vendredi 21 février 2014

Réçit de course. Ecotrail de Paris 80km, 1587mD+, Mars 2013. 2000 dossards !

La SaintéLyon 2012 a été le véritable élément déclencheur de mon attrait pour le trail (que l’on prononce au choix : treyle ou traïlle). C’est paradoxal, car je n’en ai jamais autant bavé. En revanche, ce qui est certain, c’est que j’adore parcourir les sentiers d’endroits que je ne connais pas, dans des conditions souvent difficiles.

Mais pour continuer dans de bonnes conditions, je me suis fait une sorte de pacte. Tirer les conclusions de mes expériences malheureuses, et surtout, solutionner ce vilain problème de crampes. Je lis quelques blogs, et m’entends dire que j’ai peut-être une carence en magnésium.
Je commence donc à faire des sorties longues, au moins 2 par mois. Je fais une cure de magnésium. Je finis par comprendre que le dénivelé est un paramètre important de l’entrainement trail.

SI je parviens à me faire plaisir sur les 80km, je continue le trail.
SI je souffre de crampes et que le tout se transforme en long chemin de croix, alors c’est que ce je ne suis pas fait pour ce sport.

Me voici donc sur la ligne de départ de l’Ecotrail, remonté à bloc et prêt à en découdre comme jamais ! Il n’a pas fait très beau les jours précédant la course ; ça s’annonce boueux, en revanche, le jour J, le temps est plus clément. Il y a très peu de bitume : juste un peu sur le finish ; tant mieux pour les tendons !
Niveau vestimentaire, j’ai un T-shirt avec un haut supplémentaire, un collant, et un camel bien rempli. A postériori, un peu chargé, un peu chaud, mais moins que lors de la Sainté.
J’attaque l’Ecotrail avec Julien, comme d’hab.
Notre stratégie est simple : commencer très doucement, pour emmagasiner des km sans se fatiguer, et accélérer si on a encore du jus. Je ne suis pas là pour faire une performance, mais voir si je peux boucler un trail sans avoir trop de crampes, en prenant du plaisir de A à Z.




Quand je vous dis qu’il y avait de la boue, je peux vous assurer que je ne bluffe pas : 

Le premier ravito est au km22. C’est loin mais cela permet d’arriver en se disant que l’on a déjà bien avancé. Notre allure est très lente. On est à tout juste 10km/h en moyenne. On ne force pas et on se fait plaisir. La première partie est assez monotone. Il faut prendre tout de même quelques portions goudronnées pour sortir de Saint-Quentin et rejoindre les forêts avoisinantes.
Malheureusement, Julien se blesse au genou et est obligé de s’arrêter pour ne pas aggraver les choses ; c’est aussi ça le trail. Il faut savoir s’écouter, et arrêter quand notre corps dit « stop ». 
A mon rythme de Sénateur, j’arrive frais en 355è place au 1er ravito. Je perds un peu de temps à régler mes problèmes « de digestion » et commet une erreur : je ne remplis pas à fond mon camel.
 Je n’ai pas fait attention, et m’en rendrai compte un peu plus tard.



Entre Buc et l’observatoire de Meudon, je dois dire que j’ai pris énormément de plaisir ! Se dire que l’on va de Saint Quentin à Paris, uniquement à travers bois, c’est exceptionnel. Le dénivelé reste gentil, et le temps se prête à merveille à la pratique d’un trail agréable et sans soucis.
Aux alentours du km30, je n’ai plus d’eau ! Ce n’est pas possible ! Moi qui suis sujet aux crampes, courir un trail sans eau, c’est un peu comme courir dans le désert sous le cagnard. Je ralentis donc l’allure, pour m’économiser au maximum. Plus d’objectif temps ; mon seul but sera de finir ce trail, sans trop souffrir. Je n’ose pas demander une gorgée par ci par là. L’ambiance en trail est toujours excellente, et l’entre-aide est une règle à laquelle personne ne déroge mais je n’ai pas envie d’assécher d’autres participants, et décide de gérer ma course en fonction.
Il me reste une bonne 15aine de km avant le 2nd ravito. A mon allure, cela fait une grosse heure et demie. Je ralentis un chouilla, vais au pas dans les montées, et avance à la sensation.
Je rallie le 2nd ravito, situé au km44 en 4h46, à la 261è place. J’en ai donc repris finalement un peu, mais je suis loin de mes objectifs.
Je décide de passer du temps à ce ravito, pour me ressourcer, et me réhydrater : je bois correctement, mais pas trop, m’étire longuement, et me dis que tout va maintenant se jouer.


