jeudi 11 décembre 2014

Boire ou courir, pourquoi choisir ?

Boire ou courir, pourquoi choisir ?


Lorsque l’on parle trail avec un non-initié, il est amusant de voir le visage de notre interlocuteur affecter des moues de plus en plus prononcées à mesure que l’on égrène les particularités du trail.
La distance fait sourire, et force l’admiration. Mais lorsque l’on parle du dénivelé et de la nature souvent compliquée des terrains que l’on a la chance de parcourir, le sourire laisse la place à une sorte d’incrédulité : on nous prend pour des fous, des masos, des cinglés qui n’auraient rien d’autre à faire.

Viennent ensuite les questions habituelles, posées d’ailleurs sous formes d’affirmations : « mais du coup, tu suis un régime particulier ? », « et ce n’est pas trop embêtant de ne pas boire d’alcool ? »
Et là, je me marre. Moi, Olivier, pur produit du perche, faire un régime ?!?! Je suis sponsorisé par la Cave du Perche ne l’oublions pas ! J

Ces questions soulèvent un point qui, à mes yeux, me semble particulièrement important dans la pratique de la course à pied :
Quels sacrifices sommes-nous prêts à apporter pour pratiquer notre passion ? Ces sacrifices sont-ils nécessaires ? Que m’apportent-ils ?

Chacun trouvera des réponses qui lui correspondront le mieux ; en revanche, je vais tenter d’apporter ici quelques pistes de réflexions.

Plutôt bon vivant, j’aime la bonne chère. Une bonne côte de bœuf avec pommes dauphines et un bon verre de vin, il n’y a rien de meilleur.
J’ai dû commencer à déguster des vins avant mes 15ans, et je dois dire que depuis ce jour, je n’ai guère fait de pause.

J’ai commencé à courir à Lancaster car nous festoyions intensément. Avec Mathieu, un de mes amis collok, nous avions décidé d’aller courir 15-20min de temps en temps pour se décrasser.
Cela nous permettait de boire des bières sans prendre trop de poids.

Aujourd’hui, ma pratique de la course à pied est radicalement différente, car beaucoup plus intense et structurée, mais la raison reste sensiblement la même.
A quoi bon s’entrainer dur si ce n’est pour se faire plaisir à côté ???
Je me vois mal enchaîner les séances de fractionné, pour n’avaler qu’une tranche de jambon blanc et un litre d’eau magnésienne.

Je prends beaucoup de plaisir à m’envoyer des séances plus ou moins dures, et j’essaie de profiter de chaque instant des trails auxquels je participe.
Mais à côté de cela, sauf si vous souhaitez gagner le France de Trail, je ne pense pas que se restreindre apporte quoi que ce soit.

Je pense boire 2/3 verres de vin presque tous les soirs, et cela ne m’empêche pas de faire de belles séances le lendemain.
Pour la récup, une bonne bière, et enchainer les sorties n’a jamais été une purge, sauf si bien entendu je suis blessé ici ou là.

Si je fais une sortie longue le dimanche matin, je garderai en ligne de mire le bon gueuleton qui m’attend derrière.

J’apporterai juste un demi-bémol à tout cela : la marche à suivre à 3 semaines d’une échéance.
J’ai tout essayé : du dîner bien arrosé la veille à un régime sec de 3 semaines.

Tout d’abord, le zéro efforts.
Je l’ai teste lors de ma participation au Sparnatrail ; une belle course nature de 55k dans la région champenoise d’Epernay.
Pas de restreinte particulière, et un bon gueuleton bien arrosé la veille. Réveil à 3h du mat pour faire la route.
Je prends un départ raisonnable mais rapide. Les sensations sont au top… 30k. La fin fut un calvaire. Perclus de crampes, je n’arrivai plus à mettre un pied devant l’autre.
Verdict « zéro efforts » : plus jamais.

Puis, j’ai testé l’autre extrême : 3 semaines d’efforts alimentaires.
Pas une goutte de vin, pas de desserts, des dîners très légers… Bref, un véritable chemin de croix.
Le jour J, j’arrive sur la course éreinté de ces 3 semaines de contrainte alimentaire. J’ai en fait l’impression que la course est salvatrice.
Attendez, y’a comme un problème là… Le but, c’est d’arriver frais physiquement ET mentalement.
Même pour 10h d’efforts, se contraindre 3 semaines durant est complètement insensé… L’effort n’est plus réalisé pendant la course, mais avant la course…  Il est où le plaisir, là ?
Verdict « 100% effort » : plus jamais.

Dorénavant, je me contente de faire attention.
2 semaines avant, je me restreint à « quelques » verres de vin ; la semaine précédant la course, pas plus d’un ou 2.
J’essaie également tant bien que mal d’avaler des pâtes au déjeuner, et dîner léger le soir (riz/lentilles/soupe) la toute dernière semaine.
Mais pas de réelle contrainte. Je me fais quelques plaisir (desserts, etc) et garde du coup un moral d’acier.
Le jour J, j’arrive frais et dispo, en n’ayant pas la sensation d’avoir déjà soulevé une montagne avant même le coup d’envoi.
Verdict « faire attention, mais se faire plaisir également » : adopté !

Gardons toujours bien en mémoire la motivation qui nous accroche à la pratique du trail : se faire plaisir à courir dans des environnements incroyables, avec des circonstances de course hors du commun.
Pas besoin de se faire un sang d’encre à 3 semaines de chaque évènement.
L’objectif reste de se faire plaisir à l’entrainement comme en course, en conservant une hygiène de vie correcte et en croquant tout de même la vie à pleines dents.

Pour moi, c’est donc tout vu : en temps normal, je profite des bienfaits de la vie : la bonne pitance et les bons vins, what else ?
Et à l’approche d’une course, j’essaie de faire attention, pour arriver affûté le jour J, tout en gardant le sourire et la fraîcheur de mes 30ans !

Et après tout, François d’Haene, il ne serait pas vigneron par hasard ??? J Alors suivons donc l’exemple, et profitons de notre généreux terroir.

mardi 9 décembre 2014

Compte-rendu de course – L’Origole 2014 !

Compte-rendu de course – L’Origole 2014 !

Le mois de Novembre ne s’est pas vraiment déroulé comme je l’aurai souhaité ; ce qui est dommage, car je commençais à être en jambes sur les formats courts…
Le mollet pour commencer, puis un tendon du pied, m’ont forcé à stopper l’entrainement.
Pour compenser, je faisais du vélo, sans savoir que cela m’empêchait de guérir correctement. Quand on est con…

Je me rends donc samedi dernier, avec Hugo dont c’est le premier trail, au Perray en Yvelines.
Il fait froid ; 3/4°c sur place ; on annonce -3° en forêt.
L’organisation est au top : un grand gymnase pour nous accueillir, des bénévoles souriants, une remise des dossards rapide et efficace.
Le sac du coureur inclus un buff (tant mieux, il m’en manquait un), ainsi qu’un gobelet (obligatoire, trail eco-friendly oblige).


Ce trail nous est présenté comme très particulier.
Il y a très peu de dénivelé, mais beaucoup de boue. Il ne faudra donc pas s’enflammer, et ne pas rechigner à courir les pieds trempés, malgré le froid pour le moins saisissant.
Le parcours propose 3 boucles : une de 32km, une de 20km, une de 30km.
Vous pouvez donc vous inscrire à la boucle 1 uniquement (Petit trail de 32k), la 1 et la 2 (Trail de 52k), ou la 1, la 2 et la 3 (grand Trail de 82k).
Pour ma part, ça sera le 52k.

Je ne vous cache pas que je ne suis pas très confiant. J’ai encore un patch de Voltarène sur le pied, et la douleur n’est pas totalement partie lorsque je tire fortement sur le tendon.
Mais cela fait une bonne semaine que je ne ressens plus de réelle gêne ; il est donc fort peu probable que j’aille au bout, mais je pense au moins faire la première boucle.


