vendredi 25 juillet 2014

La trail running et la bouffe

Le running et la bouffe !

Bon, je ne veux pas vous endormir avec mes entrainements pour la CCC, mais j’ai quand même envie de vous donner des nouvelles.
Je vais donc vous parler de la place de la gastronomie dans la course à pied, lorsque l’on s’entraine régulièrement, avec 4/5 compèt’ par an.

Chacun ayant son opinion propre sur le sujet, ce petit article ne reflète que mon opinion personnelle !
Je ne suis pas médecin, ni nutritionniste, mais plutôt bon vivant, donc ne prenez pas ce que je dis pour argent comptant J

Mens sana in corpore sano
Le fait est que beaucoup de gens pensent qu’un régime sec doit être associé à la course, surtout en compèt.
Il y a parmi nous de nombreux végies (des végétariens !) ; beaucoup ne boivent que très peu d’alcool, voire pas du tout ; d’autres regardent le niveau de protéine de tout ce qu’ils achètent…
Point de ça chez moi !
Il est vrai qu’il faut faire attention : une belle côte de bœuf ne se sert pas sans de belles pommes de terres gratinées, et arrosé d’un bon petit vin !
La CAP est un sport exigeant, qui mérite de s’auto récompenser régulièrement.
On perd tellement de calories lorsque l’on court qu’il faut bien compenser en se faisant plaisir sur la bouffe, les bons vins et autres réjouissances !

Le liquide
La course engendre d’importantes pertes d’eaux et sels minéraux : on se déshydrate.
J’ai lu quelque part (je ne sais pas si c’est vrai, mais l’info vaut ce qu’elle vaut) qu’un corps complètement déshydraté met 3 semaines à se réhydrater complètement.
Il est donc important de boire beaucoup d’eau, tout au long de la journée, et pas seulement lorsque l’on court.
Perso, je pense que je dois bien boire 3L d’eau par jour, en dehors des sorties runnings.
Une bonne hydratation au quotidien me permets de me faire plaisir sur tout ce qui est vins et alcools en tous genres.
Ma mère est caviste, et ma famille observe un penchant ‘amateur éclairé’ envers tout ce qui se boit, et qui est bon : vins, bières, champagnes, whiskys, rhums, et j’en passe.
Autant vous dire que pendant mes week-ends dans le Perche, la carafe d’eau fait plutôt office de décors…
En semaine, je n’hésite pas à ouvrir une bouteille en rentrant du bureau. Même si j’ai baissé ma consommation (on ne reste pas étudiant ad vitam), j’éprouve à grand plaisir à déguster de bons vins pour accompagner de bons dîners.
Donc pas de stress. Il est important de bien s’hydrater, mais cela n’empêche pas de se faire plaisir par ailleurs !
Et puis je ne suis pas sponso ‘Cave du Perche’ par hasard J

Le solide
Les exigences de la vie étudiante ont fait de moi un grand amateur de pâtes. Il ne m’est pas désagréable d’en manger régulièrement.
En revanche, il est important de ne pas se prendre la tête sur son alimentation, sous peine de voir la course à pied devenir une contrainte et un enfer.
J’aime me faire plaisir, et varier mon alimentation. J’adore la viande rouge, le chocolat, tout ce qui est gras (sauf le gras lui-même).
Presque chaque dîner se voit précédé d’un apéro. Et chez les Souancé, les apéros pourraient en rassasier plus d’un.
Je ne rechigne pas à m’envoyer un gros fondant au chocolat après un bon repas. Quant au fromage, si je connaissais le type qui l’a inventé, je lui tirerai les oreilles, car décidément, c’est trop bon.
Bref, j’essaie de ne pas me prendre la tête sur mon alimentation. Je m’entraine et cours beaucoup, donc il est important de bien s’alimenter pour ne pas perdre d’énergie.
Et c’est justement un des plaisirs de la course : on sait que peu importe ce que l’on mange, on va l’éliminer J