Finalement, les 15km passés à trottiner m’auront permis de m’amener à mi-course frais comme un gardon ! Psychologiquement, les voyants sont au vert : on est à plus de mi-parcours, je n’ai pas de crampes malgré le manque d’eau pendant 1h30, et les muscles répondent bien. 
De l’observatoire de Meudon, la vue domine Paris et vous gonfle le moral. Il reste encore une grosse 20aine de km avant la sortie du Parc de Saint Cloud. Cette partie de course est vraiment agréable. Vous courez dans les bois sur des sentiers très peu techniques. Il y a de la feuille, les appuis sont bons, il n’y a qu’à profiter et se faire plaisir. Le chrono n’est clairement plus jouable, alors autant finir la course dans de bonnes conditions. Après tout, je dois rentrer dans le Perche dans la foulée me faire un bon gueuleton. D’ailleurs, cela me fait penser qu’une de mes motivations principales est une bonne bière fraîche à l’issue de la course. Cela permet de garder le moral au beau fixe, et de penser à un breuvage un peu plus réjouissant pour les papilles que les boissons énergétiques que nous buvons pendant ces longues épopées.
Quelques bonnes côtes sont là pour nous rappeler que les alentours de Paris sont bien vallonnés, et que l’Ecotrail a également son lot de réjouissances à proposer aux barjots qui le courent.
Je gagne une 30aine de places au 3ème ravito. Je m’en souviens comme si c’était hier. Une grande descente dans je ne sais plus quels bois vous y amène. Vous entendez le fan club battre le tambour sur presque 2km, ce qui vous donne du baume au cœur. On ne s’y attarde pas, on contourne un lac, et là, on sait qu’on tient le bon bout ! Plus que 25km une fois sorti du sas, dont 10 de finish sur les quais ! La messe est dite, on accélère un peu. 




Il est 6 heures du soir. Il fera nuit dans 1h ! Merde ! Je n’ai presque pas de piles dans ma frontale… bon, on verra plus tard. De Chaville à Saint-Cloud, le parcours est original. On sent que l’on se rapproche de la civilisation, mais on reste dans les bois. On contourne des lacs, avec des belles côtes qui cassent un peu l’allure. Nous traversons la forêt domaniale de Fausses Reposes, avant de redescendre vers le parc de Saint Cloud. Le dernier ravito, dans le Parc de Saint Cloud, est le même qu’il y a 2 ans pour le 50km. J’arrive donc à me situer dans le temps, et sait ce qui m’attend après.
Je prends mon temps, rempli mon camel, car j’ai soif, ce qui n’est pas bon signe. J’ajuste ma frontale qui dont la lumière n’est pas très franche, et m’apprête à me diriger vers la ligne d’arrivée.

J’ai encore gratté quelques places, je suis maintenant 183è !!! RA-VI !



Dès la sortie du ravito commence une descente assez raide qui vous amène sur les quais de Seine. Le problème est que la faible lumière de ma frontale de ne me permet pas de cerner les gros cailloux qui jalonnent le parcours. Je me cogne donc le pied plusieurs fois (j’en perdrais 2 ongles, beurk !), ce qui m’énerve (j’ai un sale caractère, surtout quand je commets des erreurs et en paie le prix cash).
Mes pieds deviennent douloureux et mes foulées moins agréables. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, et je sais que bien qu’il ne reste qu’une dizaine de km, le finish est psychologiquement compliqué. Lorsque vous arrivez sur les quais, il vous reste 8 bons kilos. La monotonie du parcours, et la vue régulière sur une tour Eiffel qui ne se rapproche pas, ajouté aux jambes qui commencent à s’alourdir, donne un cocktail peu  revigorant.
Mais je n’ai pas fait tous ces km pour flancher là ! Je baisse la tête, et pense au joyeux gueuleton qui m’attend dans le perche. Il est 8h ; j’ai faim ; j’ai soif ; il est temps de passer à table.
Je grignote quelques places, en perds d’autres, et arrive bonan malan à passer la ligne d’arrivée en finisher ! :-)



Je suis ravi de mon trail ! Certes, je n’ai clairement pas atteint mes objectifs temps ; en revanche, je n’ai pas eu de crampes, j’ai pu tenir la distance (c’est mon premier 80 !), et n’ai pas eu de soucis majeurs.
A l’avenir, je reverrai clairement mes stratégies de course, mais à ce moment, mon objectif était de finir la course dans de bonnes conditions ! Mission accomplie ! Prochain épisode début Juillet pour le TBM !











mardi 11 février 2014

Récit de course. SaintéLyon 2012, où la conclusion d’une année transparente




Après la déception du Sparnatrail, et une tentative ratée à l’Impérial Trail, la motivation campe pas mal de temps au fond des chaussettes.
Je participe au Paris-Versailles en Septembre 2012 avant de m’élancer une nouvelle fois sur la SaintéLyon, toujours avec Julien.
Sans neige,  tout devrait être plus facile qu’il y a 2 ans !

Pour préparer cette SaintéLyon, j’ai décidé de mettre les bouchées doubles. Je m’entraine donc régulièrement 2 fois par jour : entre midi et 2, puis une nouvelle fois le soir.
Le jour J, je pense avoir toutes les cartes en main pour faire une performance correcte, compte tenu de mon entrainement.

Ma première erreur est de ne toujours pas avoir daigné m’entrainer spécifiquement pour le dénivelé.
Ma seconde erreur est de faire trop peu de sorties longues.

Je commettrai ma troisième erreur avant le départ.





Comme pour la première version, nous voici entassés pour quelques heures dans le hangar de Saint-Etienne. Cette fois-ci, je prends un ordi et regarde un film pour me détendre.
Il fait un froid de gueux, et il y a de la neige comme il y a 2 ans. Les conditions ne sont donc toujours pas au top, mais après tout, elles sont les mêmes pour tout le monde !
Comme il fait froid, je m’emmitoufle littéralement : en haut : un T-shirt, un haut, et un coupe-vent. En bas : un collant fin, et un collant plus épais par-dessus.
Je reprends mon camel de l’année passée, il est encore presque neuf !
Si j’ai bien un conseil à donner : surtout, mais alors surtout, ne vous habillez pas trop chaudement, même s’il fait -10°c. Vous allez transpirer et vous déshydrater comme jamais.
En 2013, il fera toujours aussi froid, et je ne prendrai que 2 T-shirt, ce qui était parfait pour ce type de conditions.

