Mais avant toute chose, il me faut un objectif. Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, j’ai besoin d’avoir un objectif concret afin de m’entrainer correctement. Sinon, les apéros ou autres festivités auront raison de ma motivation :-)
Ayant étudié à Reims pendant 2 ans, je découvre qu’Epernay, ville voisine, organise un trail dans les collines de la Champagne.
Deuxième argument de taille : le champagne est une boisson que j’affectionne particulièrement.
Je n’ai plus d’excuses, et n’hésite même pas. Inscription au Sparnatrail 2011 : check !
Ma préparation est cependant laborieuse, et j’aborde ce trail un peu à la légère. Les semaines qui précèdent la course sont le parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
Je ne me fixe aucune limite pour ce qui est de la consommation d’alcool. Toujours pas d’entrainement spécifique en dénivelé. Peu de sorties longues. La veille de la course, je monte 3 ou 4 heures à cheval. Le soir même, gros dîner de famille, pendant lequel je ne bois "que" 2 ou 3 verres de vin.
Mon réveil sonne à 3h30, je dois quand même faire près de 250km pour rejoindre le point de départ, qui sera donné à 7h45 du matin.
Bref, je ne suis pas bien reposé ; j’ai les jambes encore fatiguées de l’équitation de la veille ; je suis déshydraté à cause d’une alimentation plus que douteuse.
Mais à cette époque, je prenais cela vraiment à la légère :-)
PAN ! Le départ est sonné ; voici ce qui nous attend (je n’ai retrouvé que le parcours de l’édition 2012, qui n’a pas changé).
Je pars gaiement, à pleine balle, car les jambes sont au rendez-vous.
Le début de course est très plat ; je ne sais pas qu’il y a 2 courses : une de 31 et la nôtre.
http://www.youtube.com/watch?v=lPDBjq5hVsE#t=13
http://www.youtube.com/watch?v=lPDBjq5hVsE#t=13
Au bout d’à peu près 8km, toujours aussi frais, on attaque la première côté, qui nous fait passer au milieu du village où Dom Pérignon élabora son champagne. Quel Saint Homme !
Le chemin n’est pas très compliqué ; les appuis sont bons. Il y a pas mal de cailloux, mais très peu de boue. Je crois me souvenir qu’il pleuvait un peu, mais rien de bien méchant.
Le premier ravito est autour du km 16, si je ne me trompe pas. Le long du canal.
Je rempli mon camel, et ne m’attarde pas.
Je cours ensuite quelques kilomètres avec une personne forte sympathique, qui me dit au bout de quelques kilomètres être pour sa part sur le 31 km.
Il est même surpris de me voir déjà à ce niveau pour le 57km… Je me sens toujours bien en jambes, alors je souris, et dis que c’est peut être une bonne journée pour moi.
Le chemin n’est pas très compliqué ; les appuis sont bons. Il y a pas mal de cailloux, mais très peu de boue. Je crois me souvenir qu’il pleuvait un peu, mais rien de bien méchant.
Le premier ravito est autour du km 16, si je ne me trompe pas. Le long du canal.
Je rempli mon camel, et ne m’attarde pas.
Je cours ensuite quelques kilomètres avec une personne forte sympathique, qui me dit au bout de quelques kilomètres être pour sa part sur le 31 km.
Il est même surpris de me voir déjà à ce niveau pour le 57km… Je me sens toujours bien en jambes, alors je souris, et dis que c’est peut être une bonne journée pour moi.
Je profite à plein du paysage ; les collines champenoises sont parcourues de vignes mythiques et magnifiques.
Mais il ne faut pas se moquer du monde… On n’arrive pas sur un trail en s’étant mal nourri, en ayant dormi 3h et fait 250km, avec les jambes fatiguées sans le payer à un moment ou à un autre.
Et ce qui devait se produire finit par arriver.
Au km34, une côte est si abrupte qu’il y a une corde pour la monter.
Arrivé en haut, je suis saisi de crampes, à tel point que je ne peux pas repartir. C’est très désagréable ! En quelques secondes, on passe d’une sensation de fraîcheur certaine à une incapacité totale à se mouvoir !
Des trailers s’arrêtent gentiment pour me demander si je vais bien. « Allez-y, je ne peux plus avancer, mais ne suis pas blessé ».
C’est aussi ça l’esprit trail : tu t’arrêtes pour aider celui qui a un coup de moins bien, quitte à perdre quelques précieuses minutes.
Intérieurement, ils doivent bien se marrer, en se disant que j’étais un sacré idiot d’être parti si vite, sans ‘gérer ma course’ correctement. Et ils n’ont pas tort, mais il faut bien apprendre de ses erreurs :-)
Commence alors un calvaire de 20 bons kilomètres.
J’ai de la sportenine, mais franchement, ca ne marche absolument pas. Dès que ça grimpe, je crampe. Dès que ça descends, je crampe. Merde alors…
J’hésite à abandonner, mais je ne suis quand même pas venu jusqu’ici pour abandonner !
Les kilomètres finissent par défiler ; pendant ce temps, je m’hydrate correctement.
