela parait évident, mais ne l’est pas par tout le monde : s’échauffer longuement permet d’envoyer bien plus lors de la séance, et par conséquent, de travailler plus efficacement les différents « exercices »

Le second concerne la confiance en soi, et l’importance de courir avec plus fort que soi. Julien pour commencer, puis maintenant Christophe, et par 2 fois Arnaud, m’ont permis d’avoir des conseils et retours d’expériences de sportifs accomplis. Cela m’a permis d’aller plus loin dans l’effort, et me rendre compte qu’après tout, je ne tenais pas si mal que ça.

C’est extrêmement motivant pour la suite, et me sera très utile à aborder de grosses semaines avec enthousiasme et bonne humeur !

mercredi 5 août 2015

Marche ou Trail vers l’#EnduranceTrail2015 ! CONCEPT et SEMAINE UNE (1/14)

Marche ou Trail vers l’#EnduranceTrail2015 !
Semaine UNE (S-14)

Cela doit maintenant faire un an que ce blog existe. Partager quelques conseils et conter deux ou trois réçits de courses, c’est sympa, mais ça ne permet pas de partager avec vous le quotidien d’un type mordu de trail running.
Depuis quelques semaines, j’ai la chance de courir avec 2 amis nettement plus forts que moi. L’un, le week-end, m’a fait courir 43km sur une sortie longue (!), et l’autre, de bon matin, me promène dans les rues de Paris à 16 à l’heure !

J’en rigole encore en me disant que l’on est tous le fou d’un autre. Au bureau, on me prend pour un taré, mais s’ils connaissaient les 2 autres loustics :-)
Les gens se font beaucoup de films sur les ‘tarés’ qui pratiquent le trail. A les entendre, j’ai l’impression que pour faire du trail, il faut être végétarien, peser 50kg, carburer à l’eau, et se coucher avec les poules.

Pour briser la glace, j’ai pensé à une façon originale de vous faire vivre l’Endurance Trail 2015 (100km, 4600mD+, fin Octobre à Millau), en partageant avec vous chaque semaine qui nous sépare du jour-J, mettant en parallèle 2 aspects : sportifs, avec les entrainements, et festif, avec mon benchmark maison : la consommation de vin :-)

Le concept

Un  peu comme un bolide, je me suis fixé 3 objectifs hebdomadaires :
-        - Sportif : 90km/semaine (sans rentrer dans les détails)
-        - Festif : 2.6L de vin/semaine, ce qui correspond à une demie bouteille par jour (2 bons verres)
-       -  Rapport sport/fête = la conso au 100 kilomètres, soit 2.9L/100… ;-)

L’objectif est donc de maintenir un entrainement de 90km la semaine, et de ne pas consommer plus d’une demi-bouteille de vin par jour. En carburant à 2.9L au 100, je suis dans les  clous !

Si une demie bouteille de vin par jour vous semble beaucoup, dites vous que 90km la semaine l’est tout autant pour d’autres. Qui plus est, je vous rappelle que mon seul et unique sponsor n’est autre que la Cave du Perche :-) 

Vous verrez également au fur et à mesure des semaines, qu’être amateur de gastronomie et aimer les bonnes bouteilles n’empêche pas de cavaler ; bien au contraire…

Commençons par le commencement : la semaine du 13 au 19 Juillet.

Je me remets tout juste du Trail des Glaciers de la Vanoise (74k / 3800mD+). Une bonne semaine de pause, et me voilà reparti au travail.

Je passe le week-end qui suit en Suisse, à Verbier, pour accompagner un ami du Cesem, et toute une bande de joyeux, qui font le Trail de Verbier-Saint Bernard, version Traversée (61km / 4100mD+).
Après une belle et grande rando le samedi, je me remets au boulot dès le lundi sur une sortie de 21km et 1700mD+ en 2h51.



Une jolie ascension de 1100m pendant laquelle j’ai même du faire un peu d’escalade pour contourner un troupeau de moutons, qui me semblaient alors bien farouches ! Quelques descentes bien cassantes, pendant lesquelles j’essaie de travailler la descente, en ne pouvant que constater le travail qui reste à faire sur ce point, et qui est ma principale faiblesse en trail, à défaut d'être la seule.

Petite photo qui illustre le côté bien sec du début de l'ascension

Mardi, retour Paris, et c’est parti pour 3 sorties matinales avec Christophe, dont une le jeudi matin à bonne allure, et une le vendredi agrémentée de 2 séries de 10x 30s/30s. Après plusieurs mois passés entre gestion de blessures et gênes diverses, il va être temps de remettre le pieds dedans, en refaisant de la vitesse. Les premières sorties rapides seront d'ailleurs très poussives...

Petit aperçu de la course du jeudi, où l'on voit la méthode Christophe : attaquer très doucement, pour accélérer au bout de 15/20min et se maintenir au dessus des 15km/h, en montant progressivement dans les tours. C'est particulièrement usant, mais très satisfaisant,et particulièrement plaisant !!


Petit aperçu de la sortie du vendredi, ou l'on s'est envoyé 2 séries de 30/30, pour le simple plaisir de courir vite quelques instants ;-)


La semaine sera clôturée le samedi avec une belle sortie de 19km, pendant laquelle je m’efforce de rechercher les sentiers de rando de Souancé, pour me trouver des spots propices au travail de côtes, et particulièrement de descente.