Nous nous installons sur la ligne de départ, on allume la frontale, Christine Arron est là pour donner le top départ, on se sent forts ! :-)





Donc comme 2 ans plus tôts, le profil de course reste inchangé. Je crois qu’il y avait 70km au lieu de 68km, rien de bien méchant.
On sort de Sainté et on s’élance sur les sentiers des côteaux de lyonnais.
Dès les premiers km, je commence à ressentir des crampes.
Le froid doit couper ma soif, je ne pense pas à boire ; en tout cas, beaucoup trop peu.
Arrivé au premier ravito, mon tuyau d’approvisionnement en eau est gelé ! N’ayant pas très soif, je ne remplis pas mon sac ; on verra au prochain ravito !

Juste après ce premier ravito commence un long calvaire de plus de 50km.
Je crampe presque à chaque foulée, et je ne peux presque pas boire car tout mon matériel est gelé.
Pour couronner le tout, j’ai hyper chaud et je suis en nage sous mes tonnes de vêtements.
J’ai pris 2 collants pour les jambes…. Quelle erreur !! J’ai chaud, mes jambes sont bloquées, je n’ai aucune sensation correcte.
Surtout quand il fait froid, n’oubliez pas de boire régulièrement. Que ce soit pour s’hydrater même si la sensation de soif n’est pas là, ou pour enlever l’eau froide qui est entrain de geler.

Je n’ai pas souvenir d’avoir eu un coup de mieux en 50km…
Je ne sais pas comment je suis arrivé au bout de cette course. Courir 50km avec des crampes, ce n’est pas très agréable, ni pour moi, ni pour l’ami avec lequel je courrai, et qui a du m’attendre.





Les conditions n’ont pas arrangé le moral, mais avec une bonne préparation, et du matériel adéquat, une course sur neige est en fait assez drôle.
Je ne vais pas narrer les 50km du course, car j’étais dans le dur, et pour le coup, je n’ai pas profité de grand-chose, si ce n’est de temps en temps du paysage somptueux que nous avions la chance d’admirer.



Je tiens à placer un mot pour les personnes qui vous encouragent tout le long de la course.
C’est très certainement aussi un peu grâce à elles si je n’ai pas abandonner.
Car si vous ne vous passez la nuit à courir, ces personnes la passe à vous encourager, ce qui, compte tenu des conditions météorologique, n’est pas forcément plus facile.

Cerise sur le gâteau, bien que j’ai franchi la ligne d’arrivée, je me rendrai compte plus tard que ma puce n’a pas fonctionnée.
D’un autre côté, vu la perf (9h15 et autour de la 1000è place), je ne sais pas si j’aurai imprimé le diplôme 

En revanche, je pense que cette SaintéLyon est à la base de ma motivation actuelle pour le trail.
J’y ai appris énormément :
-          La préparation est nécessaire. Le sur-entrainement est aussi mauvais que le sous-entrainement
-          L’hydratation n’est pas négociable. Il est nécessaire de boire régulièrement.
-          L’équipement n’est pas à prendre à la légère. Il ne faut pas trop se vêtir, pour éviter d’avoir trop chaud, et de bloquer ses membres
-          On peut finir un trail, même en ayant des crampes sur 50km : tout est dans la tête (et dans l’accompagnement : merci Julien !!)

J’ai alors une idée fixe, que je voudrai tester sur mon prochain trail : guérir mes crampes, et peaufiner mon entrainement.
Pour les crampes, ce sera le magnésium ; pour l’entrainement, 5 séances par semaines, avec chacune son utilité et sa spécificité.

Mon prochain défi sera l’Ecotrail de Paris 80km en mars 2013 ! On verra bien ce que cela aura donné.



Réçit de course. Sparnatrail 2011. 56.7km, 1388mD+

Contraint et forcé de prendre quelques semaines d’arrêt suite à la tendinite contractée lors de la Sainté, je ne reprends la course qu’en mars, très gentiment.
Mais avant toute chose, il me faut un objectif. Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, j’ai besoin d’avoir un objectif concret afin de m’entrainer correctement. Sinon, les apéros ou autres festivités auront raison de ma motivation :-)

Ayant étudié à Reims pendant 2 ans, je découvre qu’Epernay, ville voisine, organise un trail dans les collines de la Champagne.
Deuxième argument de taille : le champagne est une boisson que j’affectionne particulièrement.
Je n’ai plus d’excuses, et n’hésite même pas. Inscription au Sparnatrail 2011 : check !
Ma préparation est cependant laborieuse, et j’aborde ce trail un peu à la légère. Les semaines qui précèdent la course sont le parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
Je ne me fixe aucune limite pour ce qui est de la consommation d’alcool. Toujours pas d’entrainement spécifique en dénivelé. Peu de sorties longues. La veille de la course, je monte 3 ou 4 heures à cheval. Le soir même, gros dîner de famille, pendant lequel je ne bois "que" 2 ou 3 verres de vin.
Mon réveil sonne à 3h30, je dois quand même faire près de 250km pour rejoindre le point de départ, qui sera donné à 7h45 du matin.
Bref, je ne suis pas bien reposé ; j’ai les jambes encore fatiguées de l’équitation de la veille ; je suis déshydraté à cause d’une alimentation plus que douteuse.
Mais à cette époque, je prenais cela vraiment à la légère :-)

PAN ! Le départ est sonné ; voici ce qui nous attend (je n’ai retrouvé que le parcours de l’édition 2012, qui n’a pas changé).