En préparation d’une course
A 3 semaines d’une course importante, je commence par réduire ma consommation de vin. J’arrête le whisky et essaie de ne pas dépasser les 2 verres par jour.
L’hiver, c’est relativement facile, car je déjeune au bureau (donc à l’eau claire) ; en revanche, l’été, et qui plus est, en vacances, c’est beaucoup plus compliqué.
Niveau bouffe, j’essaie de concentrer ma consommation de glucides (pâtes, pain, je crois) le midi, et mange ‘light’ le soir, pour essayer de perdre un peu de poids, sans impacter l’énergie.
A 2 semaines de la course, je réduis ma consommation de vin à 1 verre par jour (et peut etre une bière en plus), et continue mon régime ‘solide’.
La semaine précédant la course, plus une goutte d’alcool (snif.), et régime alimentaire strict : light le soir, lentilles/riz/pâtes à midi, en continuant à me faire quelques plaisirs (saumon, bœuf, etc). J’essaie surtout de boire beaucoup d’eau, mais attention : une surconsommation d’eau claire peu ‘drainer’ les bons éléments que l’on stocke. Donc c’est un peu au feeling.
La veille d’une course, j’essaie de manger light (lentilles/riz sont plus légers que les pâtes), pour éviter la pause toilettes pendant la course (quoique cela me soit arrivé 4 fois déjà !) et surtout courir le corps léger.
Un peu de malto pour compléter et l’affaire est pliée.

Bref, pour conclure
Mon avis vaut ce qu’il vaut, mais je pense qu’à notre humble niveau, la course ne doit pas non plus devenir tyrannique.
J’essaie de me faire plaisir, en dégustant de bons vins, et me faisant de bonnes bouffes, tout en surveillant mon poids du coin de l’œil (ça évite aussi de se blesser, et c’est plus sympa pour les genoux).
A 3 semaines d’une course, je commence à faire attention, en diminuant le vin et en dînant plus léger.
J’aimerai finir sur le vin. Je reste persuadé que c’est un apport excellent en énergie. Si je réduis ma consommation, c’est que cela déshydrate (d’où les 3 semaines…). En revanche, combien de fois suis-je parti faire une sortie longue dans le perche le lendemain d’un dîner bien arrosé (plus d’une bouteille) ; et bien je peux vous garantir que cela ne m’empêchait pas de galoper !!! J

Alors pas de stress ; on reste bien franchouillard ; la « bonne bouffe » tient une part importante de notre mode de vie et notre culture ; nous avons la chance d’avoir des 100aines de fromages, des milliers de vins, de la viande excellente, de bons poissonnets sorti fraîchement de l’océan ; des fruits et légumes de qualité ; alors surtout quand on court et que l’on a la chance de faire un sport qui consomme beaucoup d’énergie, pourquoi se priver ? J

vendredi 18 juillet 2014

Marche ou Stress : la semaine de reprise :-)

La première semaine de reprise, #marcheoustress ?

A l’arrivée de chaque trail un peu long, on est bien, mais on sait que l’on est chaud, et qu’une éventuelle blessure ne serait donc pas détectée.
Quelques jours plus tard, lors de la reprise, c’est toujours la même chose : à chaque foulée, on se demande si tout se passe bien.
J’aimerai revenir quelques instants sur cette semaine de reprise, particulièrement stressante, ou la saison entière peut être remise en questions.

Je reprends donc la CAP le mardi 15 Juillet, soit exactement 8 jours après le trail des Glaciers de la Vanoise.



Je me fixe un programme précis pour cette semaine de reprise : 4 sorties d’affilée entre mardi et vendredi, du repos le samedi, et une grosse sortie le dimanche.