Le départ est donné à 22H06. J’ajuste la frontale, et c’est parti.
Je m’amuse bien sur le départ, et fait la course en tête avec 2 ou 3 autres personnes, toutes sur le 30k.
Nous sortons du Perray en Yvelines et nous engouffrons à travers bois.
Bien que je n’ai pas couru depuis 3 semaines, les sensations sont bonnes, et je continue à courir dans le groupe de tête les 3-4 premiers km.
Rapidement, mon pied me fait progressivement de plus en plus mal.
Je décide de lever le pied, à contre cœur, et continue bon an mal an avec un petit groupe de 3-4 coureurs ; tous également sur le 30k.
C’est dommage, je suis vraiment facile sur cette course ; les jambes répondent présentes, et le souffle est bon malgré le manque d’entrainement.
Mon pied droit commence à sérieusement me faire mal. Je me dis rapidement que je suis en train de faire une grosse connerie.
Pour terminer la première boucle, il me reste 20k ; alors terminer le 52k, je n’y pense même pas.
2 solutions s’offrent à moi : je me fais mal et j’essaie de remonter le groupe de tête pour terminer la première boucle avec eux ; ou je m’arrêter là pour limiter la casse.

Il faut croire que je suis devenu moins stupide que par le passé ; au km11, je décide de m’arrêter, et en profite pour applaudir les coureurs qui passent.
Dommage, je pense que j’étais 1 ou 2 sur ma course, et j’avais du jus pour durer jusqu’au bout (enfin, on ne sait jamais ce qui peut arriver).
Mais risquer de se blesser gravement pour terminer une course dans la douleur et sans prendre de plaisir n’a vraiment aucun sens.

J’en profite pour voir un médecin d’ailleurs vraiment très sympa, qui me rassure sur ma blessure.
J’ai enfin un vrai diagnostique : pas de fracture de fatigue (OUF), ce n’est qu’une tendinite du releveur.
Verdict : entre 10 jours et 3 semaines d’arrêt, au bas mot, avant une reprise en douceur.
Interdiction de courir, interdiction de faire du vélo (il m’a dit que le fait d’avoir compensé la CAP par du vélo n’avait fait qu’empirer les choses) ; en revanche, je suis autorisé à nager (mais je déteste ça).

Il est 11h du soir, et Hugo terminera la course vers 4h du mat ! (A une belle 11è place, surtout pour un premier trail, bravo à lui).
J’ai donc tué le temps pendant 4-5h, en discutant avec l’organisateur des Raids dingues (très sympa, il finit 4 sur le court) et avec le gagnant des raids dingues, qui a tenté le 80k, et que je retrouverai peut-être sur les marcassins (une revanche ? ;-))

Je ne regrette pas cette journée, car elle est riche d’un apprentissage important : ne JAMAIS s’élancer sur une course avec une gêne toujours un peu présente.

Ah oui, et dernier conseil du doc, sur les patch de Voltarène : ça ne sert à RIEN.
En fait, ces patchs permettent d’atténuer la douleur, ce qui ne sert à rien, et n’aide en rien la guérison du problème.
Si le tendon est enflé, c’est pour une raison. Il faut donc le laisser au repos, à la limite en le glaçant 3 x par jour au début, et attendre que la douleur parte et que l’hématome soit complètement résorbé.
Ces patchs sont à l’origine de ma participation à la course : j’en ai mis pendant 7 jours, ce qui a fait disparaître la douleur. Mais le problème restait bien présent, et s’est rappelé à mon bon souvenir au bout de 2km.

Je vais profiter de cet arrêt forcé pour me mettre à faire de la PPG et de la natation.

Après tout, changer un peu de routine ne pourra pas faire de mal ; je pense d’ailleurs inclure 1 séance de natation / semaine une fois guéri.

jeudi 4 décembre 2014

Quelques erreurs à ne pas commettre lorsqu’il fait froid !

Quelques erreurs à ne pas commettre lorsqu’il fait froid !

Les courses d’hiver arrivent enfin ! Les températures baissent ; la neige s’installe ; les frontales sortent du placard.
Je ne peux m’empêcher de repenser aux éditions précédentes de la SaintéLyon auxquelles j’ai eu la chance de participer : -5 / -10°C et de la neige, que demander de plus au début du mois de décembre J

Nous serons nombreux sur les sentiers, notamment ce week-end ; je me dis que c’est le moment de donner quelques conseils ‘pratiques’, pour tous les néophytes.

1) La tenue

Il fait peut-être froid, mais lorsqu’on s’élance au départ d’un trail, on ne part pas faire une promenade.
Si c’est votre cas, n’écoutez pas ce conseil, et passez directement à la seconde partie.
Lors de ma première SaintéLyon, j’avais l’impression de m’élancer à la conquête d’un pôle.
Emmitouflé comme un esquimau, j’avais même mis 2 collants, dont un relativement épais. Résultat : j’ai eu chaud, et des crampes aux cuisses qui fumaient pendant 50km (c’est très pénible).

L’année dernière, il ne faisait pas plus chaud, mais j’ai tenté une approche différente : un cuissard, des chaussettes de compression ‘hautes’, et 2 t-shirts dont 1 long.
C’était parfait : je n’ai jamais eu trop chaud, ni trop froid. Aucune crampe, et même du jus pour accélérer sur la fin.
Ah oui, et ce n’est pas parce qu’il y a 20cm de neige que vous devez mettre des espèces de crampons pour courir sur la neige : j’avais dû perdre bien 15minutes à les mettre et retirer, pour finalement me rendre compte qu’un de mes crampons s’était cassé sur le bitume : je les avais donc jetés au 1er ravito. 20€ à la poubelle, et 15minutes de gâchées.
Un trail hivernal n’est pas forcément un trail blanc, attention à bien évaluer l’épreuve à laquelle vous allez participer.

2) La frontale

J’ai participé à 5 courses nécessitant le port d’une lampe frontale, et j’ai à chaque fois rencontré un problème différent.
D’une lampe pas assez forte à une panne complète d’éclairage lors des Raids Dingues, ce que je peux vous assurer, c’est que courir mal éclairé est beaucoup plus fatiguant que courir correctement éclairé.
Ne jouez donc pas au plus malin :  achetez 2 bonnes lampes, et partez chargé, en en ayant une sur le front, et une dans la poche… au cas où…

Croyez en mon expérience, lorsqu’on se retrouve au km25 de la Saintélyon avec une frontale qui clignote, ou au milieu d’un parc à sanglier avec une frontale qui ne s’allume plus, on a l’air vraiment très bête.

3) L’hydratation

Le feu ça brûle… l’eau ça mouille et … le froid ça gèle !! Là, vous êtes en train de vous diriger vers la petite croix du haut de page pour ne plus jamais revenir sur ce blog rédigé par un crétin.
Mais croyez-en mon expérience, je ne plaisante pas.
Par 2 fois, je me suis fait avoir par le gel. A l’époque, je courrai avec un Camel normal, et donc un tuyau qui passe sur le devant. Ceci le met à la merci du vent, et du froid glacial auquel nous avons à faire face.
Bouché par des glaçon, je n’ai pu m’hydrater pendant de longs kilomètres, ce qui m’a valu une 2nde édition de la Sainté perclus de crampes, car je ne pouvais m’hydrater.
N’hésitez pas à mettre une membrane autour de votre tuyau ; ça sera pénible lorsque vous devrez remplir la poche à eau, mais les 5min perdues vous éviterons de courir à sec ; un petit mal pour un grand bien, donc.
Et si vous voulez éviter à tout prix ce genre de problème, prenez un sac avec des gourdes sur l’avant, c’est nettement plus pratique !