Je pars gaiement, à pleine balle, car les jambes sont au rendez-vous. Le début de course est très plat ; je ne sais pas qu’il y a 2 courses : une de 31 et la nôtre.

http://www.youtube.com/watch?v=lPDBjq5hVsE#t=13

Au bout d’à peu près 8km, toujours aussi frais, on attaque la première côté, qui nous fait passer au milieu du village où Dom Pérignon élabora son champagne. Quel Saint Homme !
Le chemin n’est pas très compliqué ; les appuis sont bons. Il y a pas mal de cailloux, mais très peu de boue. Je crois me souvenir qu’il pleuvait un peu, mais rien de bien méchant.
Le premier ravito est autour du km 16, si je ne me trompe pas. Le long du canal.
Je rempli mon camel, et ne m’attarde pas.
Je cours ensuite quelques kilomètres avec une personne forte sympathique, qui me dit au bout de quelques kilomètres être pour sa part sur le 31 km.
Il est même surpris de me voir déjà à ce niveau pour le 57km… Je me sens toujours bien en jambes, alors je souris, et dis que c’est peut être une bonne journée pour moi.


Je profite à plein du paysage ; les collines champenoises sont parcourues de vignes mythiques et magnifiques. Mais il ne faut pas se moquer du monde… On n’arrive pas sur un trail en s’étant mal nourri, en ayant dormi 3h et fait 250km, avec les jambes fatiguées sans le payer à un moment ou à un autre.
Et ce qui devait se produire finit par arriver.
Au km34, une côte est si abrupte qu’il y a une corde pour la monter.
Arrivé en haut, je suis saisi de crampes, à tel point que je ne peux pas repartir. C’est très désagréable ! En quelques secondes, on passe d’une sensation de fraîcheur certaine à une incapacité totale à se mouvoir !
Des trailers s’arrêtent gentiment pour me demander si je vais bien. « Allez-y, je ne peux plus avancer, mais ne suis pas blessé ».
C’est aussi ça l’esprit trail : tu t’arrêtes pour aider celui qui a un coup de moins bien, quitte à perdre quelques précieuses minutes.
Intérieurement, ils doivent bien se marrer, en se disant que j’étais un sacré idiot d’être parti si vite, sans ‘gérer ma course’ correctement. Et ils n’ont pas tort, mais il faut bien apprendre de ses erreurs :-)
Commence alors un calvaire de 20 bons kilomètres.
J’ai de la sportenine, mais franchement, ca ne marche absolument pas. Dès que ça grimpe, je crampe. Dès que ça descends, je crampe. Merde alors…
J’hésite à abandonner, mais je ne suis quand même pas venu jusqu’ici pour abandonner !
Les kilomètres finissent par défiler ; pendant ce temps, je m’hydrate correctement.
Lorsqu’il ne reste plus que 7km, je commence à discuter avec un trailer qui parle en minutes au kilo.
Je mets un peu de temps à comprendre de quoi il parle, et à cette époque, je n’avais jamais entendu parler de ce type de calcul.
Mais il est sympa et ne lâche pas l’affaire : il me force à ne pas marcher. On est presque arrivés, c’est le moment de ne rien lâcher. Ne pas abandonner est un concept facile à dire en écrivant ce compte-rendu, mais sur le coup, bien, bien, bien moins facile à faire.
Finalement, les 15km dans le rouge total m’auront permis de m’hydrater et de m’étirer ; les crampes ont presque disparues, ou peut-être est-ce que je les supporte mieux… Bref ; je peux continuer avancer, c’est l’essentiel.
On passe les derniers km entre à un peu moins de 5’00/km, ce qui n’est pas mal vu mon état. Les derniers kilomètres sont d’ailleurs particulièrement magiques. Ils n’en finissent pas, mais on passe dans des vignes qui servent à produire les meilleurs champagnes qui soient.
Alors gavage… on profite de l’instant présent… on se dit qu’on fera un salle chrono mais qu’importe, le parcours fut magique et j’ai bien mérité d’en baver autant.
Je franchis la ligne d’arrivée en 5h55, à la 119è position sur 350 coureurs. Bien loin de mes objectifs de finir dans les 10% de premiers, mais bien content de ne pas avoir abandonné.
Je récapitule donc les erreurs à éviter : pas de gavage pendant un trail, ce n’est pas un picnic ; bien s’hydrater ; ne pas s’enflammer pendant les jours qui précèdent la course, et bien se reposer.
Il faut rester humble. L’effort d’un trail demande une rigueur dans la préparation de la course qui n’est pas négotiable. Aborder une telle épreuve à la légère vous fera cramper, et vous gâchera un peu la fête !

jeudi 6 février 2014

Conseil numéro 1 : Se faire plaisir !