Une belle semaine de reprise, avec 81km au compteur, et 2300m de déniv. :-)

J’ai pu me rassurer sur l’état de forme post-TGV, qui est très bon, avec une belle sortie montagne le lundi, suivie de sorties plus rythmées en semaine ponctuée d’un 30/30 rassurant.

Côté festif, un bon resto le lundi, et des petits dîners en semaine l’ont rendue assez light. Le week-end dans le Perche était également assez soft. Mes petits neveux étaient là, et je préférais jouer avec eux plutôt que prendre l’apéro de façon trop prononcée :-)

Cependant, l’analyse est sans appel, avec 2.875L de vin consommés pendant la semaine, je dépasse le ratio L/100km. Et oui, je n’ai couru « que » 81km contre un objectif fixé à 100, alors qu’en même temps je respectais presque scrupuleusement le quota de vin quotidien ;-)
A l’avenir, il faudra soit courir plus pour consommer plus, soit lever le pied sur la bibine en cas de semaine plus légère !!

lundi 6 juillet 2015

Réçit de course. Trail des Glaciers de la Vanoise. 600 partants. 73km. 3800mD+.


Et c’est reparti pour un tour ! Le tour des glaçiers de la Vanoise est un magnifique trail qui nous fait faire le tour des Glaciers de la Vanoise. Je l’avais fait l’année dernière, et les merveilleux souvenirs que j’en garde toujours m’ont poussé à retenter l’aventure une nouvelle fois.

Nous arrivons donc à Pralo avec Elisabeth le vendredi soir, pour passer 3 jours dans la cadre exceptionnel qu’offre le Parc de la Vanoise.

Le samedi, veille de course, nous faisons une longue rando qui me permettra de me mettre en jambes. Nous partons du parking du Prioux pour nous rendre au col de la Valette. Le cadre est incroyable, je tâte du bout du pied l’eau rafraîchissante d’un lac de montagne. Nous sommes aux portes du Paradis J


13km et 1000m de dénivelé, voilà de quoi me plonger sans transition dans le bain du TGV.

Nous repassons au village récupérer le dossard. On nous informe que le départ sera donné à 3h30 au lieu de 4h, canicule oblige… Il est vrai qu’il fait chaud… Très chaud…

Pour vous donner une idée de l’état d’esprit dans lequel je me trouve, je vais faire un point rapide sur 2 points clés, qui auront un fort impact sur mon périple en Vanoise.

Tout d’abord l’entrainement. Depuis novembre et ma blessure au pied, c’est un peu compliqué. En revanche, cela va beaucoup mieux depuis 1 mois, et j’arrive à sortir 4 à 5 fois la semaine, pour 75km en moyenne. Par contre, question dénivelé, c’est zéro de chez zéro. A part les 2 courses faites en Ecouves et à la Ville au Clerc, je n’ai rien eu à me mettre sous la dent… Ca promet.

Deuxième point. Le matériel. J’ai décidé de ne pas prendre de bâtons : je ne sais pas m’en servir efficacement, donc cela risque de me porter préjudice plus qu’autre chose. J’ai également du investir dans un camelback supplémentaire pour ajouter 1.5L au 1.2L que m’offrent les gourdes. Je vais également courir avec des Brooks Cascadia, que je n’ai mis pour l’instant que 2 fois… Pas génial, mais elles m’ont l’air impeccables.

Samedi soir, veille de course, nous rejoignons Arnaud Chartrain, sa femme Marion et leur fille pour dîner. Arnaud est un costaud. Originaire du Perche, c’est un coureur sanglier ascendant bouquetin. Il terminera 4ème de la course : chapeau bas !!!

Dimanche matin, levé 1h30. Sur les conseils d’Arnaud, je me lève tôt, pour avaler un morceau, puis me recouche. Levé numéro 2 : 2h45. Je ne fais pas de bruit pour ne pas réveiller Elisabeth qui dort à points fermés (normal à cette heure ci). Je vérifie mon sac, et me dirige vers le départ.



Je retrouve Arnaud avec qui je ferai un micro footing de chauffe. Nous entrons dans le sas de départ à 3h25 remontés à bloc, et prêts à en découdre.

J’observe rapidement les traileurs et traileuses du jour ; pas de toute, il n’y a que du costaud. On ne se lance pas comme ça sur une telle course, et à la différence de certaines courses de plaines, il n’y a ici que très peu de place à l’improvisation…

3h30, le départ est donné : nous nous élançons à travers la rue principale de Pralognan, en direction de la première ascension. 8km et 1100m de dénivelé pour nous amener au refuge du Col de la Vanoise. L’ascension se passe bien. Il fait bon (normal, il n’est pas 4h du mat’) ; déjà une 20aine de degrés tout de même. Je me suis mis dans les 50 pour ne pas trop m’enflammer, et tester les sensations du jour. Je souffre pas mal de ne pas avoir de bâtons. Je me rappelle alors l’aide précieuse qu’ils m’avaient apporté sur la CCC lors des montées. La mémoire est décidément très sélective. En temps normal, je ne me souviens que des crampes aux bras qu’ils m’avaient apportés ; mais maintenant que je suis entrain de me manger une ascension de 1100m sur 8km, voilà que ma mémoire me rappelle le soulagement qu’ils m’avaient apportés sur les côtes de la CCC.



Je suis d’ailleurs un des seuls à ne pas en avoir… Enseignement important pour l’endurance trail !