Lorsqu’il ne reste plus que 7km, je commence à discuter avec un trailer qui parle en minutes au kilo.
Je mets un peu de temps à comprendre de quoi il parle, et à cette époque, je n’avais jamais entendu parler de ce type de calcul.
Mais il est sympa et ne lâche pas l’affaire : il me force à ne pas marcher. On est presque arrivés, c’est le moment de ne rien lâcher. Ne pas abandonner est un concept facile à dire en écrivant ce compte-rendu, mais sur le coup, bien, bien, bien moins facile à faire.
Finalement, les 15km dans le rouge total m’auront permis de m’hydrater et de m’étirer ; les crampes ont presque disparues, ou peut-être est-ce que je les supporte mieux… Bref ; je peux continuer avancer, c’est l’essentiel.
On passe les derniers km entre à un peu moins de 5’00/km, ce qui n’est pas mal vu mon état. Les derniers kilomètres sont d’ailleurs particulièrement magiques. Ils n’en finissent pas, mais on passe dans des vignes qui servent à produire les meilleurs champagnes qui soient.
Alors gavage… on profite de l’instant présent… on se dit qu’on fera un salle chrono mais qu’importe, le parcours fut magique et j’ai bien mérité d’en baver autant.
Je franchis la ligne d’arrivée en 5h55, à la 119è position sur 350 coureurs. Bien loin de mes objectifs de finir dans les 10% de premiers, mais bien content de ne pas avoir abandonné.
Je récapitule donc les erreurs à éviter : pas de gavage pendant un trail, ce n’est pas un picnic ; bien s’hydrater ; ne pas s’enflammer pendant les jours qui précèdent la course, et bien se reposer.
Il faut rester humble. L’effort d’un trail demande une rigueur dans la préparation de la course qui n’est pas négotiable. Aborder une telle épreuve à la légère vous fera cramper, et vous gâchera un peu la fête !
Et ce qui devait se produire finit par arriver.
Au km34, une côte est si abrupte qu’il y a une corde pour la monter.
Arrivé en haut, je suis saisi de crampes, à tel point que je ne peux pas repartir. C’est très désagréable ! En quelques secondes, on passe d’une sensation de fraîcheur certaine à une incapacité totale à se mouvoir !
Des trailers s’arrêtent gentiment pour me demander si je vais bien. « Allez-y, je ne peux plus avancer, mais ne suis pas blessé ».
C’est aussi ça l’esprit trail : tu t’arrêtes pour aider celui qui a un coup de moins bien, quitte à perdre quelques précieuses minutes.
Intérieurement, ils doivent bien se marrer, en se disant que j’étais un sacré idiot d’être parti si vite, sans ‘gérer ma course’ correctement. Et ils n’ont pas tort, mais il faut bien apprendre de ses erreurs :-)
Commence alors un calvaire de 20 bons kilomètres.
J’ai de la sportenine, mais franchement, ca ne marche absolument pas. Dès que ça grimpe, je crampe. Dès que ça descends, je crampe. Merde alors…
J’hésite à abandonner, mais je ne suis quand même pas venu jusqu’ici pour abandonner !
Les kilomètres finissent par défiler ; pendant ce temps, je m’hydrate correctement.
Lorsqu’il ne reste plus que 7km, je commence à discuter avec un trailer qui parle en minutes au kilo.
Je mets un peu de temps à comprendre de quoi il parle, et à cette époque, je n’avais jamais entendu parler de ce type de calcul.
Mais il est sympa et ne lâche pas l’affaire : il me force à ne pas marcher. On est presque arrivés, c’est le moment de ne rien lâcher. Ne pas abandonner est un concept facile à dire en écrivant ce compte-rendu, mais sur le coup, bien, bien, bien moins facile à faire.
Finalement, les 15km dans le rouge total m’auront permis de m’hydrater et de m’étirer ; les crampes ont presque disparues, ou peut-être est-ce que je les supporte mieux… Bref ; je peux continuer avancer, c’est l’essentiel.
On passe les derniers km entre à un peu moins de 5’00/km, ce qui n’est pas mal vu mon état. Les derniers kilomètres sont d’ailleurs particulièrement magiques. Ils n’en finissent pas, mais on passe dans des vignes qui servent à produire les meilleurs champagnes qui soient.
Alors gavage… on profite de l’instant présent… on se dit qu’on fera un salle chrono mais qu’importe, le parcours fut magique et j’ai bien mérité d’en baver autant.
Je franchis la ligne d’arrivée en 5h55, à la 119è position sur 350 coureurs. Bien loin de mes objectifs de finir dans les 10% de premiers, mais bien content de ne pas avoir abandonné.
Je récapitule donc les erreurs à éviter : pas de gavage pendant un trail, ce n’est pas un picnic ; bien s’hydrater ; ne pas s’enflammer pendant les jours qui précèdent la course, et bien se reposer.
Il faut rester humble. L’effort d’un trail demande une rigueur dans la préparation de la course qui n’est pas négotiable. Aborder une telle épreuve à la légère vous fera cramper, et vous gâchera un peu la fête !
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