Mardi, sortie de reprise numéro 1. Objectif : courir 15 bornes tout doucement, pour se rassurer.
Je pars du bureau vers midi, et me dirige vers le bois de boulogne. Le km qui m’y mène me permets de voir que tout va pour le mieux…. Pour l’instant.
Mais comme d’hab, chaque foulée est sujette à une analyse profonde : « Ca tire ? Oui ? Non ? Ca part ? Je me suis claqué ? Ah non… Ce n’est rien ; c’est juste que ca fait 8 jours sans avoir couru »
Je tiens un tout petit rythme, mais le but est surtout de m’assurer que je ne sois pas blessé !
Je contourne le bois de Boulogne par la droite, et chemin faisant, je croise Julien et Christophe au km7, qui font un footing. Mais un footing façon Christophe, ce n’est pas un footing façon coureur du dimanche.
Je les suis pour papoter 5min, mais ces 2 zouaves tiennent un bon 14km/h. Etrangement, je suis bien, mais c’est sans compter sur le sens de l’humour de Christophe, qui accélère encore un chouia, parceque 14, ce n’est pas une allure, alors autant aller à 15. Pour une reprise, c’est un peu rapide pour moi, mais au km9,  soit 2km plus tard, ils bifurquent pour rentrer.
J’en profite pour ralentir et termine ma sortie à un rythme de sénateur. 11/12 km/h, ca me va très bien.
Reprise stressante mais rassurante, ayant couru 17km en 1h25 sans avoir ressenti de douleur particulière, ni au mollet, ni ailleurs.

Mercredi, sortie numéro 2. Objectif : sortie + longue avec quelques côtes.
Pour cette 2nde sortie de récup, direction le parc de Saint-Cloud pour avaler quelques côtes. Il y a 7km entre le bureau et le parc, ce qui veut dire 14km aller-retour. Je n’ai donc pas beaucoup de marge de manœuvre pour enchainer les côtes, mais je vais essayer de profiter des 20min sur place pour me faire plaisir.
Les sensations sont bonnes, et je n’ai ressenti aucune douleur suite au footing + d’hier. J’en profite pour faire quelques tours, avec notamment une belle côte dans les bois où il faut marcher et appuyer sur les cuisses J On ne prend que 50m de déniv par côte, et j’en fais 3, alors c’est sûr que ce n’est pas le TGV, mais c’est toujours ça de pris J
Encore une fois, cette sortie est très stressante, car chaque foulée est étudiée, ce qui me fait ressentir chaque gêne de façon démultipliée. Mais 18km, 200mD+ (sur 4km), en 1h30 sans ressortir quoi que ce soit me permet de dire que le TGV ne m’a pas blessé (après tout, on a passé notre temps à marcher !!)
Cela me rassure par rapport à mon claquage. OK, ca tire un peu, mais rien de bien méchant, et aucune douleur ‘qui reste’. Donc pas de quoi paniquer, la CCC est jouable J


Hier, sortie avec Julien de 15km à 12/12.5 autour du bois, et dans une chaleur sans nom. Là, pour le coup, c’était dur. La sortie de la veille ne laisse pas trop de trace, mais l’enchainement est compliqué, d’autant plus qu’il fait 30°C, et que Julien n’a pas envie d’y passer la journée. Mais une 3ème sortie d’affilé sans avoir mal : LA semaine fatidique se passe pour l’instant comme un charme !

Aujourd’hui, canyard de 36°c ! Comme tout bon trailer, je suis un peu barjot. Je me suis donc fait un petit fractionné (5x800m), mais impossible d’envoyer à cause d’une chaleur vraiment insupportable. Pour quoi y suis-je quand même allé ? En souvenir du Trail du bout du monde… S’entrainer en conditions ‘extrêmes’, que ce soit la chaleur ou le froid, me semble primordial pour être affûté le jour d’un trail où de telles conditions se présentent. Bon, comme je n’en ai faits que 5, j’ai terminé par mon classique ‘tour de bois’, et au final, ce seront 21km d’avalés, en 1h40, dont bcp de pauses pour s’hydrater correctement.