L’arrivée en haut du col (2517m d’altitude) est juste époustouflante : on traverse le lacs des vaches puis 2 ou 3 cours d’eau. Passé la première demi-heure, je commence à me sentir à l’aise ; les jambes répondent présentes ; la journée s’annonce belle. Je mets 1h20 tout rond pour arriver au premier ravito, ce qui est bon signe. Je ne m’arête que très rapidement, recharger les 2 gourdes et manger un morceau.

Je m’élance ensuite vers le 2nd ravito. Il est maintenant bientôt 5h ; nous courrons toujours à la frontale et partons à travers les chemins pierreux du parc de la Vanoise. Comme l’année passée, je souffre de mon manque d’entrainement en montagne. Les foulées sont peu assurées, et j’ai du mal à courir en descente car j’ai peur de me faire une cheville. J’enrage du temps perdu à hésiter entre chaque rocher, mais me dis que je l’ai bien cherché.

Nous passons par des endroits magnifiques. Nous traversons un champ de pierres qui me rappellent les rochers bretons. Je me perds une première fois, car le balisage dans le parc est plus que léger : le GR passait dans le bas ; je me suis quant à moi élancé à l’ascension de ce gros piérré que je vais finalement traverser dans sa largeur en sautant d’un rocher à l’autre tel un bouquetin maladroit.

En reprenant le GR, j’ai du perdre pas mal de places quand je vois des coureurs qui n’ont pas l’air d’avoir passé la nuit dans cet endroit, contrairement à moi. Grrrrr…. Ca commence bien !!!

1 petit kilomètre plus loin, me voici traversant un névé, qui se termine dans un lit de cours d’eau. J’ai les pieds trempés !! Il ne manquait plus que ça… Je vais donc courir les pieds mouillé pendant presque 60km ; sympa…

Bon an mal an, je rejoins le 2nd ravito, au km22 (2309m d’altitude). Je suis bien dans ma course ; les sensations sont bonnes ; mais je n’arrive pas à courir dans tous ces cailloux : je mets 1h53 pour parcourir les 15km qui séparent le premier du 2nd ravito ! Je rempli mon sac, mange un morceau, et file rapidement vers le 3ème ravito de Plan Sec. A nouveau 15km de chemins vallonnés et très bien pourvus en cailloux. Si mes souvenirs sont bons, il doit maintenant etre 6h30 // 7h00.

Les choses vont à présent commencer à se corser sérieusement. Le soleil pointe le bout de son nez, et le calvaire peut commencer.

Les températures vont monter au-delà des 30°C ; les chemins ne sont jamais plats. Les montées se passent bien, mais je n’arrête pas de repenser au temps que j’aurai gagné si j’avais eu des bâtons. Les bâtons permettent de s’économiser, favorisant une foulée plus rapide et dynamique en montée, rendant la relance sur le replat bien plus aisée… En descente, je suis au plus mal. Je n’arrive pas à me lâcher et mes foulées sont donc plus qu’hasardeuses. J’ai du mal à prendre du plaisir sur cette section qui n’en finit pas.

La première partie de cette portion commence par une petite montée de 300mD+, histoire de se réchauffer comme il se doit. Nous allons ensuite alterner en le sentier-balcon qui longe la montagne, et nous permet d’admirer la beauté de cet endroit, et quelques raidillons qui rendent la chaleur insoutenable.

Le refuge de plan sec se situe au-dessus de l’imposant barrage d’Aussois. Nous sommes à mi-course. J’ai mis 2h25 pour parcourir les 16km qui nous amènent à Plan Sec ! Je suis à 8.55 au kilo sur cette portion que j’escomptais plus bénéfique en gain de temps… Il est 9h, et je peux dire adieux à mes objectifs de chronos. Mais je prends du recul ! J’ai zéro entrainement dénivelé depuis quelques temps ; je suis mauvais en descente, surtout quand il y a des cailloux partout ; je n’ai pas de bâtons ; il fait un canyard sans nom !!!

Malgré cela, j’arrive à me maintenir dans les 50 premiers, et fait la course avec le même groupe de trailers depuis le début, ce qui veut dire que je ne suis pas le seul à en baver aujourd’hui. Bon, je me suis quand même fait doubler par la première féminine, sans avoir su trouver les forces pour essayer de l’accrocher (elle était impressionnante !), mais je discute avec quelques autres coureurs, et la journée est des plus conviviale.

Je profite du ravito de plan sec pour m’arrêter 10 bonnes minutes et faire le point sur la situation. Je tergiverse depuis 2 bonnes heures sur ma course : j’ai chaud ; je peine en descente et n’arriverai donc à pas grand-chose aujourd’hui. D’un autre côté, je n’ai pas envie d’abandonner car le défi est de taille : courir 73km sous cette chaleur va m’apprendre à gérer une course longue et éreintante, et contribuer à m’améliorer sur la partie hydratation et alimentation.

Remonté comme une pendule, je m’élance vers le 4 ravitaillement : le refuge de l’Orgère, au km50. Nous redescendons vers le lac du barrage d’Aussois. Je croiserai Aurélie, qui avait fait mon assistance sur la CCC : le monde est décidément petit J Je m’arête lui dire bonjour, et repars en direction de l’ascension qui nous attend de l’autre côté du barrage. Une jolie montée exposée au soleil. J’arrive en haut cuit comme un œuf. Je pense que je suis à point : je pourrai me bouffer un bras !

Je n’en peu plus et décide de m’arrêter 5min. Je sors la crème solaire, bois un coup et mange un morceau. Je me pose quelques minutes car la montée sous cette chaleur m’a littéralement fait exploser. Bizarrement, cette pause me fait le plus grand bien. Je repars en trottinant, et retrouve des sensations que je n’avais pas encore connues de la course !