Si je n’avais qu’un seul conseil à donner, ce serait bien de se faire plaisir.
Que ce soit à l’entrainement ou ‘en compétition’, pour progresser, il faut que l’on prenne du plaisir dans l’effort.
Je n’ai personnellement jamais fractionné au point de rendre mes tripes ; je ne cours pas moins vite les lendemains de gros gueuletons, bien que je lève le pied 3 semaines avant une compet’.

On ne va pas gagner les templiers, on ne va pas doubler un kenyan sur un semi, alors à quoi bon se faire du mal ?
On arrête de se prendre pour Kilian, et on choisit un juste milieu entre réjouissances et performances. L’équilibre, mes amis, l’équilibre…

La course et le trail restent une passion, et comme pour toute passion, la notion de plaisir est très important pour persévérer.

Vous êtes en train de vous dire ‘non mais il est crétin ce type, il appelle son blog marche ou trail, et il te dit de te la couler douce, et que les chronos vont tomber tout seuls » :-)

Euh… pas vraiment.

Se faire plaisir ne veut pas non plus dire y aller molo. Un fractionné où t’accélères pas n’en est pas vraiment un !
Quand tu vois une côte, il faut que tu aies envie de la croquer !
Quand tu fais une sortie longue, ce n’est pas une randonnée ! Marche ou trail, ne l’oublie pas.
Quand tu es en train d’en baver, il faut que tu gardes le sourire ! T’as le droit de pester parce que t’as 70 bornes dans les pattes, et que cette p**** de boue commence à te prendre la tête, mais avec le sourire s’il vous plait.
Quand tu vois sur un trail qu’ils te font passer par un bras de mer, et que t’auras les pieds trempés pour le reste de la course, il faut que ça te fasse sourire, et te motive encore plus !
Ce qui est important, c’est de bien doser son effort, afin qu’il ne provoque ni blessure ni frustration.

Le trail est plus qu’un sport, c’est un véritable art de vivre.
A mes yeux, les valeurs que cette discipline prône sont le plaisir, l’effort, la communion avec la beauté de la nature, la performance, l’entraide et la convivialité.

Si avant de te mettre un 4x10min dans les pattes, tu traînes la patte, alors il ne faut pas… Tu risques de trébucher et te tordre la cheville.
Dis-toi en revanche que ce 4x10min va te rendre plus fort, et crois-moi, tu enchaîneras les 4 sessions avec le sourire, en puisant ta motivation dans ton imaginaire : tu te vois déjà franchir en finisher le prochain trail que tu pensais inaccessible.

Si avant de t’aligner sur un trail tu te dis que tu serais mieux dans ton salon à regarder la TV, alors tu n’es pas à la bonne place. Un trail, ca se court le nez au vent.
Lève les yeux et profite du paysage ! Ce n’est pas à Paris que tu peux contempler le Larzac comme tu le fais sur les Templiers. Ce n’est pas à Paris que tu peux contempler la côte bretonne comme tu le fais sur le trail du bout du monde !

Pour en revenir sur la notion de plaisir, il faut tout de même admettre qu'un trailer n'a pas forcément la même notion de plaisir qu'une personne lambda. Bien souvent, pendant un trail, on se dit qu'on est quand même un peu cinglés. Quand on échange sur nos week-ends au bureau, et que l'on raconte qu'on est allé à Lyon courir 75km avec un départ à minuit sous un froid glacial, nous sommes bien souvent incompris, mais les personnes à qui l'on raconte cela n'ont pas en tête les images formidables et exclusives que l'on ramène avec nous après un trail.

Réçit de course. Ma 1ère Saintélyon

A peine la ligne d’arrivée de l’EcoTrail franchie, enthousiasmés par la beauté du trail, nous avons validé notre première participation à la Saintélyon, épreuve mythique s’il en est.
Cette Saintélyon 2010 présente 68km de parcours partagés, si mes souvenirs sont bons, partagés à équivalence entre bitume et chemins escarpés. Vous avez grosso-modo 30km de montée vers Sainte-Catherine, puis 38km de descente vers Lyon. Le parcours est envoutant. Le départ à minuit vous permet de contempler le plateau du lyonnais sous la pleine lune! Avec 6000 frontales pour éclairer le décor, on est au top ! Le dénivelé n’est pas la principale difficulté. Environ 1300/1500m D+, ce qui n’est pas énorme pour cette distance. En revanche le froids, la nuit et la neige compenseront largement cette carence.
Nous garons notre voiture à Lyon et prenons le bus qui nous emmène à Saint-Etienne.
Il est 17h. Le départ sera donné dans 7 bonnes heures. No stress.
Il fait froid. Il fait même très froid. Il fera -8°C sur la ligne de départ, et -10°C à Sainte Catherine.
Il y a de la neige ; de temps en temps plus de 30cm. Parfait. Je n’ai jamais couru sur de la neige, et c’est mon 2ème trail.
Il y a du verglas. Encore mieux, je n’ai fait du patinage qu’une fois, au collège, et ce n’était pas glorieux.
Arrivés à Saint-Etienne, nous sommes immédiatement plongés dans l’ambiance... Un immense hangar sert de ‘sas dortoir’ à 6000 cinglés qui au lieu de dormir comme tout le monde le week-end, surtout quand il fait -10°C, préfèrent aller courir, allez savoir pourquoi.
Question nutrition, pas grand-chose à avaler depuis le déj. Heureusement que Julien est là pour partager son Gâteau Sport. Produit dont je ne me sépare plus les veilles de courses. Ca ressemble à un gâteau au chocolat, mais au lieu de passer 3h à la préparer, et bien ça prend 30sec. En toute franchise, ce n’est pas mauvais, et ça apporte pas mal de bonnes choses avant de s’élancer sur des courses longues.
Les douze coups de minuit se font entendre ! Nous sommes sur la ligne de départ, il fait très froid, mais nous nous en fichons ! On est à bloc, ça fait longtemps que nous attendions ce moment-là.