Fractionner cette semaine était important pour m’assurer que le mollet tient en toute circonstance. C’est chose faite :-)

mardi 8 juillet 2014

Réçit de course : Trail des Glaciers de la Vanoise. 73km. 3800m D+

Compte rendu de course. Trail des Glaciers de la Vanoise 2014. 417 inscrits. 73km de course. 3800m D+.


Avant la CCC, il me fallait faire une course de montagne, pour tester les conditions de course en altitude, et se donner une idée de ce que ça va donner à Chamonix.
Chaque année, Valérie et Arnaud, des amis, nous invitent à skier à Pralognan la Vanoise. Petite station d’hiver, Pralo est en revanche une station réputée pour l’été, car le parc naturel de la Vanoise qui la surplombe, offre de superbes occasions de randonnées, trecks ou trails.
Lorsque j’ai appris qu’il y avait un trail début Juillet, je n’ai pas hésité une seconde, et me suis inscrit dans la foulée, en passant voir Mathieu et Ludovic, de l’office, en mars après avoir descendu 2/3 pistes.

Le briefing est donné le samedi après-midi. L’accent est mis sur les conditions de course difficiles. Il fera beau, mais le parcours se fait majoritairement en terrain non balisé, et peu accessible pour les secours. C’est une course de haute montagne, qui nous fait évoluer principalement entre 2000 et 2500m d’altitude, avec une pointe à 2800m !

Le réveil sonne à 3h du mat. J’avale un petit déjeuner frugal et me dirige, avec Elisabeth qui est venue m’accompagner, vers le sas de départ, qui sera donné à 4h du mat.

C’est donc un départ à la frontale, qui ne laisse aucun prélude, et nous amène directement dans la montagne.

Les 8 premiers kilomètres de course nous font faire ce que l’on appelle un KV (kilomètre vertical d’une traite). On mange donc 1000m de dénivelé non-stop jusqu’au premier ravito (ou plutôt 1100m). Le paysage est magnifique ; je me crois dans un film. On traverse des lacs de neige fondue, à la frontale, sur des dalles naturelles. 1h30 plus tard, nous voici arrivé au premier ravitaillement, au refuge du Col de la Vanoise.




Je me dis que pour moi, la course commence maintenant ! En effet, je ne suis pas là pour la gagne, ni pour faire un temps, mais pour me préparer en course de montagne. Je vais donc y aller molo, et essayer de ne pas être trop cassé à l’arrivée. D’autant plus que je me remets tout juste de mon claquage du mollet, et qu’hier, ca tirait encore !


Jusqu’au km50, la course s’annonce roulante. Des atermoiements de petites montées et descentes semblent se présenter à nous. Roulez jeunesse, c'est le moment d’engranger les kilomètres, me dis-je.
Que neni ! D’une part, nous n’aurons jamais, je dis bien JAMAIS, de plat. Soit ca descend sec, soit on a droit à des faux plats montant. Grrr…
Autre difficulté à laquelle je ne m’attendais pas également : la nature du terrain. Je croyais pouvoir avancer tranquillement sur des jolis chemins de montagne. Raté ! Le chemin que nous empruntons (le GR5) est parsemé de cailloux plus ou moins gros les uns que les autres.


Le jour commence à pointer le bout de son nez, et la chaleur se fait oppressante lorsque nous montons.
J’ai décidé de faire ce trail à l’eau claire, et je ne serai pas déçu. A chaque ravito, je rempli mon camel d’eau minérale, qui sert normalement à abreuver les randonneurs ou le bétail. L’eau est fraîche et délicieuse ; rien à voir avec le goût écoeurant des boissons énergisantes habituelles.

