mardi 1 avril 2014

Réçits de course : EcoTrail de Paris. 29 mars 2014. 80km, 1500mD+. Course limitée à 2000 participants.

Avec la CCC en ligne de mire, j’aborde l’EcoTrail de Paris d’une drôle de façon. Cela fait maintenant 2 mois que j’ai augmenté mon entrainement, passé de 50 -60km/semaine à près de 100, en 5 sorties. J’ai hâte de voir ce que cela va donner. J’ai également envie de tester 2 choses : partir « vite », et ne courir qu’avec une ceinture porte-bidons.

Samedi matin, 8h. Je me lève tranquillement pour finir de préparer mon attirail. Je ne dérange pas Elisabeth qui dort tranquillement, et rempli ma ceinture porte-bidons du matériel obligatoire, ainsi que de ce que je pense engloutir pendant ces 80km. Je prends le métro puis le RER C direction Saint-Quentin en Yvelines.

Sur place, l’organisation est excellente. Les camions pour poser ses sacs sont clairement indiqués ; on ne perd pas de temps ; l’accès au départ est clair et j’ai l’impression que tout le monde est à sa place.

Petit discours classique de l’organisation. Il fait un temps radieux, bien qu’un peu chaud pour l’organisme qui sort tout juste des mois hivernaux. Le plateau de la course est relevé, avec notamment Manu Gault, du team Asics, qui vient essayer de se venger d’une SaintéLyon qui lui est passée sous le nez. Ca risque de partir fort devant !

Le parcours de la course est très traître : 22.5 km relativement plats et urbains jusqu’ au premier ravito de Buc, puis 24-25 km en forêt jusqu’au ravito de Meudon, 10 km plus loin, le ravito de Chaville, 12 plus loin, celui de Saint-Cloud avant de sortir des bois et terminer les 80 km par 12km de quais de Seine.
La difficulté principale réside dans le fait que la quasi-totalité du déniv' est sur 40 km : entre les km 25 et 65. 1500mD+ sur 40km, c’est déjà plus costaud. Partir trop vite risque de faire arriver sur les côtes dans un état de fraîcheur plus que douteux…

Il est midi, le départ est sonné !
Le ton est vite donné. Le semi-marathon sera bouclé en 1h35 et le premier ravito sera rejoint en 1h40 ; nous allons bon train avec quelques compères… Du 13-14km/h. C’est un peu vite, mais je me dis que ce qui est fait n’est plus à faire :-)
Je crois bien avoir doublé Sissi Cussot, du team Asics, et un moment, je discute avec un type fort sympa, qui me dit avoir participé au trail du Morbihan, abandonné au km125 certes, mais alors en 6ème place ! Là, je me dis que je ne suis pas à ma place, mais bon, comme je l’ai dis, je pars vite pour voir ce que ça donne, on verra donc plus tard.
La ceinture porte-bidons que je mets pourtant à l’entrainement se révèle extrêmement peu confortable. J’ai un espèce de point de côté, qui ne me lâchera pas jusqu’à Paris. Ceinture porte-bidons, 0, camelback, 1. Très désagréable, ce point de côté m’empêche de respirer correctement… Ça promet.

Entre le premier et le 2nd ravito, le terrain devient plus sympa.

Je passe une bonne partie de la course à discuter avec Pierre, Paul ou Jacques. Les difficultés commencent, mais je suis plutôt bien. J’ai eu du mal à digérer la poudre de sels minéraux d’une marque dont je tairai le nom ; je vais continuer la course à l’eau claire, et me promet de retenir la leçon pour les prochains trails.


A mi-parcours entre le 1er et le 2nd ravito, je me retrouve à court d’eau… Ce n’est pas possible, je dois être maudit ; le scénario 2013 semble se reproduire… Ceinture porte-bidons 0, camelback, 2 ! Il fait 20°C, je suis en pleine portion dénivelée, et il me faut tenir 10km.
Je pense abandonner, par mesure de sécurité. Je ne veux pas risquer de finir aux urgences, déshydraté et dans un sale état, ça ne sert à rien… J’y renonce, en me disant que je verrai bien l’état dans lequel je serai au 2nd ravito et aviserai en fonction de repartir ou pas.
Je finis tant bien que mal par m’y traîner. J’ai les jambes lourdes et je marche les marches qui montent à l’observatoire Meudon, lentement, dans le dur.