Donc pour conclure, ne vous suréquipez pas, mettez des piles dans votre frontale, prenez en une en rab, et faites attention à votre réserve d’eau J


Peut-être à samedi pour ceux qui s’élancerons sur les sentiers de l’Origole en forêt de Rambouillet !

vendredi 28 novembre 2014

Aborder une course dans le flou le plus total !

Aborder une course dans le flou le plus total !


Cela fait longtemps que je n’ai pas donné de nouvelles, et pour cause : je suis re-re-re-re-blessé.
La poisse, j’ai l’impression d’avoir contracté le syndrome Perrin, et m’être transformé en Jean-Michel pas-de-bol du trail.

Après mon dernier trail (trail des raids dingues), j’ai dû m’arrêter une semaine car le mollet se rappelait à mes bons souvenirs.
Une fois n’est pas coutume, je m’y suis astreint, et ai même pris le luxe de reprendre en douceur.
Mais voilà que mardi dernier, je me suis attrapé une tendinite du tendon du gros orteil, à cause de lacets trop serrés sur une sortie un peu poussée.
Incroyable, je ne savais même pas que l’on pouvait se blesser à cet endroit…

2 possibilités s’offraient à moi :
- continuer à courir en grinçant des dents, car ce n’est qu’une tendinite d’un orteil. En revanche, gros risque de complications qui compromettraient mes 2h59 au marathon.
- faire une pause le temps que ça passe, en mettant du voltarène

J’ai choisi une réponse mi cul mi chemise, et ai décidé d’effectivement faire une pause CAP d’ici à l’Origole, mais de me venger sur mon vélo.
Ni une, di deux, j’ai fait chauffer le b-twin dans le bois de Boulogne et dans le Parc de St Cloud.
J’ai d’ailleurs pris beaucoup de plaisir à faire du vélo en mode VTT boueux dans le parc de St-Cloud. Croyez-moi que question cardio, j’ai même du progresser.
Vous auriez dû me voir, à 25 à l’heure, sur mon pauvre b-twin qui pèse 1 tonne, dans les sentiers boueux de St-Cloud, crotté comme un cochon qui vient de se bauger.
La première sessions St-Cloud, je l’ai faite à la frontale, histoire de me mettre dans le bain ; la 2nde, hier après-midi, pour y voir plus clair.
J’avais juste peur de crever, car cela m’aurait forcé à courir pour rentrer, et aurait aggravé ma tendinite que je souhaite réparer.

Le seul hic dans tout ça, c’est le poids… Je ne cours pas, donc rien ne fond…
Mais je me dis qu’au moins, s’il fait froid, j’aurai une protection naturelle qui me permettra de tenir le choc du week-end prochain.

Je vous donne donc rendez-vous samedi 6 décembre vers 22h pour le départ de l’Origole, en forêt de Rambouillet.
La course propose 2 boucles : une de 30km et une de 22km, donc 52km au total
Ma stratégie est simple : partir comme un pété, et si ça tire sur mollet ou sur le tendon, m’arrêter après la première boucle.

Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas présenté sur une course aussi peu préparé.
Mais après tout, je le faisais bien à mes débuts ; je vais croiser les doigts que mon foncier m’aide à ne pas faiblir, et espérer que mes 2 blessures restent tranquilles le temps d’une promenade en forêt. J

Un débriefe complet de cette course sera posté dimanche prochain.

Je l’espère le plus positif possible J

lundi 20 octobre 2014

Récit de course, trail des raids dingues

Récit de course, trail des raids dingues – 18 Octobre 2014.

Mon objectif est de travailler la vitesse avant début avril, je décide donc de m’aligner sur des trails ‘courts’, de 30 à 50km sur les 6 prochains mois. Mon premier objectif, le trail des Raid Dingues, est une sorte de test, car je n’ai jamais couru de telle distance. Des 10km, oui, des 80km, également ; mais un 31km jamais !
La plupart des personnes à qui je dis ‘je vais faire une trail court, sur une petite distance, offrant ‘seulement’ 31km’ me prennent pour un malade. Mais en trail, la gestion de l’effort est particulière.

Donc me voilà sur la ligne de départ d’un trail à première vue rapide, qui me permettra de sortir la frontale, et me tester sur une distance il faut le dire un peu traître. Qui plus est, je n’ai aucune idée de la localisation des 600mD+, et ne sais pas de quoi sera fait le terrain. Ca promet ! J

Une sorte de voiture balai nous promène 800m en ville, ce qui me permet de me chauffer. Je jauge mes concurrents, et trouve que même si nous ne sommes pas très nombreux (une 100aine je pense, ce qui me convient très bien !), il y en a quelques uns qui me semblent sacrément affûtés.

Le parcours nous amènera à travers les forêts environnantes, nous faisant traverser un champ de sanglier, longer un bois (donc courir penchés), longer 2 champs en labours (il me semble, car il faisait nuit), et grimper quelques belles côtes boueuses, dont certaines nécessiteront l’aide d’une corde pour monter sans trop se fatiguer, et sans s’arracher les ongles.

J’ajuste ma Nao ; le départ est donné ; nous voilà partis pour une belle balade dans les forêts de Saint-André de l’Eure (au nord de Dreux).

Je décide d’utiliser le km qui nous amène dans les bois pour tester le peloton de costauds. J’envoie donc un rythme que j’évolue en fonction de la réaction du paquet d’avants. En quelques secondes, je sens que ça ne veut pas vraiment partir sur un départ en trombes. On s’acheminera donc gentiment vers le bois de Champigny à un bon 15km/h.
Le 1er km en sous-bois serpente entre les arbres, et nous offre une alternance de mini montées/descentes très plaisantes à courir. Le terrain est en pente ; nous avançons donc penchés, ce qui complique la chose, mais cela reste pour le coup très agréable. Je dois dire que le temps y est également pour beaucoup : sec (pas de pluie), agréable (peut-être 10-15°c max).
A partir du km2, et pendant 2-3km, il nous faut avancer en terrain miné. En effet, on traverse une portion très tortueuse de ce petit bois, puis nous traversons un champ qui offre la particularité d’accueillir de nombreux sangliers. Autant vous dire que nos appuis ne sont pas des plus aisés, et que la progression n’est pas rapide !

Enfin, sortis de ce mer$£@ier ; pour le coup, on peut passer la 2nde. Un bon 4’10 // 4’20 au kilo sur une section très roulante en sous bois. Le sol est sur cette portion assez pratique ; quelques racines nous titillent les chevilles et nous font glisser de temps à autres, mais rien de bien méchant.
Et ma belle Nao, que j’ai réglé sur ‘pleine puissance’ nous ouvre la voie.

Nous ne sommes déjà plus que 3. Je cours devant avec Olivier (un homonyme !), et une tierce personne nous suit de près. Du km7.7 au km11.7, soit pendant près de 3km, on décide tacitement de maintenir un rythme relativement soutenu : un bon 15km/h. Cette portion est bitumée, et nous permet de rejoindre une 2nde forêt, en traversant le hameau de L’habit.

Nous avons parcouru un bon tiers de la course et je me sens vraiment bien ; aucune crampe ; aucune douleur ; je suis vraiment ‘façile’ jusque là. Sur les 3 premiers km, nous avons le droit à un terrain plus compliqué, parsemé de quelques belles côtes. Nous creusons à cet endroit un gap sérieux avec le reste du peloton : nous ne sommes plus que 2 en tête, et avons 1h de course, et 4min d’avance sur nos poursuivants.

Une belle portion roulant en forêt nous amène à mi-course ; on se fait plaisir en maintenant un rythme de 4’30 au kilo avant d’arriver sur 2km plus compliqués parsemés de belles montées qui ont comme principale difficulté non pas le dénivelé, mais le côté glissant et boueux du terrain.