Nous continuons à courir sur les sentiers-balcons, et passons à côté des pâturages dans lesquels il ne faut pas se perdre. Nous entreprenons une grande descente en lacets dans laquelle je suis au plus mal. Je me mets à repenser aux conseils d’Arnaud : se relâcher et laisser aller. Les kilomètres passent et plus nous redescendons, plus je suis bien. Nous arrivons dans une forêt de sapins où la fraîcheur est appréciable. Les sensations reviennent et je passe quelques coureurs sur cette portion que j’apprécie particulièrement. J’arrive à relancer la machine et cours avec plaisir sur cette portion enfin roulante.

Nous sommes au km45, et je peux enfin courir !!! Youhouuuu J

Vers 11h, je ressors du bois et arrive au 4ème ravitaillement : le refuge de l’Orgère. Nous sommes au km50, et à 1950m d’altitude. J’ai mis 2h00 pour boucler les 12km qui séparent Plan Sec de l’Orgère. 9.45 au kilo sur cette portion, sans me faire passer : la chaleur est de la partie !! Je suis en revanche plutôt bien en arrivant au ravito, mais il reste encore 24km, dont cette bonne vieille montée du col de Chavière. Je m’arrête bien 5-10 minutes pour faire le plein et m’hydrater, car la portion restante est en plein soleil ! Au ravito, je retrouve les mêmes coureurs que depuis le refuge de l’Arpont. Nous sommes tous à l’agonie, ce qui me rassure sur la normalité de mon propre état, et me remotive pour la fin de course.

Nous attaquons l’ultime ascension de la course : 950m de D+ en 5km. Un vrai calvaire. Nous cuisons sous le soleil caniculeux ce qui me coupera les jambes pour la fin de course. La première partie, sous les sapins, est très abrupte. La fin de l’ascension, qui nous amène vers le col de Chavière, est plus raisonnable, et permet même quelques relances. Au bout d’1h30, nous apercevons le point culminant de la course au-delà des 2850m d’altitude. La fin de l’ascension se fait les pieds dans la neige. Nous passons le col aidés par les CRS, qui veillent à ce que personne ne chute.


Arrivé en haut, la vue est époustouflante !!! Je m’arrête 2min pour reprendre mon souffle, boire un coup et manger un morceau. Car la course n’est pas terminée : il nous reste maintenant 17km de descente !

La première portion nous amène vers le refuge de péclet Polset (2450m) au km60(2h13 pour y arriver depuis l’Orgère !). Les pieds dans la neige, nous dévalons la montagne tels des bouquetins. J’ai de la neige plein les chaussures, et vais donc finir cette course les pieds trempés, comme je l’avais commencée. Super… Je suis ra-vi !

Manquait plus que ça : une ampoule fait son apparition sur un de mes talons. Un mauvais cailloux, associé à de la mauvaise neige, et me voilà parti pour apprécier chaque foulée jusqu’à la ligne d’arrivée…

Du refuge de Péclet à Pralognan, il y a 13km… 13km de descente qui n’en finit pas… Que c’est long…

Par chance, à 5km de l’arrivée, je discute avec 2 personnes fort sympathiques ; nous nous encouragerons mutuellement et arriverons ensembles à Pralo.

Mais les bonnes sensations que j’avais avant la grande ascension du col de Chavière se sont évanouies. Moi qui pensais faire une descente supersonique, je vais me trainer lamentablement jusqu’à la ligne d’arrivée, telle une bête blessée J 13.7km de descente pourtant très roulants, à un malheureux 10km/h de moyenne… Moi qui pensais envoyer du bois pour y gratter 15-20min, ce sera pour une prochaine fois !

Mais voila, toute belle chose a une fin… 11h25 plus tard, me voici donc finisher de cette très belle course à la 40ème place (600 partants, 336 finishers)

J’en ai rarement bavé de la sorte, voire jamais, à vrai dire. Je ne suis pas ravi de mon temps, mais suis très fier d’être parvenu à rester dans la course, malgré des conditions dantesques.

Par ailleurs, je retire quelques enseignements qui me permettront d’abord l’endurance trail des templiers de la meilleure des manières :

1/ je n’ai pas eu de crampes ! J’en conclus que mon alimentation se passe de mieux en mieux

2/ j’irai plus vite avec des bâtons

3/ je dois m’entrainer en descente, dans les cailloux, pour gagner en assurance et courir plus relâché

Une fois de plus, je repars aux anges de mon week-end à Pralo.

Une balle balade avec Elisabeth le samedi, et une grosse rando le dimanche : quoi de mieux pour passer un week-end sportif dans les Alpes ? 





lundi 29 juin 2015

Réçit de course. Sur les traces du loup. 33km en forêt de Fréteval

Réçit de course - Sur les traces du loup - 33km, très peu de dénivelé (592 à la montre, mais j'en doute)

Il y a foule au départ du trail des Traces du Loup. 1200 personnes au départ, cependant faussé par un départ simultané des 2 courses du jour : 17km et 33km.
 

A une semaine du Trail des Glaciers de la Vanoise (74km / 3800mD+), j'ai besoin d'avaler quelques kilomètres en terrain accidenté. Je suis tombé par hasard sur cette course, qui a le mérite de se passer à côté de chez ma soeur.
Je saute sur l'occasion : faire une sortie longue, c'est quand même plus sympa avec un dossard, et si en plus je peux en profiter pour passer voir la famille, c'est encore mieux.