Entre le 1er et le 2nd ravito, il y a 15km. Psychologiquement, c’est un peu dur car je comptais sur cette partie soi-disant roulante pour avancer et dérouler les km à vive allure. Mais le terrain ne s’y prête absolument pas ; le chemin est très caillouteux, et si je ne veux pas me faire une cheville ou tomber dans le ravin, je fois faire attention à là où je mets les pieds, et ce pour chaque pas effectué !
Les paysages sont magnifiques ; on traverse des petits cours d’eau, et parfois même quelques névés, dont un sur les fesses ! Contrairement aux autres trails, on discute peu entre nous, car chacun est concentré et ‘dans sa course’. C’est mon premier trail de montagne, et sa difficulté est sans commune mesure avec ce que j’ai bien pu faire jusque là.

Je passe le 2nd ravito au refuge de l'Arpon, assez rapidement, et file tout droit vers le 3è ravito : celui de la mi-parcours, au refuge de Plan Sec. Entre ces 2 ravitos, c’est psychologiquement compliqué. Je me rends compte que je vais mettre bien plus de temps que prévu. Le sentier est en faux plat montant, ce qui rend l’effort compliqué pour avaler bien peu de dénivelé. Les cuisses commencent à chauffer sec, mais 2 choses me rassurent : je n’ai aucune crampe, et mon mollet tient correctement !
Une petite vidéo vous montrera le paysage magnifique dans lequel nous avons la chance d’évoluer.


La descente vers Plan Sec commence par une portion roulante (le film posté sur la page fb), qui me fait accélérer l'allure. Mais rapidement, après quelques lacets, le sentier se ressert et redevient caillouteux, avant d'entrer dans une portion en forêt qui me fait me demander si je ne me suis pas perdu. Il y a 15 minutes, j'évoluais en montagne, et maintenant, je cours au milieu de sapins... Il y a vraiment un refuge dans le coin? Fort heureusement, quelques balises me rassurent, et je parviens, après une nouvelle ascension, cette fois-ci de courte durée, au refuge de plan sec. Je me dirige tout droit vers les ‘parties communes’. Les crozets au reblochon de la veille me pesaient un peu sur l’estomac. J’en profite ensuite pour faire une vraie pause. Je dois m’arrêter bien 10/15 minutes à ce ravito. Je me restaure correctement, et discute avec les bénévoles de la course, fort sympathiques au demeurant.

La partie qui nous attend nous amène je crois 13km plus loin vers l’avant-dernier ravito au refuge de l'Orgère. Nous descendons vers les lacs des barrages environnants ; la vue est superbe. Désolé, je n’ai pas pris de photos, mais rien que pour cela, ça valait le détour. En revanche, qui dit descente dit remontée. Une fois arrivé au niveau du lac, il nous faut donc remonter de l’autre côté. On s’emmanche donc une belle côte d’à mon avis 400 bons mètres de D+. Les jambes commencent à durcir. J’y vais donc très mollo, et m’hydrate beaucoup pour éviter que les crampes auxquelles j’étais coutumier jusque là n’apparaissent aujourd'hui.

Nous voici donc à l’avant-dernier ravito. Il ne semblait jamais venir celui-ci ! Pour y parvenir, nous avons du encaisser une jolie descente ‘casse-pattes’, sur un chemin très caillouteux à travers les pins. Je pensais que le circuit des 25 bosses était ‘trop caillouteux’ par rapport à ce que l’on retrouve en trail classique, mais non ; ici, le terrain oscille entre rocher et cailloux. Point de terrain sec pour avancer. Remarquez, vu mon état de forme, je ne sais pas si je pourrai de toute façon allonger la foulée…