Au km17, c’est la panique : ma frontale clignote 3 fois. M’étant dis que c’était la Rolls des frontale, je n’ai pas pris la précaution de prendre une lampe de rechange. Elle passe en mode économie d’énergie ; autant vous dire que je ne vois plus grand-chose.
Les problèmes commencent : je ne vois rien ; je me cogne sur les pierres et les racines qui jalonnent le parcours. Le dénivelé est ponctué de petites côtes et petites descentes : je ne vois pas où poser les pieds, et me ‘heurte’ littéralement à des parois pentues, ce qui finit à la longue par me casser les pieds, au sens propre, comme au sens figuré. Cela ne m’empêche pas de maintenir un bon 13km/h sur la portion roulante en forêt, mais le plaisir n’est plus là, l’aisance de la foulée non plus ; je suis passé d’un état d’esprit ‘je suis façile, et la gagne est largement à portée de main’ à un état d’esprit ‘je vais me retrouver comme un con au milieu des bois à appeler dans la nuit pour me faire rapatrier’. Grrrrrrrrr, j’enrage.
Mais à la décharge de Petzl, c’est complètement de ma faute : j’ai forcé la frontale en mode actif (donc pas la mode intelligent), qui illumine à pleine puissance non-stop ; je viens de me rendre compte après coup que la notice indique 1h20 d’autonomie sur ce mode, contre 8h en mode intelligent. Bref, c’est du Olivier tout craché, mais c’est quand même sacrément dommage.

Ma lampe peut donc s’éteindre à tout moment, et il fait nuit noire. De retour au hameau de L’habit, je m’arête 30sec pour vérifier la jauge de ma batterie ; je n’ai pas la berlue ??? Elle me montre 3 barres !!! Donc, je reforce le mode éclairage à fond (quand on est con…), en me disant que je suis large pour les 10 derniers km.

Cet arrêt me fait perdre 100-200m sur Olivier, avec qui je cours maintenant presque 2h.
Je me dis qu’avec ma frontale de retour, je vais pouvoir passer le parc aux sangliers tranquille, et accélérer sur la portion roulante en sous-bois.

Mais j’avais du avoir la berlue, et à peine rentré en sous-bois, ma frontale faiblit fortement. Je dois traverser le bois, puis le parc à sanglier presque à l’aveuglette. Je m’éclate les pieds, je trébuche 100 fois, je glisse, je tombe, je n’avance à rien, et j’en ai plein le dos !
Je finis tant bien que mal par sortir de ce merdier, et grimpe une dernière côte, qui m’amène au km27. Il ne me reste plus que 4km, et très peu de déniv, sur une portion roulante en forêt, ca devrait le faire. Mon épopée dans la boue sans lumière m’a empêche de rester au contact d’Olivier, mais tant pis pour la gagne, la 2nde place est à portée.

Mais c’était sans compter sur le dernier acte de ma lampe, qui décide de rendre l’âme au milieu des bois. Je me retrouve comme un con, sans lampe, dans le noir, sans voir plus loin que le bout de mon nez…

Je n’ai plus qu’à attendre que quelqu’un vienne à mon secours.

Yves, le 3ème arrive 4 minutes plus tard, et me prête très gentiment une frontale de rechange qu’il a sagement apporté. La leçon est retenue…
Je commence par prendre les devant, mais la lampe qu’il me prête n’a pas une puissance optimale ; je le laisse passer devant, car mes pieds en ont ras-le-bol de rencontrer racines et cailloux.

Nous finirons la course ex-æquo ; je lui dois une fière chandelle, car très franchement, je ne voyais pas comment parcourir les 3-4km manquants à tâtons au milieu des bois ! J

La ligne d’arrivée franchie, je suis vraiment ravi ! Une belle 2ème place pour une course très plaisante et pleine de rebondissements. J'arrive frais comme un gardon : pas de douleurs, pas de crampes ; seulement très mal aux pieds (courir penché, et se prendre pierres et racines, c'est pas l'idéal)
J’ai longtemps hésité sur la première partie de course à mettre un coup d’accélérateur. Mais tout compte fait, je n’aime pas courir seul : le risque de se perdre est trop important, et on ne rencontre personne. A posteriori, je n’ose imaginer ma fin de nuit si je m’étais perdu dans les bois avec une frontale qui se serait éteinte J

J’en profite pour remercier et féliciter les organisateurs, qui ont fait un sacré boulot. Du retrait des dossards jusqu’au podium à minuit passé, l’ambiance était au top ! Et mention particulière au balisage, qui n’a jamais laissé planer de doute, et nous a permis de courir sans se poser de questions, en profitant de chaque instant !

Une chose est certaine, je reviendrai l’année prochaine (en plus, je suis invité J), avec d’autres ambitions, et une frontale bien réglée J


Et puis merde…. PREMIER PODIUM QUAND MEME !!!!!!!! J




lundi 29 septembre 2014

Réçit de course, Nojambée 2014.

Réçit de course, Nojambée 2014.

11.8km, 2 boucles dans Nogent le Rotrou, une belle côte grimpée 2 fois, 160 partants sur le 5.8km, et 160 sur le 11.6 simultanément.


Si vous ne le savez pas encore, je suis percheron, originaire des alentours de Nogent le Rotrou.
Chaque année, une course est proposée à Nogent ; préparée par le club d’athlé (que je ne connais pas, mais qui a l’air fort sympathique), elle offre 2 belles boucles dans le cœur de Ville.
Le départ est donné aux portes du château, superbe bâtisse moyenâgeuse qui impose par sa taille et surplombe la ville du haut de sa ‘motte’.

Habitué aux sentiers tortueux, me voici parti pour une course roulante sur bitume !
Mon mois de septembre débute par une semaine de repos, et se retrouve entrecoupé par une blessure au pied (saleté de pied de lit !!!! grrrr….) ; mon entrainement n’est pas au top, mais je fais cette course pour le plaisir et parce que j’ai à cœur de participer à un événement local.
J’arrive le samedi soir tard, et me lève tôt le samedi matin pour aller chercher mon dossard. Je strappe mon pied ‘malade’, et me voici parti pour visiter ma bonne vieille ville de Nogent en 2 boucles et moins d’une heure !

Le départ est rapide. Nous partons en même temps que le 5.8km, et il y a parmi nous Said Lazaar, dont les records perso sont 29’55 au 10K et 1h05 au semi !!!
Autant dire que je ne risque pas de la gagner J
Les 2 premiers km sont plats ; nous entamons ensuite une belle descente qui nous amène dans le centre-ville. Nous traversons la place Saint-Paul avant de nous diriger vers le Pont de Bois. Le terrain commence à se redresser, et nous voilà parti pour 2km de faux-plat légèrement montant. Nous traversons le collège Arsène Meunier, puis longeons la bibliothèque municipale, avant de nous attaquer à la belle montée du château Saint-Jean, qui offre une déclivité positive de plus de 15% ! Je décide de la marcher pour calmer mon pied qui crie au scandale, et boucle le 1er tour en 7è position et une moyenne de 16km/h.
Arrivé en haut, je dois lever le pied car celui-ci commence à faire sentir sa présence et m’incommode beaucoup. J’opte donc pour une foulée plus soft, afin d’éviter de trop taper par terre.
Je cours la 2ème boucle sans encombres ; je vais moins vite, donc c’est plus tranquille ; je n’ai plus l’impression d’être en apnée J
A ma grande surprise, je ne laisse que 2 places dans une boucle moins intense de mon côté, mais il ne faut pas mentir non plus, j’ai quand même lâché les chevaux, et je suis arrivé bien explosé.

Je termine cette belle course qu’est la Nojambée en 9è position et 44min17. Pas mal pour un traileur boîteux, non ?? J

A titre d’info, Said a bouclé la course en 35min56… Une autre sphère !


PS : Breaking News ! :-)
Je ne suis plus 9ème, mais 8ème de la Nojambée ! En effet, le 2nd s'était caché chez un ami ou dans un buisson entre les 2 tours, et a donc été disqualifié... No comment, c'est juste si drôle ! :-) Et les enfants, don't do this at home...

jeudi 25 septembre 2014

Le T-shirt finisher : plaisir narcissique ou juste récompense du guerrier ?