Me voici donc à la Ville au Clerc ce samedi 27 Juin, près à prendre le départ d'un trail que je crois très champêtre. Il fait 30°C ; le terrain est sec comme du bois ; j'ai une balade à faire en sous-bois ;  la journée s'annonce très belle !

Arrivé sur place, je m'empresse de rejoindre le début du peloton. J'ai dis sortie longue OK, mais faut pas pousser. Là, je regarde les 2/3 larrons qui jouent la gagne et me dis qu'ils m'ont l'air bien affûtés pour une course de campagne. Je me rendrai compte par la suite que cette course est une manche du Trail Tour National ; le mec à 2 mètres est Romuald De Paepe, qui finira 2ème !


Le départ de la course est très rapide ; j'essaie d'accrocher, mais au bout de 500m je me rappelle les raisons de ma venue : faire du kilo, et rester frais pour le week-end prochain !!!
OK, OK... je lève le pied et laisse passer une bonne 30 ou 40aine de coureurs.

Rapidement, nous rentrons en sous-bois. Ces petits malins de l'organisation n'ont rien trouvé de mieux pour casser la monotonie que de nous faire sauter un ballot de paille :-)

Nous voilà partis pour courir en sous-bois ; l'atmosphère est pesante mais l'ambiance est bonne. Pour nous raffraîchir ; nous passons un mauvais bras de rivière, dont le lit est certes peu profond, mais suffisamment pour nous tremper les pieds. C'est parti pour courir 25 bornes les pieds trempés : MERCI !

 

Les kilomètres passent et je me fait reprendre par Malika Coutant, qui terminera 2ème féminine. Je la suit quelques kilomètres mais décide de la laisser filer. Je l'ai reconnu et sais que si je l'accroche, je finirai plus fatigué que de raison.
Je me fais ensuite passer par une Mathilde Sagnier très en forme, qui finira 1ère féminine, et 19 au scratch !
Je trouve mon tempo et profite à fond de cette belle balade en forêt de Frèteval, que je ne connais pas si bien que cela.
L'organisation joue encore la maligne et nous fait régulièrement passer par des endroits improbables ; en dehors des sentiers battus qu'ils disent : le mots en pris :-)
Je fais du coup très attention aux chevilles, qui ont tout de même vrillé une fois ou 2, sans rien de bien méchant. Nous courons sur un terrain très peu confortable, qui offre une alternance de pierres, traces de tracteurs, enchevêtrements de raçines et branches mortes.
Je dois lever les genoux, et c'est exactement ce que je recherche à l'approche du TGV.
(Les photos ne sont pas très révélatrices, mais je n'allais pas sortir mon portable en risquant de le casser. Désolé, donc, car vous n'aurez droit qu'aux sections roulantes)


Je suis également là pour tester 3 choses : mes nouvelles balles (Brooks Cascadia), mon alimentation, et mon relâchement en descente.
Mes chaussures sont justes parfaites (taille, confort, etc) ; je me suis bien hydraté, et j'ai réussi à autant manger qu'en 10h de CCC ; je suis de plus en plus à l'aise en descente.

Les voyants sont au vert :-)

Je me perdrai 2 fois entre le km12 et le km 18, mais rien de bien méchant. Et puis vu les enjeux de la journée, cela ne va pas changer grand chose. Disons que j'aurai visité une plus grande partie de la forêt.

Vers le km20-25, je commence à trouver le temps long. Je me fait reprendre par Coralie Beaudoux, que je décide de suivre et avec qui je terminerai la course, elle en tant que 3ème féminine.
Les 10 derniers km seront bien sympas ; on discute un peu et on augmente un peu la cadence sur la fin, ce qui m'embête un peu en vue du TGV, mais après tout, mettre un peu de rythme ne peut pas me faire de mal.


Au kilomètre 28, nous traversons un bras de rivière, cette fois-ci jusqu'aux genoux : mes Brooks sont baptisées, et pas qu'un peu !!!
Vu la chaleur qui commence à se faire pesante, cette humidité est la bienvenue et me mettrons au frais pour les 5 derniers kilomètres :-)

Nous aperçevons la Ville aux clercs. Je laisse ma wingwoman terminer la course seule ; je ne veux pas me cramer pour faire le malin sur le dernier kilo ; je terminerai donc tout gentiment cette belle épopée en forêt de Frèteval en 2h36, à la 32è place, assez content de moi vu l'intensité apportée :-)

Aucune fatigue particulière à signaler ; je vais pouvoir prendre 2 jours de repos avant de faire les 2/3 derniers footing qui me remettront d'aplomb pour le trail de ce week-end.

Next round : 74km avec 3800mD+ dans ces belles montagnes des Alpes !

vendredi 17 avril 2015

Compte rendu de course. Marathon de Paris 2015


Compte rendu de course. Marathon de Paris 2015.
43000 partants. 42.195km. 100mD+ ;-)

A la seconde près !!!

Une fois n’est pas coutume, me voici parti pour passer la matinée à galoper dans les rues de Paris. Sur un coup de tête, avec 2 copains, je m’inscris au MDP car bien que fan de cap, je n’ai jamais couru de marathon. Quitte à en faire un, quoi de plus pratique que de faire celui en bas de chez soi ??

Mon objectif est simple : faire moins de 3h. Pour être précis, mon objectif est de 2h59min59sec.