Je rempli mon camel et mange un morceau, avant de me diriger vers un des gros morceaux de l’épreuve : l'ascension du col de Chavière. 10km nous séparent du dernier ravito qui sera au refuge de Péclet Polset. 10km, c’est jouable me direz-vous. Oui, mais il nous faudra gravir 1000 ou 1200m de D+ et passer de l'autre côté de la montagne qui se trouve en face de nous. Et hop, moi qui n’en avait jamais fait, me voila parti pour un 2nd KV ! Les premiers 5km de cette ascension sont horribles ! Imaginez-vous avancer à 2 ou 3 km/h… Impossible d’aller plus vite sans s’essouffler. Il fait très chaud, je commence à cuire, et suis obligé de baisser mes manchons sous peine de rôtir comme un cochon de lait. La côte est très raide, et plus on monte, moins on a d’oxygène. Je mets bien 1h15 pour faire la première portion de 5km… Un replat pour avancer un peu, et on arrive littéralement au pied du mur ! Là, pour le coup, il fait froid... Il y a du vent... Il y a de la neige... Je dois remettre mes manchons, mon manteau, et reste malgré tout gelé. Incroyable cette différence de condition en seulement une heure !! J'approche du col, la vidéo parle d’elle-même : on voit au loin, tout là haut, des petites fourmis escalader un col enneigé !?! La pente reste raide, et nous avançons maintenant en plus dans la neige. Je n’ai pas de bâtons (je dois bien être le seul), et mes chaussures glissent. Je me retrouve souvent le bec dans la neige, et m’esquinte le pied contre les cailloux. Cette ascension se fait à 50% au mental, et à 50% à l’envie de profiter de l’instant. On se croit dans un film de haute montagne, ou dans le livre premier de cordée. Sauf qu’on est en tenu de course, et sans corde. Incroyable... J'en garderais des souvenirs toute ma vie!
Le temps me semble arrêté ! J’en profite à fond, et essaie d’oublier le manque d’oxygène qui me donne des points de côté et empêche mes muscles de bien s’oxygéner. Mes jambes vacillent, mais ce moment est unique ! Ce doit être la première fois que je passe un col, et qui plus est dans la neige J
En haut, je fais une pause, histoire de récupérer de cette ascension qui m’a un peu marqué. 1000m de D+ en 2h15, dans la neige. Il faut avouer qu’à ce moment, je suis bien assèche, avec jambes raides et souffle coupé. Mais pour le coup, je viens de vivre une expérience réellement incroyable, et hors du commun. Je suis aux anges, bien qu'un peu hagard suite à l'effort fourni.


Le dernier ravito est 3km plus bas. Jusqu’à pralo et la ligne d’arrivée, il reste 16km, uniquement en descente (enfin, presque).
Je me dis que je vais pouvoir enfin allonger la foulée, ça tombe bien, ça fait 10h que j'attends ça :-) Mais je déchante aussi sec.
Pour arriver au dernier ravito, on évolue 100% dans la neige. Imaginez-vous une pente raide, dans la neige, en courant. C’est assez comique. On passe notre temps à se casser la figure, avec comme crainte de dévaler la pente comme le capitaine Haddock dans Tintin au Tibet. Je suis trempé des pieds à la tête, et suis par la même occasion complètement gelé. Je garderai de cette descente de belles crevasses, qui me feront un mal de chien jusqu’en bas ! C'est juste incroyable. Imaginez vous en haut d'un col à 2800m d'altitude, en T-shirt, en short et en basket, en vous disant : 'Tiens, et si je redescendais par là?', en pointant du doigt une vaste nappe de neige, qui descend à perte de vue. Le tout, évidemment, sans bâtons pour s'appuyer et s'équilibrer.
Mais plus on descend, plus l’oxygène se normalise, et plus il fait chaud. Alors je me dis que je ne suis plus à ça près, et que dans tout trail, l'organisation nous garde quelques privates jokes pour la fin, parcequ'ils savent que plus c'est dur, plus on en garde un souvenir inoubliable.

Au dernier ravito, je ne m’éternise pas. Il reste tout de même 13/14km, sur un sentier pour le coup très courable. Autant en profiter. Je suis bien ; à mon grand étonnement, je n’ai toujours pas la moindre apparition de crampes. Une grande première !
Ces 13km se font dans la joie et la bonne humeur. Chaque foulée est douloureuse. Les cuisses tapent à chaque pas, mais l’on se dit qu’on n’a pas fait tout ça pour rien.
Le retour à la civilisation se fait gaiement ; les promeneurs nous encouragent, je fais connaissance avec une marmotte qui semble presque apprivoisée.