Le T-shirt finisher : plaisir narcissique ou juste récompense du guerrier ?

A force d’enchainer les courses, mon placard finit par accumuler quantité de t-shirts finishers, fièrement glanés sur les sentiers de France et de Navarre.
Il y a 3 semaines, je me suis essayé à une course un peu rude, la CCC, que je n’ai pas terminé, m’étant arrêté au bout de 72km et 4200m de D+ ‘seulement’.
Les finishers de la CCC gagnent une polaire sans manches, qui n’est, il faut le dire, pas du meilleur goût. En revanche, il n’est pas besoin de terminer la course pour repartir avec son T-shirt jaune pétard UTMB 2014.

Une semaine de repos plus tard, je rechausse les baskets et part trottiner dans le bois de Boulogne vêtu de mon t-shirt jaune poussin, sans y prêter plus d’attention que ça.
C’est alors que je me rend compte d’un phénomène des plus étrange : à mon passage, les têtes se tournent avec un air admiratif devant le T-shirt UTMB, que je porte alors dans le but de lui faire courir les 30km qui manquaient à ma course, histoire de boucler psychologiquement ces 101km… S’ils savaient que je m’étais arrêté avant la fin, leur réaction serait très certainement différente ; cet air admiratif donnerait place à un sourire moqueur sur lequel on pourrait lire comme dans un livre ouvert leur plaisir cynique de voir un concurrent échouer J

Le T-shirt finisher a donc une capacité de communication, voire peut-être de manipulation, dont je ne soupçonnais pas la portée !

Je me suis posé pendant cette heure de footing la question suivante : portons-nous nos T-shirts finishers « pour le plaisir », ou bien cherchons nous le regard des autres, en essayant de leur montrer que nous sommes plus fort, plus beau, plus ‘facile’, que l’on est pas là pour faire un footing, mais pour préparer le maxi-trail des sommets de l’Everest, rien que ça ?

Bien entendu, la réponse à cette question dépend de chacun. Certains vont se la jouer, et d’autres s’en fichent éperdument.

En revanche, plusieurs pistes de réflexion peuvent se discuter…

1) Il y a finisher et finisher
En effet, à la fin, on reçoit tous le même t-shirt. Mais sur un 80km, les premiers ‘amateurs’ vont mettre 7h 7h30, et les derniers pas loin de 12h.
Donc un t-shirt ne permettrait pas réellement de cerner le niveau d’un coureur ; sa capacité à avaler des kilomètres peut-être, mais pas son soi-disant niveau.
Mettre un t-shirt finisher lorsque l’on arrive bon dernier d’un trail montre que l’on a simplement envie de montrer que l’on est fier d’être venu à bout d’une telle épreuve, sans avoir la prétention d’être une gazelle.
Lorsqu’on fait un footing, les personnes que l’on croise ne savent pas si l’on est arrivé premier ou dernier.
Donc Narcisse 0, guerrier 1

2) Cela fait partie du jeu !
Que l’on arrive premier ou dernier, dans le trail, personne ne gagne réellement d’argent.
Si on pratique ce sport un peu extrême, c’est avant tout par goût de l’aventure, de la nature, de conditions extrêmes, d’effort long…
Et aussi parce qu’on est un brin cinglé, il faut se l’avouer.
Je n’ai jamais croisé de trailer vénal, qui se la joue et soit là pour tout gagner : argent, mannequins, et j’en passe !
En général, c’est plutôt l’inverse ; on discute, on échange nos expériences, on partage nos douleurs, et on s’entre-aide jusqu’à la ligne d’arrivée, que l’on passe glorieusement en marchant comme un canard boiteux.
Porter le t-shirt d’une course pendant laquelle on a tant partagé résulterait donc plus d’une volonté d’extérioriser ce que l’on a vécu de l’intérieur pendant de longues heures.
Narcisse toujours 0, guerrier 2

3) Mais quand même…
Traileur ou pas, on s’entraine tous un peu sur stade. Et qui dit stade dit également ‘entourage’, ‘fractionné’, ‘performance’.
Là, pour le coup, on vient pour envoyer du bois. Et on peut dire ce que l’on veut, mais perso, je sais très bien que si je viens fractionner autour du stade de puteaux, et qu’il va y avoir du monde, je vais être content de montrer que les 400, je mets pas 1’30 pour les boucler. Assorti d’un joli t-shirt des 80km de l’ecotrail, dont beaucoup ont entendu parler dans le coin, et la boucle est bouclée.
J’ajouterai également que je pense que cela m’aide à pousser mes exercices plus loin ; histoire de rester à la hauteur du t-shirt fièrement arboré.
Narcisse 1 donc, et guerrier reste à 2.

Pour conclure, chacun a sa propre personnalité ; mais je ne pense pas qu’il y ait vraiment de l’arrogance dans le fait de porter un t-shirt finisher.
Les efforts demandés lors d’un trail font tout simplement que l’on est content et fier de porter le t-shirt qui montre à soi-même et aux autres que l’on est venu à bout de cet effort particulièrement intense.
Bien entendu, si on fractionne à côté de quelqu’un d’autre, on va se tirer la bourre, et peut-être se servir du t-shirt porté pour montrer qu’on en a sous le pied.
Mais comme je le mettais plus haut, le t-shirt ne présage en rien du niveau de l’athlète, si ce n’est de sa capacité à être assez fou pour s’inscrire à un trail et le finir (ou pas d’ailleurs, ayant moi-même 2 t-shirt finishers de courses pas terminées).


Et puis si vous souhaitez utiliser l’espace communicatif que représentent votre abdomen et votre dos pour des motifs plus originaux que les courses auxquelles vous avez participé, n’hésitez pas à aller jeter un œil à Douzaleur, qui est une boite montée par des copains et qui propose des t-shirt avec des messages décalés comme ‘mon groupe sanguin, D+’, qui dénote un peu lorsque l’on s’entraine sur la platitude du bois de Boulogne J

samedi 30 août 2014

CCC 2014 - Abandon au km72 à Trient - Réçit de course et enseignements.

CCC 2014 - Abandon au km72 à Trient - Réçit de course et enseignements.

Vendredi matin, 9h, Courmayeur, départ de la CCC. 1900 personnes s'élancent à la conquête du Mont-Blanc : 101km et 6100mD+ s'offrent à nous.

Dès les premiers mètres, je sens que les jambes sont dures. C'est la première fois que cela me fait ça : chaque foulée est vraiment pénible. Que j'aille vite ou lentement, le verdict est le même... La course s'annonce compliquée, ça me met un sacré coup au moral.

Je me cale dès la première ascension dans un groupe avec lequel j'évoluerai plus au moins tout au long de la course, autour de la 150-190è place.

La première ascension se passe bien, mais les jambes ne répondent pas présentes. Je suis déçu car je me suis beaucoup entraîné pour cette course, et voila que ça ne paie pas. A mon avis, j'y suis aussi allé un peu fort, et je paie un peu le sur-entrainement des 2 dernières semaines. Ce que je ne comprends pas, c'est que 2 jours avant, j'ai fais une rando avec 1000m D+ sans aucun problèmes, avec de bonnes sensations.

Clairement, je suis dans un jour sans.

J'arrive en haut de la tête de la Tronche en 2h, pour 10km au compteur, mais déjà 1500m D+ de faits. Je double dans la montée Sylvaine Cussot, du team Asics ; assez marrant et sympa de voir en course des personnes que l'on voit plutôt dans les mag de trail :-) Elle est costaud la Sissi : sans bâtons, elle prendra la 4è place féminine ; chapeau bas. Mais de mon côté, les jambes sont toujours lourdes, et cela me fait un peu peur pour la suite.