Mais la magie du trail opère comme d’habitude. Je profite du ravito pour bien boire, et je sais que les distances entre les prochains ravitos sont gérables. Je repars en trottinant ; je reprends du poil de la bête, et suis encouragé par la rencontre d’une personne avec qui je courrai jusqu’à Saint-Cloud.

Il fait parti d’un team d’Epernay, qui organise le Sparnatrail, que j’ai couru il y a 2 ans !!! Le monde est petit, et on discute de tout et de rien. Il a également des problèmes crampes à gérer ; j’ai d’ailleurs l’impression que tout le monde en a eu ce jour là. On s’entre-aide, on s’encourage, on se motive ; le trail est véritablement un sport solo qui se « gagne » en équipe !
Au détour d’une traversée de route, j’apprends que nous sommes dans les 70 premiers. Pas possible, je n’en crois pas mes oreilles ! Je suis très surpris, car OK, nous sommes partis vites, mais à partir du km 32/33, je n’avance plus à grand-chose. Apparemment, la chaleur en a grillé plus d’un, et personne ne semble véritablement remonter…

Passé le 2nd ravito, je construis mon psychisme autour d’un simple constat, afin d’aborder sereinement cette fin de course. Il nous reste 3 portions de 10-12km dont la dernière qui compte pour du beurre, puisqu’il n’est pas question de laisser tomber sur les quais de Seine. Dans mon esprit, il ne reste donc plus que 2 portions de 10-12km, soit une heure entre chaque ravito… 2 petits footings ? C’est tout ce qu’il me reste ? La motivation s’en retrouve gonflée à bloc : on tient le bon bout !

Je rejoins le ravito de Chaville, mais ne m’y attarde pas. Je rempli mes gourdes, et file vers Saint-Cloud. Ma ceinture porte-bidons continue à me serrer, je commence à en avoir ma claque d’avoir des points de côté, qui gâchent un peu la fête, et m’empêchent de respirer convenablement. Entre ça, et le manque d’eau sur 10km, ça fait beaucoup.
En effet, le succès de ma stratégie va en prendre un sacré coup. Je voulais partir vite, ralentir entre les 2 premiers ravitos, pour remettre un coup d’accélérateur sur les 20/25 derniers km.
La déshydratation associée à une mauvaise respiration m’empêcheront de relancer la machine. Je ne parviendrai jamais à remettre un coup d’accélérateur, même sur le plat des quais de Seine, contrairement à la SaintéLyon, où j’avais pu réaccélérer sur la fin tout en finissant relativement frais !

Je me résigne donc à terminer "au trot", déjà heureux de ne pas avoir abandonné au km35 !

Le ravito de Saint-Cloud passé, j’entame les fameux quais de Seine…. Lorsque vous sortez du Parc de Saint Cloud, vous avez l’impression d’être arrivé. Paris est là, devant, et la Tour Eiffel pointe le bout de son nez. Une fois sur les quais, vous ne la voyez plus et finissez pas rentrer dans des parcs, des bouts de ville improbables ; vous vous sentez loin de Paris, et avez même l’impression de vous être éloigné ! Mais elle est où cette Tour Eiffel ?!?!?
Heureusement, et comme à chaque fois, l’arrivée se fait sentir. Nous montons les marches qui mènent rue de Passy, descendons vers les bassins du Trocadéro avant de passer la ligne d’arrivée !

FINISHER !!! ENFIN !!!



7h41 de course, 61ème ! Je suis aux anges !!! 

Mes objectifs qui étaient de passer sous la barre des 8h et faire un top 100 sont largement atteints.
Je ne peux m’empêcher de regretter le temps perdu à cause de la mauvaise respiration causée par la ceinture (j’en garde encore des traces aujourd’hui, 48h après : je suis lacéré de toute parts ), et du fait que cela m’ai empêché de bien m’hydrater entre le premier et le second ravito.

Mais je pense sortir de cette expérience avec plusieurs leçons importantes :
1 – Gérer son attirail : pour les trails longs, ca sera maintenant exclusivement du camelback
2 – Ne pas mettre de chaussettes neuves pour une course de 80kil
3 – Question approvisionnement, privilégier l’eau claire : c’est meilleur, et à la limite, un verre de boisson énergétique aux ravitos fera l’affaire.
4 – Commencer vite, c’est toujours ça de pris !








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