Nous longeons le cours d’eau formé par la chute des neiges.
J’apprends que je suis dans les 70 premiers ! Bon, OK, je me voyais plus beau avant de prendre le départ ; mais après 1h30 de course, je me suis tout de suite remis en questions, et me suis dis que tout compte fait, j’allais ce jour là surtout jouer les barrières horaires J C’est mon premier trail de montagne ; je devrai presque dire, de haute montagne. Je me remets de mon claquage au mollet et n’ai pour ainsi dire que 2 vraies semaines d’entrainement dans les pattes. Alors profil bas, humilité, et mon unique plaisir est de finir cette course J Quand une promeneuse me dit que je perds 3 places parce que je m’arrête filmer la marmotte, cela me fait sourire, et je ne peux m’empêcher de lui rétorquer que « j’en ai vraiment rien à fout**»…

Je passe la ligne d’arrivée après 11h40 d’une course sublime. Ce doit être sans nul doute la course la plus dure qu’il m’ait été donné de courir. Mais qu’est-ce que ça vaut le coup.

Qui plus est, je n’ai pas eu un soupçon de crampes, et mon mollet à tenu bon !

Je vais maintenant prendre 10 jours de repos, pour éviter de réitérer mon erreur de l’Ecotrail, et m’entrainer 6 bonnes semaines pour la CCC.

Si cela vous intéresse, voici les leçons techniques que je retirerai de cette course.

1)      L’équipement
Je suis parti équipé de chaussettes de compressions, et d’un simple T-shirt. Un camel back, et autour des reins, un manteau en cas de pluie ou vent fort. Les manchons aident bien pour éviter les crampes aux bras.
La seule chose qui m’ait manqué est les bâtons. Je crois que l’on était que très peu à ne pas en avoir, en tout cas dans les 100 premiers. Dans les ascensions, j’ai bien vu que j’en bavais plus que les autres, et me fatiguais pour rien… Donc cette semaine : achat de bâtons, et test en forêt de Milly sur les 25 bosses pour être prêt pour la CCC.

2)      Les ravitaillements
L’eau claire, avec du sucre dedans, c’est ce qui semble me correspondre. Lorsque je mets des poudre d’effort, cela m’écoeure, et je bois moins. Là, j’ai pu bien m’hydrater, et je pense que c’est la raison pour laquelle je n’ai pas eu de crampes.
J’ai mangé en tout : 2 gels boosters, 2 barres de céréales, 2 barres de nougat, et 2 barres de pâtes de fruits. Pas encore assez pour 11h30 de course, mais en amélioration par rapport aux courses précédentes, pendant lesquelles je ne pouvais rien avaler. Verdict : aller au plus naturel. Le nougat et les pâtes de fruit. En plus des quelques Tucs avalés aux ravitos, cela m’a suffit pour ce trail, mais j’avais un peu faim en arrivant. Pour la CCC, j’essaierai de manger un peu plus.

3)      L’entrainement
Etre passé à 90-100km par semaine me permet d’être endurant. D’où encore une fois l’absence de crampes. En revanche, j’ai une déficience notoire en dénivelé. Il me reste donc 6-7 semaines pour palier ce problème. C'est mince, mais je pense jouable.

Pour conclure, ce trail était simplement formidable ! Un grand moment de bonheur, à parcourir la montagne comme nous en avons rarement l’occasion. C’est une chance que de pouvoir faire ce type de parcours, et cela nécessite un temps de préparation considérable ; je remercie donc chaudement toute l’organisation, et l’office de Pralo, qui a fait un boulot formidable !

Petit bonus : le compte rendu Strava : http://www.strava.com/activities/163004340

La prochaine course est pour bientôt, et pas des moindres : la CCC, pour faire cette fois-ci le tour du Mont-Blanc J