Les 2nd check point est 5km plus loin. Là, pour le coup, je me fais plaisir car cela descend sur un sentier roulant mais montagnard ! Je suis venu pour ça, et le sourire revient un peu. 23min pour faire ces 5km, je suis dans mon timing.

Le refuge Bonatti est 12km plus loin. Le parcours est relativement plat, mais les jambes restent très lourdes ; impossible d'avancer en me faisant plaisir, et je sens que je puise dans mes réserves pour chaque foulée effectuée. Pourtant, il n'y a pas de réelle difficulté à signaler, ce qui m'inquiète encore plus. On peut contempler de magnifique glaciers sur notre gauche, mais j'y prends moins de plaisir que pendant le TGV ; ce n'est pas normal... Ma mauvaise condition m'empêche de profiter à plein de la course ; je suis un brin dépité.

Après le ravito d'Arnuva, nous voila parti pour l'ascension du grand Col Ferret. Pas de jus, cette montée est vraiment pénible. Arrivé en haut avec beaucoup de mal, je range les bâtons, et c'est parti pour une grande descente vers Praz de Fort. Les paysages sont sublimes, mais je n'ai même pas eu le courage de sortir mon ActionCam, contrairement au TGV début Juillet...

J'arrive à Champex Lac au km56 en 8h10 à la 172è place. Plus de la moitié des km parcourus, et plus de la moitié du D+. Je suis en avance sur mes estimations, ce qui est bien, en revanche, gros problème : impossible d'avaler quoi que ce soit. J'ai une assistance de choc, qui m'a préparé un bon gueuleton, et de quoi se changer ; je me dis que je peux donc repartir, et que ce coup de mou (qui dure depuis 56km) va quand même bien finir par passer !!! Je m'arête 10 bonnes minutes, pour récupérer correctement, mais à peine reparti, je me rends compte que rien n'y fait.

Je me dirige donc vers Trient, 16km plus loin. La montée vers la Glète ne se passe pas très bien. Je ne mange rien et je sens que je faiblit fortement. Ca ne va pas améliorer mon état, qui n'est pas terrible depuis le début. La descente de la Glète vers Trient ne facilite pas les choses ; un brin casse pattes, je n'avance pas à grand chose.

J'ai effectué une bonne partie de course avec un autre traileur, fort sympa ; on s'arrête au ravito de Trient, en se disant qu'on va finir se trail ensemble.

Je m'assoie au ravito de Trient, j'avale un soupe, et brusquement, je suis pris d'envies de vomir... Damned ; impossible d'avaler quoi que ce soit. Si je ne mange pas, je ne repars pas. Je n'ai pas envie de me blesser stupidement... Cela fait 3 heures que je ne me suis rien mis sous la dent, et il me reste 5-6h de course, donc faire 9h de trail à fort D+ sans s'alimenter n'est vraiment pas malin.

Mon assistance de choc me regonfle le moral ; je me pose une bonne heure, mais rien n'y fait. Je n'ai pas de jambes depuis le début de la course, et voila qu'en plus, je ne peux pas manger.
Le choix est Cornélien  : soit je finis la course, mais les conséquences peuvent être fâcheuses ; soit je m'arête là pour éviter la casse, et je rebondirai sur une autre course.
D'autant plus que je ne pense pas avoir été "trop vite" ; mon cardio me donne 168 sur la première montée, puis je suis retombé progressivement sous les 150. Dans la montée de la Glète, je me maintiens sous les 160, à 150-155, et dans la descente, j'oscille entre 135 et 145 pulses / minutes : pas de quoi s'enflammer, et pourtant, j'ai clairement la sensation de 'me cramer'.
Je me dis que le plus sage est de s'arrêter là. Je repense à tous les efforts fournis pour arriver là, à ma bonne place à ce ravito malgré ma méforme, et au fait qu'il ne me reste que 28km, sur les 101 à parcourir au total et que je suis dans mes estimations : j'ai déjà fais le plus dur ! Oui, mais de l'autre côté de la balance, je me dis que je n'ai jamais été bien, qu'un manque d'alimentation peut causer de sérieux dégâts, que si je me reclaque le mollet, je vais le regretter bien plus que si j'abandonne, et que j'aurai beaucoup d'autres occasions de finir des trails.

Je vais donc opter pour la sagesse, et même si je suis très déçu de ne pas passer la ligne d'arrivée, je suis content des 72km et 4000mD+ effectués malgré des sensations mauvaises tout le long. Je n'ai pas eu de crampes, et n'ai pas envie de me casser les pattes et gâcher les 3 prochains mois... J'abandonne avec je pense beaucoup de lucidité ; c'était certainement plus compliqué d'abandonner que de s'entêter à finir la course, mais de temps en temps, il faut savoir se montrer raisonnable :-)

Enseignement numéro 1 : le sur-entrainement
Je pense m'être bien entrainé jusqu'aux vacances. Mais le fait d'avoir tant couru 10 jours avance la course, et de ne pas m'être arrêté la dernière semaine n'a clairement pas été payant. Sortie de 2h mardi avec 700m D+ et rando le mercredi avec 1000m D+, cela ne m'a laissé que le jeudi pour récupérer ; ce n'est pas suffisant, je pense.
Donc pour mes prochains trails, j'essaierai de me montrer plus raisonnable la dernière semaine, avec quelques sorties footing, et rien de plus.

Enseignement numéro 2 : l'alimentation
Les efforts fournis sont conséquents, et ne pas s'alimenter peut s'avérer dangereux. Ca a toujours été mon point faible : je n'arrive jamais à avaler les gels, et ne pense à manger du solide que trop tard. Pour vous donner une idée, sur ces 72km, j'ai pris : 0 gels, 1 barre énergisante, un peu de pomme et d'orange + de la soupe (qui n'est pas passée...). Il faut clairement que je me trouve une alimentation qui me convienne en course, sinon, ce type d'abandon ne risque pas d'être le dernier.

Enseignement numéro 3 : la plaisir, et la raison
Je fais du trail parce que j'adore ça, et que j'y prends beaucoup de plaisir. Si je cours avec des jambes de bois, en ne me faisant pas plaisir, et que je risque de me blesser, à quoi bon? Il est important de savoir conserver sa motivation, et ne pas se dégoûter, par acharnement.

Enseignement numéro 4 : le choix des courses
Paris avec le Bois de Boulogne, le Parc de Saint Cloud et la forêt de Fontainebleau sont d'excellents terrains d'entrainement, mais je ne pense pas que ce soit idéal pour un Ultra en Montagne. Enfin... pas si on veut faire 'un temps'.
Je vais donc pour l'instant me reconcentrer sur des trail plus courts, et répartir mes 4 trails par ans sur 2 de 30-50km, et 2 de 70-80km.
Je vais essayer de garder se rythme un ou deux ans, avant d'éventuellement retenter une course de montagne de + de 100km. Clairement, je ne me réalignerai pas sur une course si longue tant que je n'aurai pas solutionné ce problème d'alimentation, et engrangé de l'expérience sur des trails plus abordables. 

La prochaine course aura très probablement lieu en Octobre, pour je l'espère, un rebonds en bonne et due forme :-)

jeudi 7 août 2014

Préparation de la CCC : difficultés prévues, et estimations de temps de passage

Aborder la CCC 2014 !

Dans 3 semaines, je m’élancerai avec 1900 autres loustics sur les sentiers qui mènent de Courmayer à Chamonix.

Nous allons avoir la chance de nous mettre sous la dent 101km et 6100m de dénivelé positif, dans un contexte extraordinaire,  peu importe la météo. Bon, je ne vous cache pas que ca ferait bien @%$ qu’il pleuve tout le long, mais c’est le jeu…

Il parait qu’une des clés de la réussite est la préparation de la course. Se faire un plan au préalable permet d’aborder l’épreuve sereinement, de se situer tout au long de la course par rapport à ses estimations de temps de passage.