Le trail ne me permet pas de m’entrainer correctement pour un marathon. Il faut en général travailler l’allure marathon, ce que je ne fais presque jamais. J’oriente mon entrainement plutôt sur le fond, les fractionnés 'longs' et le déniv. Mais il ne faut pas pousser non plus ; vu les km passés à courir à droite à gauche, et les fractionnés hebdomadaires que j’arrive enfin à caler depuis quelques semaines, je me sens fin prêt.

Je trouve une motivation particulière car en parallèle, mon frère Edouard participe au marathon de Pyong-Yang. La famille sera donc présente en même temps sur 2 marathons que tout oppose.

Mon premier coup de chapeau va vers ASO. J'avais peur de passer ma matinée dans les bouchons. Pour éviter cela, ils ont eu la bonne idée de faire plusieurs départs, en fonction des groupes de niveaux. Inutile d'arriver 4 plombes trop tôt, et aucun risque de passer son temps à doubler, ou à se faire doubler…

Je pars de chez moi vers 8h, et rejoins le départ en courant, ce qui m’échauffera comme il faut.

8h30, petit mot de Mme Hidalgo, maire de Paris, qui en profite pour faire un coup de pub pour l'organisation des JO à Paris
8h45, départ des élites 
8h48, départ du sas 3h00 !

Le côté pratique du marathon, c'est que des bénévoles courent avec un drapeau 3h00, ce qui permet de voir où l'on se situe par rapport à son objectif. Je décide donc de mettre ma montre en mode 'heure', pour éviter de passer mon temps à zyeuter en sa direction.
Je me cale les 3-4 premiers km à côté d'un porte drapeau 3h, pour être certain de rester dans le rythme. C’est quand même pratique ce système ; je remercie d’ailleurs les coureurs qui se sacrifient pour remplir ce rôle, car on le sent, les jambes les démangent, ils courraient bien rejoindre leurs copains devant, qui ont le même niveau qu’eux.

Les kilos s’enchainent sans trop se ressembler. Paris en quand même une belle ville !

La place de la Nation est vite rejoint ; je ne pensais pas que les distances, sans embouteillages, étaient si courtes !
Les supporteurs sont nombreux, et les groupes de musiques qui jalonnent le parcours nous réchauffe le moral.

Nous arrivons au château de Vincennes, puis faisons le tour du bois. Je suis bien dans ma course ; le rythme est bon, autour des 4’05, 4’10.

Il y a un ravito tout les 5km ; ce qui permet de me rassurer ; 20min40 entre chaque, c’est mieux que ce que je pensais. Et puis cela casse la monotonie. Toutes les 20min, il y a la certitude d'avoir de l'eau à portée de main, et un morceau de banane pour casser la croûte.

Km10 ; km15 ; km20… Le semi est vite bouclé, nous voici sur le chemin du retour alors que nous n'avons qu' 1h25 de course... Je n'ai pas l'habitude d'en avoir presque fini au bout de si peu de temps, il va donc falloir faire attention à ne pas s'enflammer... Mais les jambes répondent présentes, tout semble bien fonctionner. 
Je me vois alors faire 2h52 – 2h55… Mais gare aux enflammades ; elles n’augurent en général rien de bon.

Le retour de Vincenne se fait par les bords de Seine ; nous passons même dans quelques tunnels, où DJs et effets lumineux mettent une ambiance de feu dans le peloton. Le moral est au beau fixe.

Lorsque nous passons la Tour Eiffel, nous taquinons le 30èkm. Je me dis que le tour est joué car ce foutu mur des 30 ne se présente pas en face de moi, et c'est tant mieux.

Mais rira bien qui rira le dernier : ce bon vieux mur n’aura fait que se décaler de quelques km.

Il commence à faire chaud, et je commence à avoir faim. Je profite bien du ravito du Trocadéro, mais la sortie du 16ème arrondissement est laborieuse. 
Comme je suis bien, je décide de rajouter un cran d'intensité, pour finir sur les chapeaux de roue. ERREUR FATALE !!! 
Les jambes sont là, mais le souffle n’y est plus ; ce rajout d'intensité n'aura fait que me cramer l'énergie dont j'avais besoin pour garder le rythme sur le faux-plat monter du bois de Boulogne...
Je commence à avoir des points de côté ; et s’il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’est bien ça.

Lorsque nous entrons dans le bois de Boulogne, je ne peux pas relancer : j’ai le souffle coupé, et mes points de côté me gênent péniblement.

Je serre les dents, mais me fait quand même doubler par les 2 fanions 3h00 : merde ! Je ne suis quand même pas entrain de passer à côté ???

Je serre les dents, et tente de relancer, mais rien n’y fait ; le souffle ne revient pas… Pas l’habitude de courir à cette vitesse aussi longtemps :-)

Je décide donc de prendre mon mal en patience, et fait contre mauvaise fortune bon coeur : j'en profite et me dis que pour un premier marathon, je m'attendais à pire, et aurait pris bien plus de plaisir que prévu... Je profite du final pour m'éclater, et profiter des encouragements de la foulée venue en nombre nous encourager.

K39…40…41… Nous arrivons Porte Dauphine ; il ne reste que 150mètres, me voilà ‘finisher’ de mon premier marathon !!!

J’avais décidé de ne pas regarder ma montre (je l’avais mis sur ‘heure’ pour éviter d’être tenté, ne voyant du coup que les intervalles entre les ravitos).

Ayant finis un peu au ralenti, je m’attends à voir 3h02 ou 3h03.