Avant de partir à l’assaut du lyonnais, voici une idée de ce qui nous attends :




Notre stratégie de course est simple : on commence doucement, à moins de 12km/h, sur la portion plate de 6 à 8km qui nous fait sortir de Sainté. Après, on verra. Après tout, on a jamais couru plus de 50km…
Au début, pas de soucis, le footing sur bitume, ca nous connait ! 6km d’avalés, et on se dit que c’est facile la SaintéLyon ! Mais bien sûr…

A Sorbier, le plaisir commence. Un longue file indienne de frontales parcourt à queue leu-leu des sentiers enneigés à tel point que l’on se croirait au ski. On en a jusqu’aux genoux, et on se demande bien comment on fera pour courir le reste. On se dit que la course va être compliquée, mais on repense aux 4 grands malades qui ont fait le parcourt Lyon > Sainté dans la journée, pour se rendre sur la ligne de départ et refaire la même en sens inverse.
Les appuis sont soit inexistants parce qu’on en a jusqu’aux genoux, soit fuyants parce que ça glisse : quand ça descend, on essaie de ne pas tomber ; quand ça monte, on essaie d’avancer tant bien que mal.

Ma première erreur consiste à ne rien avoir avalé depuis le déjeuner, à part trois bouchées de Gâteau Sport. Mon ventre gargouille, et une fois arrivé au ravito de Saint-Christo, je m’empiffre de pâtes de fruits. Niveau ‘faim’, ça va beaucoup mieux. En revanche, niveau digestion, je vais en baver pendant les 52km restants. Petit conseil, il faut arriver ‘léger’, certes, mais évitez tout de même de gargouiller avant d’attaquer un trail 
Nous nous élançons, et le mot est fort, on devrait plutôt dire, nous nous dirigeons, vers Sainte-Catherine, 14km plus loin. Rien à signaler, si ce n’est un état de fatigue qui commence à pointer le bout de son nez, et une pointe d’énervement liée à la neige, qui empêche d’avancer. Mais il faut reconnaitre qu’on l’a bien cherché, alors on poursuit !
Sainte-Catherine, deuxième arrêt ! Je commence à fatiguer. Courir dans la neige, ce n’est pas forcément ce que je fais tous les matins. Mon entrainement ‘dénivelé’ est alors très faible, et je commence à cramper.





De Sainte-Catherine à Soucieux (km45), on avance tête baissée, et on fait très attention à ne pas glisser, ce qui est, questions appuis, très désagréable. Les foulées TAPENT fort le sol à chaque fois. Nombre d’entre nous tombent au combat, se fracassant le crâne en glissant ou se cassant un bras (j’exagère peut-être, mais je ne crois pas). L’organisation étant excellente, il y a des postes de sécurité un peu partout pour évacuer les blessés. Je ne savais pas que le trail était un sport dangereux !Mais on n’arrête pas. On marche, ET on trail !
C’est alors que je tombe très fortement, dans une descente très abrupte. Je me cogne l’extérieur de la cuisse droite sur une pierre pointue. Sur le moment, je ne sens rien. Il fait -10°C et mes muscles sont chauds comme la braise. Mais lorsque je reprendrai la course quelques jours après, je me rendrai compte que je me suis fait une sévère tendinite. Je devrai m’arrêter jusque février/mars (!!).
Saleté de pierre ; et dire que j’ai dû repasser à côté 2 fois depuis ce jour :-)


Nous arrivons tant bien que mal à Soucieu. Si mes souvenirs sont bons, c’est un grand hangar dans lequel je me demande si je continue ou si j’abandonne. Mais nous sommes 2. Avec Julien, nous n’abandonnerons pas, et on se relaie à l’effort. Un coup c’est lui devant, et j’avance en suivant ses talons ; un coup c’est moi devant, et lui qui avance en suivant les miens.
Au km50, nous avions déjà mis bien plus de temps que pour finir la même distance lors de l’écotrail.  C’est très décourageant, mais on fait avec. Tant pis pour le chrono. 
Arrivés au km57, c’est le dernier ravito, et il ne reste plus que 11km. La victoire est proche :-)

Cela doit faire maintenant plusieurs heures que j’ai des crampes, et ce n’est pas agréable, mais mon doux et aimable caractère percheron doit m’aider à surmonter ce malencontreux inconfort. J’essaie de m’étirer, ce qui m’aide à diminuer les crampes, et je bois beaucoup. Petit conseil, le magnésium, pour en prendre depuis 1 an maintenant, ça marche !
A ces moments de course, on se dit que l’on est vraiment idiot de s’être inscrit à ce trail, et surtout de s’être lancé malgré la neige.
Mais aujourd’hui, étrangement, je n’en garde que d’excellents souvenirs ! J Nous avons bien souvent, humbles trailers, la mémoire bien sélective J

