Aborder un trail, le TGV 2014
Aujourd’hui, je vais partager avec vous la façon dont j’aborde
une course.
Trois phases me paraissent primordiales pour aborder
une trail en toute sérénité : l’entrainement, l’avant-course, et la course.
1) L’entrainement
Le TGV présente un parcours de 73km, avec 3800m D+.
Il est donc nécessaire d’avoir un bon cardio, d’être affûté,
d’être endurant et de savoir grimper/descendre sans se casser le nez tous les
100m.
Je me remets tout juste de mon claquage au mollet. Je vais
donc y aller mollo, mais vais tenter de mettre un peu de volume les 2 dernières
semaines et de récupérer mon cardio.
Cette semaine, j’enchaîne un "footing+" de 16km le lundi, un
footing de 19km le mardi, demain ce sera fractionné (10 x 4min si le mollet
tient), vendredi footing de récup de 15km, samedi "footing+" de 15km et
dimanche, si le temps le permets, les 25 bosses de Milly la Forêt histoire de faire un peu de déniv.
Un peu plus de 100km pour faire travailler l’endurance et
récupérer le cardio...
Comme je me suis arrêté 4-6 semaines à cause de ce $£@# de
mollet, j’ai pris du bide. Je suis donc également en phase de cure. Ce n’est
pas drôle, mais je ne veux pas non plus me flinguer les genoux en me prenant
pour un bouquetin le 6 Juillet. Pas (trop) de vin et dîners light. Argh… c’est
dur, mais je me rattraperai après (la CCC…)
Comme les Alpes ne sont pas un plat pays, je m’emmanche
également quelques marches. Mon bureau est au 2nd ? Qu’à cela
ne tienne, je grimpe les marches jusqu’au 11è, et au pas de charge, et ce
plusieurs fois.
Pour le coup, je manquerai d’entrainement le 6 Juillet ;
pas à cause de ces 2 semaines assez chargées, mais à cause du fait que mon
entrainement ne consiste pour ainsi dire qu’en ces 2 semaines… L'antériorité date de mars...
En revanche, le sachant, et souhaitant éviter que ça ne re-claque,
j’irai mollo.
2) L’avant-course
Cette étape commence le jour où vous inscrivez, et dure
jusqu’au départ.
Très importante pour vous construire psychologiquement, c’est
également une des étapes les plus sympa.
Vous allez voir des photos et des vidéos de la course, vous
faites des plans sur la comètes, vous réservez gîtes et trajet, le tout dans
une ambiance bon enfant, sportive et conviviale.
On en profite, car au fond de nous, on sait très bien qu’au
bout de 20 bornes, on va en ch… comme des ânes (mais on aime ça ??!)
La remise des dossards est particulièrement drôle. Tout le
monde arbore un large sourire.
‘Bonjour, je viens retirer mon dossard, pour la course de
80km pour laquelle je ne suis pas préparé, et dont je vais regretter mon
inscription avant la mi-course’.
Vous jaugez la concurrence ; il n’y a pas beaucoup de
gras au m², ça m'a d'ailleurs toujours fait sourire ; vous essayez de voir s’il n’y a pas une tête qui vous dit quelque
chose.
Quelques jours avant, vous regardez le plan de course et
vous fixez une stratégie que vous ne respecterez évidemment pas, étant au fond
du gouffre dès que ça va commencer à grimper.
Au fond du gouffre ? Certes ! Mais heureux d’y être,
heureux d’en baver ! Heureux de passer 73km à rencontrer de nouvelles
personnes, découvrir de nouveaux paysages, et vivre une expérience que vous n’auriez
certainement pas vécue autrement.
Vous avez votre dossard, il est 17h, la course commence dans
12h (je crois, car le départ est à 5h du mat).
Pour le TGV, je me suis pris une chambre d’hôtel pépère,
avec piscine chauffée.
Hé, je suis blessé au mollet, faut bien ce qu’il faut pour
que le physique tienne ;-)
3) La course
Le réveil sonne à 3h30. Le départ est à côté de la course.
Je prends un long bain, et m’étire gentiment. J’avale mon petit déj, me bois un
café et me pointe à 4h45 sur la ligne de départ.
Il y a 500 participants, c’est juste génial : rien à
voir avec la cohue des départs de SaintéLyon (sans critiquer, il faut de tout
pour faire une monde) !
Mon plan de course est simple : c’est une prépa CCC,
donc le but n’est pas d’arriver le plus vite possible.
Mon objectif est d’avoir une expérience montagne et faire de
l’altitude avant le mois d’Aout.
Mon seul benchmark est les Templiers, bouclés en 10h25.
Parce que je suis percheron, et donc plus qu’un peu borné, je vais me fixer
10/11h comme objectif.
A la vue de la carte du déniv, mon plan est le suivant :
-
Les 8 premiers km, on prend 1000m de D+ :
je vais trottiner, voire complètement marcher.
Je vais essayer boucler cette ascension en 1H30. Ca change des 19km courrus en un laps de temps identique à Paris, mais cela fait parti de la beauté du trail ; c'bon vieux La Fontaine doit nous écouter de là-haut, et sourire de nos 'exploits' :-)
-
Du 8 au 45km, c’est de la montagne pure :
je vais essayer de tourner à 10 de moyenne, bien qu’il y ait de sacrés
ascensions (nous allons osciller entre 2200 et 2600m d’altitude)
Cette portion est celle pendant laquelle je compte
prendre un max de plaisir. A mon avis, j’en aurai pour 4 ou 5 bonnes heures
-
Du 45 au 55 : 3km de descente raide et 7km
de montée ardue (1000m de D+ en 7km).
Mon expérience Templiers me fait penser que je devrai
prendre 2 bonnes heures pour parcourir ces 10km, si je ne veux pas forcer. Cela
peut surprendre, mais chaque pas est une véritable extension !
-
Du km 55 à la fin : 18km de descente. Alors
là, grosse interrogation. 1800m de D- en seulement 18km. Ca va casser les
jambes bien plus qu’une montée.
Si je ne me suis pas trop enflammé, je devrai osciller
entre 10-12 km/h, donc mettre 1h45 à 2h pour boucler cette descente.
Le tout mis bout à bout, cela me fait 10h30… Pile dans l’objectif.
Un peu déçu d’avoir été blessé au mollet car je ne vais pas
pouvoir envoyer, mais il faut rester humble… Je ne suis pas non plus un pro de
la montagne, bien au contraire.
Donc mon objectif numéro un est de prendre du plaisir et de
profiter à fond du paysage extraordinaire du parc de la Vanoise ! Ensuite,
on verra pendant la course J
Si je devais donner des conseils, le premier serait de bien
s’entrainer, car le plaisir que l’on prend pendant la course est conditionné à
la préparation que l’on a consacré à la course.
Le second conseil est de profiter de l’avant-course. Aller
voir les vidéos, trainer sur le site du retrait des dossards, discuter avec un
peu tout le monde, se monter le bourrichon… Tous ces aspects font parti du
jeux et du charmes de participer à un trail.
Mon troisième et dernier conseil est de se faire un plan de
course. Si vous n’êtes pas un crack, donc faites partie comme moi des 99.9% de
coureurs non-cracks, vous ne le respecterez pas car il va se passer plein de choses le
jour J. Mais cela vous permet d’aborder la course sereinement, en ayant tout de
même quelques repaires !
Hâte d’y être, et peut-être à bientôt à Pralo !
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