Je vous mets la carte du parcours, pour vous donner une idée de ce qui nous attend :




D’après le plan, je pense que nous pouvons nous attendre à rencontrer 6 difficultés principales ; le reste du parcours devrait être relativement roulant.

Difficulté n° 1 au 1er km: montée de la tête de la tronche. Il fallait l’inventer celui-là !
10km de montée, pour 1300m de D+. En y allant molo et sans bâtons sur le TGV, j’avais fait la première ascension de 8km et 1000mD+ en 1h15. Je compte donc 2h pour celle-ci. Je mettrai peut être moins, mais je vais y aller piano piano pour essayer de dépenser le moins d’énergie possible.

Difficulté n°2 au K27 : montée du grand col Ferret.
5km de montée pour  800m de D+. Après avoir passé 2h15 à courir sur les faux plats des hauteurs, je compte boucler cette ascension en 1h30. Moins rapide que sur le TGV, encore une fois, mais je veux essayer de faire la course devant mes estimation de temps de passage, pour être bien, psychologiquement.

Difficulté n°3 au K52 : la mi-course, et une montée de 4km pour 500m de D+ au niveau de lac de Champex. Je prévois 1h, pour me reposer à la mi-course, mais il y a de fortes chances pour que je mette plutôt 45min.

Difficulté n°4, au K61. Juste après  un petit replat, nous revoici partis pour monter vers ‘la Glète’. Les 5km et 900m de D+ devraient me prendre environ 1H30. Encore une fois, je suis large, mais c’est une course longue, et bien souvent, lorsque je me suis fixé des objectifs ambitieux, j’ai déchanté face à la difficulté d’une épreuve dont la durée m’est encore inconnue.


Difficulté n°5, au K72. Nous venons de nous prendre une descente qui me semble très casse pattes, et nous revoici parti pour emmancher 5km vers Catogne, et 900m de D+. Ca me semble raide, et mes jambes le seront également. Je compte 1h30, et cette fois-ci, je ne pense pas être large, au contraire.

Difficulté n°6 au K83 : Dernière ascension ; et comme on garde le meilleur pour la fin, nous voici partis pour avaler 1000m de D+ en 8km pour arriver en haut de la tête au vent. Sympa pour l’accueil. 1h45 me parait raisonnable, car le début ne semble pas très raide, mais tout dépendra de mon état de fraîcheur.

Et où nous amène tout cela ???
Ces 6 difficultés cumulent 37km pour 5400m de D+, que je pense parcourir en 9h, pour une moyenne de 4,2km/h. Cela me semble raisonnable. D’autant plus qu’il parait que les chemins de la CCC restent relativement roulants. Sur certaines portions montantes, on devrait même pouvoir courir un peu.

Il me reste donc 67km et 700m de D+. Mon analyse globale portait mon estimation à 16h25 de course, ce qui veut dire que je dois parcourir ces 67km en à peu près 7h. Cela me fait une moyenne de 9km/h pour les portions plates et roulantes… Compte tenu de mes trails précédents, et de mon entrainement, cela devrait être jouable.

C’est quand même comique de noter que je vais 1/3 du parcours en presque les 2/3 de temps J

Globalement, cela me donne une vitesse moyenne de 6,3 km/h… De la rando course d’une certaine manière J J’ai oublié de compter les ravitos, me direz-vous, mais je ne compte pas y passer la nuit non plus, donc 5min par ravito, on va dire que c’est compté dans mon estimation des temps de grimpettes !

Pour ne rien changer à mes bonnes habitudes, je me suis fixé 3 objectifs.
Objectif minimum ‘contrat rempli’ : terminer la course, c’est quand même la base, mais mon inexpérience de ce type de distance me laisse perplexe.
Objectif raisonnable ‘contrat rempli avec mention’ : 16h30 et un top 100
Objectif ambitieux ‘contrat rempli avec brio’ : 15h et un top 30… Bon, ça, ça reste un rêve… Mais ne sait-on jamais…

J’ai du mal à réaliser, mais il ne me reste que 3 semaines avant le top départ. Je termine ma semaine intense, et attaque le spécifique dénivelé dès dimanche J Après, y’aura plus qu’à mettre un pied devant l’autre !!

vendredi 25 juillet 2014

La trail running et la bouffe

Le running et la bouffe !

Bon, je ne veux pas vous endormir avec mes entrainements pour la CCC, mais j’ai quand même envie de vous donner des nouvelles.
Je vais donc vous parler de la place de la gastronomie dans la course à pied, lorsque l’on s’entraine régulièrement, avec 4/5 compèt’ par an.

Chacun ayant son opinion propre sur le sujet, ce petit article ne reflète que mon opinion personnelle !
Je ne suis pas médecin, ni nutritionniste, mais plutôt bon vivant, donc ne prenez pas ce que je dis pour argent comptant J

Mens sana in corpore sano
Le fait est que beaucoup de gens pensent qu’un régime sec doit être associé à la course, surtout en compèt.
Il y a parmi nous de nombreux végies (des végétariens !) ; beaucoup ne boivent que très peu d’alcool, voire pas du tout ; d’autres regardent le niveau de protéine de tout ce qu’ils achètent…
Point de ça chez moi !
Il est vrai qu’il faut faire attention : une belle côte de bœuf ne se sert pas sans de belles pommes de terres gratinées, et arrosé d’un bon petit vin !
La CAP est un sport exigeant, qui mérite de s’auto récompenser régulièrement.
On perd tellement de calories lorsque l’on court qu’il faut bien compenser en se faisant plaisir sur la bouffe, les bons vins et autres réjouissances !

Le liquide
La course engendre d’importantes pertes d’eaux et sels minéraux : on se déshydrate.
J’ai lu quelque part (je ne sais pas si c’est vrai, mais l’info vaut ce qu’elle vaut) qu’un corps complètement déshydraté met 3 semaines à se réhydrater complètement.
Il est donc important de boire beaucoup d’eau, tout au long de la journée, et pas seulement lorsque l’on court.
Perso, je pense que je dois bien boire 3L d’eau par jour, en dehors des sorties runnings.
Une bonne hydratation au quotidien me permets de me faire plaisir sur tout ce qui est vins et alcools en tous genres.
Ma mère est caviste, et ma famille observe un penchant ‘amateur éclairé’ envers tout ce qui se boit, et qui est bon : vins, bières, champagnes, whiskys, rhums, et j’en passe.
Autant vous dire que pendant mes week-ends dans le Perche, la carafe d’eau fait plutôt office de décors…
En semaine, je n’hésite pas à ouvrir une bouteille en rentrant du bureau. Même si j’ai baissé ma consommation (on ne reste pas étudiant ad vitam), j’éprouve à grand plaisir à déguster de bons vins pour accompagner de bons dîners.
Donc pas de stress. Il est important de bien s’hydrater, mais cela n’empêche pas de se faire plaisir par ailleurs !
Et puis je ne suis pas sponso ‘Cave du Perche’ par hasard J

Le solide
Les exigences de la vie étudiante ont fait de moi un grand amateur de pâtes. Il ne m’est pas désagréable d’en manger régulièrement.
En revanche, il est important de ne pas se prendre la tête sur son alimentation, sous peine de voir la course à pied devenir une contrainte et un enfer.
J’aime me faire plaisir, et varier mon alimentation. J’adore la viande rouge, le chocolat, tout ce qui est gras (sauf le gras lui-même).
Presque chaque dîner se voit précédé d’un apéro. Et chez les Souancé, les apéros pourraient en rassasier plus d’un.
Je ne rechigne pas à m’envoyer un gros fondant au chocolat après un bon repas. Quant au fromage, si je connaissais le type qui l’a inventé, je lui tirerai les oreilles, car décidément, c’est trop bon.
Bref, j’essaie de ne pas me prendre la tête sur mon alimentation. Je m’entraine et cours beaucoup, donc il est important de bien s’alimenter pour ne pas perdre d’énergie.
Et c’est justement un des plaisirs de la course : on sait que peu importe ce que l’on mange, on va l’éliminer J