A ma grande surprise, ma montre me donne 2h59min54sec ! Confirmé par le résultat officiel :-) A peine croyable !!! Presque 3h d’effort, pour finir PILE dans l’objectif !!!

Je suis donc RAVI ; un joli parcours ; très bonnes sensations musculaires mais un effort à faire sur le souffle et l'alimentation (manger 3 morceaux de banane, c'est pas le top) ; un objectif atteint… what else ?? 

Maintenant, finis les blagues, place aux choses sérieuses, une semaine de repos, et la saison de trails arrive !!

mardi 7 avril 2015

L’abandon et le traileur…

L’abandon et le traileur…

Pour titrer ce post, j’hésitais avec « Abandon, faiblesse ou sagesse ? », mais la notion de trail ne ressort pas de ces 3 mots, or je pense que cette dimension fait partie intégrante d’une réflexion sur l’abandon.

Fin Aout dernier, je me retrouve à Chamonix. Il est 10h du soir, je cherche ma voiture pour rentrer me coucher. J’ai 70km dans les pattes, et j’en ai plein le dos. J’ai passé une bonne journée, mais une sale soirée, il faut bien l’avouer. Je viens d’abandonner en pleine CCC, alors que le plus dur était fait.

Je croise alors un type qui pense croiser un autre crack : il vient de passer la ligne d’arriver, en faisant un TOP10. Quand je lui dis que non, pour moi, c’est retour maison sans le gilet finisher, il me dit : « c’est toute la différence entre nous, triathlètes, et vous, traileurs… Nous, malgré toutes les difficultés que l’on peut rencontrer, on n’abandonne jamais ».

Je ne pense pas qu’il eu raison, ni qu’il eu tord.

Ce soir là, j’ai grandi ;  je suis parvenu à abandonner ; je suis devenu un peu plus mature. Je pense maintenant être capable de courir avec raison, en plus de courir avec passion.

Ma première Sainté, je l’ai couru pendant 50km avec des crampes ; 2 semaines plus tard, j’avais une TFL. Ca, je ne l’oublierai jamais.

Réflexion faite, j’aurai du abandonner, retourner à l’entrainement, et revenir l’année suivante, fort de cette expérience.
 
Mais la réflexion de ce champion m’a amené à beaucoup réfléchir sur l’abandon. Bien que je demeure certain d’avoir pris la bonne décision, pourquoi abandonner ? Dans quelles circonstances ? A partir de quel moment n’abonne-t-on pas par confort ? N’est-il pas possible de se servir de l’abandon comme une arme ?

Abandonner, c’est en effet baisser les bras.

Lorsqu’on s’inscrit à une course, c’est bien entendu pour la finir. Je ne suis pas allé à Chamonix pour courir 70 bornes et rentrer chez moi. J’aurai très bien pu faire ça chez moi. D’autant plus que lorsque je décide d’abandonner, il n’est que 20-21h. J’ai tout juste 10h de course ; je suis en avance sur mes prévisions, et ne suis pas trop mal classé.

Mais je ne fais pas du trail pour la performance. Ce qui m’attire dans cette discipline, c’est la beauté des paysages, la convivialité avec les autres coureurs, le plaisir de courir pour se dépasser dans un cadre exceptionnel.

Je n’ai que 10-11h de course, et plus que 30km avant la ligne d’arrivée. Pourquoi arrêter là ??

Cela fait 10h que j’ai les jambes lourdes. J’en ai plein le dos de ne pouvoir discuter avec personne. Les ravitos me semblent minables compte tenu du prix de la course : leur espèce de soupe salée m’écœure. Et puis le paysage est certes joli, mais je trouve qu’ils en font beaucoup, et ne vois pas en quoi cela est plus compliqué que le TGV, couru 2 mois auparavant. Avoir du débourser 250€ en matériel obligatoire pour RIEN, et me trimballer je ne sais combien de kg en trop sur le dos, c’en est trop. Ma contrariété doit avoir un impact psychologique qui m’empêche de manger quoi que ce soit.

Les 2-3 premières heures de course, tout va bien ; mais à partir du 1er point d’eau qui suit le premier ravito, l’alimentation ne passe plus. Lorsque j’arrive à Trient, j’ai faim. Je n’ai rien avalé depuis 7-8h (sauf une part de leur tarte à la myrtille vraiment infâme au ravito du km50) et il me reste au moins 5h de course.

Je décide d’arrêter car je me dis que si c’est pour faire un malaise en pleine nuit, paumé au milieu de je ne sais où, le jeu n’en vaut pas la chandelle.

Je prends le bus, et rentre au chalet, finalement heureux d’avoir su dire stop !

A chaque fois que j’y repense, je suis fier de moi, et fier d’avoir su dire stop, plutôt que m’être entêté à vouloir coute que coute terminer une course, peut-être au péril de ma santé.

L’abandon, c’est donc baisser les bras, en effet, mais je ne pense pas qu’il faille le vivre comme un échec.

Abandonner, c’est également faire preuve de sagesse.

Les causes d’abandons sont légions : blessures, alimentation, fatigue, ras-le-bol. Peut importe la raison, je ne pense pas qu’il y en ait de mauvaise.

La raison est simple : on n’abandonne jamais par plaisir, ni par facilité, mais toujours par raison.