La montée qui nous attend après le dernier ravito est tellement raide qu’elle nous fait rire. Une fois franchie, nous redescendons tant bien que mal vers Lyon à travers les très agréables faux-bourgs.
On savoure la fin de course. Il n’y a plus de neige, et on sait que sauf blessure, la ligne d’arrivée nous tend les bras.
Les 4 derniers km le long du fleuve sont un mélange de bonheur et d’énervement. Ca n’en finit plus, mais on sait que plus rien ne peut arriver ! On est finisher, et personne ne peut nous l’enlever !
Le chrono tombe : 8h02, Julien sera 615 et moi 617è.
Sur près de 6000 participants (dont bcp d’abandons !), pour un premier trail de cette envergure, il n’y a finalement pas de quoi rougir !
Alors on se dit qu’on n’est pas trop mauvais, et on pense déjà au trail d’après.
Ces premiers trails sont très enrichissants car nous partions vraiment à l’aveugle. On n’était pas vraiment bien habillés (mon ‘collant’ était BCP trop épais), j’avais très mal géré l’alimentation d’avant course, et c’était pas bcp mieux pendant la course (je ne commettrai plus jamais cette erreur de gavage en pleine course).
Mais c’est comme ça que l’on apprend. Le trail est une belle école de la vie. C’est en apprenant de ses erreurs que l’on avance, et en étant persévérant que l’on arrive à atteindre ses objectifs.
Alors marche ou trail, ce jour là, je crois bien que j’aurai appelé ce blog, trail ou crève :-)


lundi 3 février 2014

Mes entrainements

Tout d’abord, je tiens à préciser que je ne suis ni coach sportif, ni médecin. Donc mes conseils de néophyte sont à relativiser et prendre avec des pincettes 
L’entrainement en trail est spécifique, et il faut dire que travaillant à Paris, ce n’est pas facile de trouver du dénivelé et faire des sorties longues intéressantes.
Le premier conseil que je pourrai donner serait de bien écouter son corps. Ne pas hésiter à charger la mule, certes, il faut bien envoyer un peu, mais ne pas non plus se faire trop mal, au risque de se blesser, ou perdre sa motivation et son plaisir.
Ca n’est pas un mystère, pour être performant en trail il est nécessaire de travailler sa vitesse et son endurance. Les sorties hebdomadaire sont donc organisées pour gagner de la vitesse, de la masse musculaire, de l’endurance, en se ménageant tout de même.

Ma semaine type comprend en général 4 ou 5 sorties.

Pour bien commencer la semaine, le lundi, c’est footing ! Pas d’allure particulièrement élevée en vue, juste récupérer d’un week-end souvent arrosé ou chargé en apéros… Le but est d’assécher la bête, pour reprendre correctement l’entrainement de la semaine. Perso, je fais un petit tour du bois de Boulogne. Un peu de verdure dans ce monde de fous ne fait pas de mal. Si vous êtes chanceux, vous pouvez voir des lapins et écureuils, et même de temps en temps tomber sur une course de chevaux à Auteuil !
On a souvent l’impression que ces sorties ne servent à rien, mais je ne pense pas que ce soit vrai. Le corps doit avoir besoin de repos, et il mérite bien une bonne balade pour se remettre des émotions du week-end. Commencer la semaine par un 4x10min bien énervé alors qu’on a encore une bouteille de vin dans la jambe droite, et un saucisson dans la gauche n’est pas bien raisonnable.

Le mardi, après le footing de la veille, le corps est au taquet. J’en profite pour faire un fractionné court. J’alterne entre des séries de 400m et des séries de 800m. Au début, c’est assez pénible de s’y mettre, mais vous verrez, plus vous en faites, meilleur vous êtes. Au fur et à mesure des fractionnés, vous prendrez plus de plaisir, vous développerez votre foulée, et vous pourrez ainsi vous fixer des objectifs plus sérieux sur des sorties courtes types 10km ou semis. Et puis en trail, on trainasse souvent, alors envoyer un peu de temps en temps, ça défoule ! En revanche, si j’ai bien un conseil, c’est faites-vous plaisir ! Vous n’êtes pas là pour gagner l’UTMB, alors ne vous faites pas tomber dans les pommes, ou ne poussez pas non plus jusqu’à rendre votre petit déj, ca ne sert pas à grand-chose, si ce n’est perdre de la motivation. Et puis perso, il faut que je retourne bosser l’après-midi, alors si c’est pour arriver tout palot et faire un malaise à 16h, le jeu n’en vaut pas la chandelle…
Pour que l’exercice soit concluant, le temps de repos doit correspondre à la moitié du temps d’effort. Par exemple, si je fais des séries de 800m en 2’45, je vais me reposer 1’20 entre chaque série.
La beauté du fractionné, c’est que l’on peut choisir les ingrédients et les mélanger à sa sauce. Je choisis donc le nombre d’intervalles et la distance en fonction de ma forme après échauffement. Si je vois que je suis fatigué, alors je ferai 7-8x400m ou 4-5x800m, en recherchant particulièrement à travailler ma foulée, avec un temps de repos supérieur à la moitié du temps d’effort. Si je suis au taquet, je vais pencher vers un 10-12x400m ou un gros 10x800m, en recherchant à accentuer ma vitesse, avec un temps de repos inférieur à la moitié du temps d’effort.