En préparation d’une course
A 3 semaines d’une course importante, je commence par réduire ma consommation de vin. J’arrête le whisky et essaie de ne pas dépasser les 2 verres par jour.
L’hiver, c’est relativement facile, car je déjeune au bureau (donc à l’eau claire) ; en revanche, l’été, et qui plus est, en vacances, c’est beaucoup plus compliqué.
Niveau bouffe, j’essaie de concentrer ma consommation de glucides (pâtes, pain, je crois) le midi, et mange ‘light’ le soir, pour essayer de perdre un peu de poids, sans impacter l’énergie.
A 2 semaines de la course, je réduis ma consommation de vin à 1 verre par jour (et peut etre une bière en plus), et continue mon régime ‘solide’.
La semaine précédant la course, plus une goutte d’alcool (snif.), et régime alimentaire strict : light le soir, lentilles/riz/pâtes à midi, en continuant à me faire quelques plaisirs (saumon, bœuf, etc). J’essaie surtout de boire beaucoup d’eau, mais attention : une surconsommation d’eau claire peu ‘drainer’ les bons éléments que l’on stocke. Donc c’est un peu au feeling.
La veille d’une course, j’essaie de manger light (lentilles/riz sont plus légers que les pâtes), pour éviter la pause toilettes pendant la course (quoique cela me soit arrivé 4 fois déjà !) et surtout courir le corps léger.
Un peu de malto pour compléter et l’affaire est pliée.

Bref, pour conclure
Mon avis vaut ce qu’il vaut, mais je pense qu’à notre humble niveau, la course ne doit pas non plus devenir tyrannique.
J’essaie de me faire plaisir, en dégustant de bons vins, et me faisant de bonnes bouffes, tout en surveillant mon poids du coin de l’œil (ça évite aussi de se blesser, et c’est plus sympa pour les genoux).
A 3 semaines d’une course, je commence à faire attention, en diminuant le vin et en dînant plus léger.
J’aimerai finir sur le vin. Je reste persuadé que c’est un apport excellent en énergie. Si je réduis ma consommation, c’est que cela déshydrate (d’où les 3 semaines…). En revanche, combien de fois suis-je parti faire une sortie longue dans le perche le lendemain d’un dîner bien arrosé (plus d’une bouteille) ; et bien je peux vous garantir que cela ne m’empêchait pas de galoper !!! J

Alors pas de stress ; on reste bien franchouillard ; la « bonne bouffe » tient une part importante de notre mode de vie et notre culture ; nous avons la chance d’avoir des 100aines de fromages, des milliers de vins, de la viande excellente, de bons poissonnets sorti fraîchement de l’océan ; des fruits et légumes de qualité ; alors surtout quand on court et que l’on a la chance de faire un sport qui consomme beaucoup d’énergie, pourquoi se priver ? J

vendredi 18 juillet 2014

Marche ou Stress : la semaine de reprise :-)

La première semaine de reprise, #marcheoustress ?

A l’arrivée de chaque trail un peu long, on est bien, mais on sait que l’on est chaud, et qu’une éventuelle blessure ne serait donc pas détectée.
Quelques jours plus tard, lors de la reprise, c’est toujours la même chose : à chaque foulée, on se demande si tout se passe bien.
J’aimerai revenir quelques instants sur cette semaine de reprise, particulièrement stressante, ou la saison entière peut être remise en questions.

Je reprends donc la CAP le mardi 15 Juillet, soit exactement 8 jours après le trail des Glaciers de la Vanoise.



Je me fixe un programme précis pour cette semaine de reprise : 4 sorties d’affilée entre mardi et vendredi, du repos le samedi, et une grosse sortie le dimanche.

Mardi, sortie de reprise numéro 1. Objectif : courir 15 bornes tout doucement, pour se rassurer.
Je pars du bureau vers midi, et me dirige vers le bois de boulogne. Le km qui m’y mène me permets de voir que tout va pour le mieux…. Pour l’instant.
Mais comme d’hab, chaque foulée est sujette à une analyse profonde : « Ca tire ? Oui ? Non ? Ca part ? Je me suis claqué ? Ah non… Ce n’est rien ; c’est juste que ca fait 8 jours sans avoir couru »
Je tiens un tout petit rythme, mais le but est surtout de m’assurer que je ne sois pas blessé !
Je contourne le bois de Boulogne par la droite, et chemin faisant, je croise Julien et Christophe au km7, qui font un footing. Mais un footing façon Christophe, ce n’est pas un footing façon coureur du dimanche.
Je les suis pour papoter 5min, mais ces 2 zouaves tiennent un bon 14km/h. Etrangement, je suis bien, mais c’est sans compter sur le sens de l’humour de Christophe, qui accélère encore un chouia, parceque 14, ce n’est pas une allure, alors autant aller à 15. Pour une reprise, c’est un peu rapide pour moi, mais au km9,  soit 2km plus tard, ils bifurquent pour rentrer.
J’en profite pour ralentir et termine ma sortie à un rythme de sénateur. 11/12 km/h, ca me va très bien.
Reprise stressante mais rassurante, ayant couru 17km en 1h25 sans avoir ressenti de douleur particulière, ni au mollet, ni ailleurs.

Mercredi, sortie numéro 2. Objectif : sortie + longue avec quelques côtes.
Pour cette 2nde sortie de récup, direction le parc de Saint-Cloud pour avaler quelques côtes. Il y a 7km entre le bureau et le parc, ce qui veut dire 14km aller-retour. Je n’ai donc pas beaucoup de marge de manœuvre pour enchainer les côtes, mais je vais essayer de profiter des 20min sur place pour me faire plaisir.
Les sensations sont bonnes, et je n’ai ressenti aucune douleur suite au footing + d’hier. J’en profite pour faire quelques tours, avec notamment une belle côte dans les bois où il faut marcher et appuyer sur les cuisses J On ne prend que 50m de déniv par côte, et j’en fais 3, alors c’est sûr que ce n’est pas le TGV, mais c’est toujours ça de pris J
Encore une fois, cette sortie est très stressante, car chaque foulée est étudiée, ce qui me fait ressentir chaque gêne de façon démultipliée. Mais 18km, 200mD+ (sur 4km), en 1h30 sans ressortir quoi que ce soit me permet de dire que le TGV ne m’a pas blessé (après tout, on a passé notre temps à marcher !!)
Cela me rassure par rapport à mon claquage. OK, ca tire un peu, mais rien de bien méchant, et aucune douleur ‘qui reste’. Donc pas de quoi paniquer, la CCC est jouable J


Hier, sortie avec Julien de 15km à 12/12.5 autour du bois, et dans une chaleur sans nom. Là, pour le coup, c’était dur. La sortie de la veille ne laisse pas trop de trace, mais l’enchainement est compliqué, d’autant plus qu’il fait 30°C, et que Julien n’a pas envie d’y passer la journée. Mais une 3ème sortie d’affilé sans avoir mal : LA semaine fatidique se passe pour l’instant comme un charme !

Aujourd’hui, canyard de 36°c ! Comme tout bon trailer, je suis un peu barjot. Je me suis donc fait un petit fractionné (5x800m), mais impossible d’envoyer à cause d’une chaleur vraiment insupportable. Pour quoi y suis-je quand même allé ? En souvenir du Trail du bout du monde… S’entrainer en conditions ‘extrêmes’, que ce soit la chaleur ou le froid, me semble primordial pour être affûté le jour d’un trail où de telles conditions se présentent. Bon, comme je n’en ai faits que 5, j’ai terminé par mon classique ‘tour de bois’, et au final, ce seront 21km d’avalés, en 1h40, dont bcp de pauses pour s’hydrater correctement.

Fractionner cette semaine était important pour m’assurer que le mollet tient en toute circonstance. C’est chose faite :-)