En 10h de course, on a le temps de s’en poser, des questions. Je ne connais personne qui ait abandonné sur un coup de tête. En général, la décision est prise après mûre réflexion, cogitée pendant de nombreuses heures à se demander si ce qu’on fait est bien raisonnable…

On en revient là à la question originelle : pourquoi fait-on du trail ? Si je voulais expliciter, je dirai « pourquoi fait-on du trail, et non de la route » ?

La réponse, ou plutôt ma réponse, est, je pense, commune à de nombreux pratiquants de cette belle discipline : « Par passion pour la course à pied, l’envie de se dépasser dans un cadre naturel d’une beauté exceptionnelle. »

Quelques paramètres sont donc indispensables à l’accomplissement de cet objectif.

Le plaisir ; l’intégrité physique ; le milieu dans lequel on évolue ; la beauté des paysages ; la convivialité.

Courir dans la montagne, dans un milieu naturel sympa, mais sans convivialité, en remettant en cause mon intégrité physique, à quoi bon ???

Depuis Aout dernier, je pense avoir changé dans mon approche du trail. Je n’ai plus peur de l’abandon, et du coup, aborde avec plus de sérénité les courses auxquelles je participe.

Avant, mon objectif était « d’être finisher ».

Maintenant, mon objectif est de faire une course pleine : si le plaisir, la convivialité, la simplicité, l’intégrité physique et les paysages, ne sont pas au rendez-vous, je n’hésiterai plus à m’arrêter, rentrer chez moi, et chercher un nouveau défi qui réponde à mes attentes.

Pour illustrer mes propos, je vais faire un parallèle entre 2 courses dont une est médiatisée, l’autre pas.

La CCC, pour commencer : chère, en inscription et en matos obligatoire (les gants imperméables et le surpantalon : vous déconnez sérieux, non ???), ravitos sans intérêts, transferts fastidieux, récupération des dossards interminable, bus de retour vers la voiture très mal organisé. A quoi bon s’arracher pour gagner un veston finisher de cette épreuve qui de surcroit fait la pluie et le beau temps sur la planète trail avec son système de point à la limite du mafiosisme. C’est promis, vous ne m’y retrouverez plus.

Le TGV. Trail des Glaciers de la Vanoise. Deux fois moins cher. 1min pour prendre son dossard. Des hôtels à 2min de la ligne d’arrivée, avec tout ce qu’il faut. 300 coureurs max. Une belle ambiance. Un parcours à couper le souffle dans un environnement exceptionnel : passages enneigés, traversée de col avec la présence de CRS pour assurer la sécurité : CA, c’est du trail !! D’ailleurs, j’y retourne cette année, et j’en trépigne d’avance J

Il n’y a donc aucune raison d’avoir honte d’abandonner. Qu’elle soit rationnelle ou non, il vaut toujours mieux abandonner une course ‘mal vécue’ et rebondir par la suite, que se forcer à terminer une course dans de sales conditions, et le regretter par la suite.

Suite à mon abandon, un paramètre psychologique nouveau rentre maintenant en compte, dans ma façon d’évoluer lors de mes courses.

Penser à l’abandon peut également devenir une arme qui permet de passer la ligne d’arriver en finisher avec le sourire !

Je ne m’en suis aperçu que très récemment, mais le fait d’avoir abandonné, m’a fait réfléchir, et a changé ma façon d’aborder la compétition. Avant, mon unique but était de finir une course. Maintenant, mon objectif premier est de prendre du plaisir, et puis si cela ne se passe pas comme prévu, tant pis, ca ira mieux une prochaine fois.

Lors de l’Ecotrail de Paris (30k), je prends le départ avec des jambes d’une lourdeur rare.

3km plus tard, je me dis que je vais rentrer chez moi, si c’est pour me trainer à ce point.

Je réfléchis et me fais la réflexion suivante : « OK, tu peux abandonner, de toute façon, tu n’es pas dans le peloton de tête. En revanche, tu as un autre option : en profiter pour faire ta sortie longue du week-end ». J’ai changé d’état d’esprit, baissé d’intensité, me suis refais une santé pour relancer dans la 2nde partie de course et finalement me faire plaisir sur la 2nde partie de cet Ecotrail.

Je me suis servi d’en avoir rien à faire d’abandonner pour enlever toute pression liée à l’échec, me recentrer sur le plaisir de la course au détriment de l’aspect performance, pour finalement me reposer et relancer sur la fin.

Me donner l’option d’abandonner m’a redonné la sensation d’être maitre de ma course. J’ai décidé de pouvoir abandonner ; je vais donc décider d’y aller à la cool, puis d’accélérer quand tout ira mieux.
 
Je m’étais fais plus ou moins la même réflexion lors du trail des Raids Dingues. Je m’étais dis que je ferai un départ rapide quitte à abandonner si je me cramais. Au final, je fais 2 (ex-aequo avec Gilles). Si j’avais voulu assurer le fait de terminer, je serai parti moins vite, et aurai très certainement fais une course moins aboutie.
 
Cette réflexion sur l’abandon reste très personnelle.
 
Certains pensent qu’il est ‘nul’ d’abandonner. Je leur dirai simplement de faire attention. Ce n’est pas parce que Kilian a couru 100km sur la diag avec une TFL qu’il faut faire pareil. Rester humble, et à sa place, permet de relativiser, et je pense d’aborder les choses plus sereinement, en prenant un maximum de plaisir pendant les courses.
 
Rester en forme en se faisant plaisir, voilà, à mes yeux, les limites à se fixer, pour se donner à fond tant que l’on ne franchi pas l’une ou l’autre de ces frontières.