Mercredi, pas de sortie ! En revanche, faire quelques exercices de gainage et quelques abdos ne peut pas faire de mal. Je m’y suis mis récemment, on verra bien ce que cela donne à l’Ecotrail. Je me croyais plus fort que je ne le suis vraiment ; pour les gainages je voulais faire des séries de 3 x 1min sur le ventre puis de chaque côté, mais j’ai dû baisser à 45sec. C’est sacrément physique cet exercice ! C’est donc que ca doit bien servir à quelque chose. Pour les abdos, je fais 3 séries de 100 crunchs. Un tapis de sol, une télé, un programme sympa… Que ce soit le matin ou le soir, ca ne prend pas longtemps, alors n’hésitez pas…

Jeudi, je reprends l’entrainement avec une sortie ‘neutre’. J’essaie de pousser un peu dans les tours, mais sans forcer. En général, je fais 2 tours des lacs de Boulogne. Avec l’A/R du bureau, ca fait presque 13km. Je force un peu autour des lacs, et si le cœur m’en dit, je m’acharne sur les escaliers, que je monte plusieurs fois… Bref, rien à signaler de bien folichon…

Le vendredi est le jour le plus physique, avec le fractionné long. Je file en direction de l’hippodrome de Longchamp pour y faire des 3 ou 4x 10min, avec 3 ou 4 min de récup en fonction de la forme du moment. Ce qui est bien, c’est qu’il y a un bon faux-plat montant. L’exercice en est corsé d’autant, ce qui en fait baver le jour J, mais smile ! Dites-vous que cela vous rend plus fort ! Cet exercice est extrêmement important, et j’insiste sur le fait que si vous voulez progresser en trail, je pense que vous ne pourrez pas y couper. Mais vous verrez, les résultats seront nets et sans appel, ce type de sortie améliorera nettement vos performances ! Le petit conseil que je pourrai formuler serait de ne pas faire ce type de fractionné autour d’un stade. 400m, c’est court, mais le temps passe lentement… Perso, je ne sais pas si j’aurai le courage de faire des tours de stade à bloc pendant 10min. En revanche, l’hippodrome se prête parfaitement à cet exercice : 10min plus 4 de récup correspondent presque à un tour. Et puis 10min, c’est long, alors profitez-en pour penser à votre prochaine course. Si vous ralentissez, dites-vous que votre perf va en souffrir, et vous verrez que bizarrement, vous avez des ressources que vous ne soupçonniez pas.

Si l’agenda le permet, j’essaie de faire une sortie supplémentaire le dimanche. En fonction de ma motivation, je choisi en général parmi les options suivantes : un semi dans le perche, avec grosso-modo 400mD+ ; une sortie longue de 2h30 ; un sortie dénivelé dans le perche où j’enchaine les côtes (il y en a de belles pas loin de chez moi ; rien à voir avec les Alpes, mais c’est déjà ça) ; ou une sortie spécifique par exemple le circuit des 25 bosses en forêt de Milly à côté de Fontainebleau (18km, 900mD+, et du bon dénivelé casse pattes). Si vous voulez vous aligner sur des trails longs voire même des ultras, vous n’avez pas le choix : la sortie longue n’est pas négociable… Bon OK, c’est compliqué de la caler chaque semaine, mais de temps en temps, c’est vraiment le minimum. Et puis cela permet de courir en pleine nature ; c’est bien pour cela que l’on s’entraine et que l’on fait du trail et non des courses sur route, alors autant profiter des exercices de la semaine pour se faire plaisir le week-end. Vous pouvez également la faire en vélo, mais perso, je ne suis pas en grand fan… Après, c’est chacun ses préférences ; mais encore une fois, attention à ne pas vous blesser. Partez avec de quoi vous hydrater, voire aussi avec 1 ou 2 barre énergisante, il ne s’agirait pas de faire une crise d’hypo.
J’insiste également sur l’entrainement en côtes. Ca peut paraitre barbare comme exercice, et voir ses chronos au dessus des 5/6min au kilo peut paraitre décourageant mais c’est vraiment important d’emmagasiner du dénivelé avant de s’aligner sur un trail long à fort D+. Pendant ta sortie longue tu aperçois une côte ? Elle te tend les bras ! Pas 1, ni 2, mais 5 ou 6 fois tu la graviras ; et puis quand tu commences à être à l’aise, et bien accélère et fractionne la un peu 

Pour conclure, le plus important est d’équilibrer ses entrainements, et de se faire plaisir, que ce soit en sortie de footing, en fractionné ou en sortie longue.
Pour être performant sur un trail, il est important de travailler sa vitesse, son endurance et sa capacité à avaler du D+. En 4/5 heures par semaine, c’est jouable, pour peu que l’on s’y prenne correctement, et que l’on ne se laisse pas avoir par une flemite aigue sur les coups de 11h50  Il faudra aussi se résoudre à, de temps en temps, laisser la sacro sainte grasse mat du dimanche, se lever tot, enfiler ses baskets et partir faire une sortie longue pendant que d’autres ronflent comme des marmottes.